Les parfums de la honte

Un flacon de Blue Sugar d’Aquolina (le pendant masculin de Pink Sugar) que je vaporise dans mes tiroirs à sous-vêtements

S’agit-il vraiment d’un parfum de la honte ce que je vais décrire ici ???... Non... mais...
Je suis une discrète Auparfumista, discrète mais fidèle. Je porte Shalimar depuis 6 ans avec bonheur, et La Panthère depuis quelques mois sur vos bons conseils. Parfois, l’Eau Dynamisante parfois Bois d’Orange, l’Eau du Soir, Patchouli... Mes proches savent (enfin je le pensais...) que j’ai le nez sensible et que je suis facilement entêtée par les nouveautés. Et puis et puis aujourd’hui je passe une dizaine, et là l’affaire se corse, mes petits Hommes m’ont gentiment offert du parfum... Déjà m’offrir du parfum, risqué, commandé sur le net, encore plus et enfin jamais senti carrément insensé, en plus un 100 ml... Et ben ils l’ont fait... et se sont divinement plantés :( J’en suis peinée car cela partait d’une bonne intention mais là ce n’est carrément pas possible. J’ai reçu A La Folie de Mauboussin, j’aime porter leurs bijoux mais le parfum, OMG !!!! Rose, rose, rose, de part sa couleur, de part son odeur, il n’y a que ce terme qui me vient à l’esprit ! Ecoeurant, sucré, dégoulinant, importable pour moi. Pour ne pas les citer voici ce qu’ils annoncent : framboise, Champagne (rien que ça...), rose, caramel gourmand... Je l’ai porté aujourd’hui et c’est juste pas supportable... Impossible de le revendre sur internet ils en seraient trop triste, le mélanger ? Le superposer ? J’en rêve...

J’admets etre raide dingue du parfum de mon homme "Azzaro Night Time".... dès que je sens ce parfum je me dis "Ha ! C’est lui ! Où t’es ! Où t’es ! Viens là !"
Et j’admets aussi que fut un temps j’adorais "Belle d’opium", plus que "Opium" lui même, j’ai même failli succomber à l’acheter. J’hésitais entre "Poison" et "Belle d’Opium".... et j’ai finalement choisi "Poison"

Je parlerai plutot de mélange de la honte. Quand j’étais ado, je mélangeais Axe et un parfum du genre Habit Rouge avant que ma copine de l’époque me fasse remarquer l’hérésie...

"Comme une évidence- L’eau de parfum intense" d’Yves Rocher... "gourmand" sans sombrer dans la sucraille, il me fallait bien tout le talent d’Annick Menardo pour me faire apprécier ce genre de parfum...

Kouros et gentleman de Givenchy car c’est plutôt pour les hommes mûr a point !

arf je l’avoue mon parfum de la honte que je ressort systematiquement quelque fois au coeur de l’hiver c’est le parfum monoi tiaré de chez hei poa......bah oui....il m’aide a surmonter le froid,et me transporte immediatement sur la plage :)

Pourquoi "parfums de la honte" ? Quel mal y aurait-il à s’asperger de 4711 ou Chèvrefeuille d’Y.R au sortir de la douche même si par ailleurs on craque pour Lutens ou Goutal ?
Considère t-on le parfum plus pour un marqueur social qu’un facteur de "bon-heur" et de bien être ?
Il est vrai qu’un parfum parle de nous, de notre être intime et livre à notre entourage ce que nous sommes, nous voulons être ou ne pas être.
J’ai aimé une époque L’Eau de Nice parce qu’elle touchait quelque chose de profond en moi. Je lui reconnaissais une odeur un peu "salon de coiffure" mais je l’associais à des lieux, personnes et moments heureux. J’aurais voulu la porter comme on porte des sous-vêtements d’une couleur qu’on n’oserait pas exhiber mais dont le turquoise ou fuschia nous ceint le corps de plaisir. Hélas (si l’on peut dire ainsi), un parfum se dissimule moins bien qu’un caraco flashy et j’usais de cette eau de cologne quand je n’avais pas à sortir. Une sorte de doudou olfactif qui n’avait sa raison d’être que dans ma tanière.
Pourtant, la honte, une fois, au sortir du rayon parfumerie d’un grand magasin.
Il y a une trentaine d’années de cela, vêtue d’une salopette d’épais coton bleu, je m’étais attaquée au changement des plaquettes de freins de ma 4L. Soudain ,la révélation : demain, fête des mères ! J’avais oublié, on était samedi après-midi...bien avancé et les magasins n’allaient pas tarder à fermer.
J’ai vite remisé les outils dans le garage, me suis lavé les mains et sauté dans la voiture de cher et tendre pour me rendre aux N.G à quelques kilomètres de là.
Direction rayon parfumerie et là, une vendeuse serviable et empressée que n’a point rebuté ma salopette maquillée de cambouis.
Il me semble qu’il n’y avait pas de mouillettes à l’époque et les tests se faisaient sur poignets et coudes. Donc 2 poignets, 2 coudes, éventuellement 2 "mi-chemin" sur les avant-bras. Après quelques essais je me décidai pour un jus me semblant le mieux correspondre à maman (lequel ? Complètement oublié ! En tout cas fleuri, c’est sûr).
Le précieux paquet à la main, je regagnai ma voiture, un peu étonnée quand même par les passants qui se retournaient sur mon passage. Des visages connus ? Non. Pourquoi alors ? Et là, la subite compréhension des regards étonnés et des sourires en coin. Une nana en bleu de travail taché et fleurant (pour ne pas dire cocotant) un exhubérant mélange de Dior, Saint-Laurent et autres Chanel ou Carven.
Qu’est-ce qui m’a fait le plus honte à ce moment précis ? Cette dissonance presque burlesque ou le fait de ne m’en être aperçue que tardivement ? Probablement les deux, me retrouvant dans la peau d’une sorte de Rantanplan-professeur Tournesol qu’on suivait aisément - et de loin, à la trace...

Bonsoir,

Chèvrefeuille d’Yves Rocher, une Cologne de mémoire.
C’est mon parfum de la honte parce que j’en ai toujours un qui traine chez moi, et surtout parce que je l’aime vraiment :D
(Je pourrais me justifier en arguant que celui de Goutal est trop cher pour ce que c’est...)

J’aime aussi en mettre sur le linge de maison, je ne sais pas si beaucoup d’entre vous font ça.

D’ailleurs, j’ai lu il y a quelques années que le chèvrefeuille était toujours une odeur de synthèse car on ne savais pas l’obtenir de la fleur, est-ce vrai ?

Bonsoir !
Je ne savais pas trop où publier ce post ! M’attendant au pire, et n’ayant pas peur de la honte (même pas mal), j’ose demander des avis pour le bidule suivant : j’ai nommé... euuuuuuh j’ai nommé... arghhhh, pas facile à dire quand même ! Bon allez, perdu pour perdu, j’ai nommé JOOP homme de Michel Almeirac. Quelqu’un ?