Eau d’Hadrien

Fou amoureux de son favori Antinoüs, l’Empereur Romain Hadrien ne se remettra jamais de la mort mystérieuse du jeune homme. Inconsolable, il fait de lui une divinité, fonde une ville en son honneur, et un culte lui sera voué pendant des décennies. Marguerite Yourcenar nous fait partager les réflexions et les émotions de l’Empereur dans Les Mémoires d’Hadrien, roman qui rend hommage à cette histoire d’amour malheureuse.
Annick Goutal s’inspirera elle-même du roman pour créer ce qui deviendra un parfum culte, au succès inattendu, adopté par les stars américaines : L’Eau d’Hadrien.
Cette eau fraîche et mixte ne reflète toutefois pas le caractère subversif de la relation de l’Empereur avec son jeune favori. Elle s’inspire plutôt d’une chaste sieste à l’ombre des cyprès et des citronniers méditerranéens.
La fraîcheur amère et zestée des agrumes (citron, pamplemousse et cédrat) se mêle à la note boisée et camphrée du cyprès, à l’âpreté des baies de genièvre, et à la douceur du basilic. Malgré une impression d’eau de Cologne classique, l’accord se distingue par sa facette boisée et musquée qui donne de la profondeur, et par l’effet particulièrement naturel et juteux des agrumes.
Parfaitement unisexe, L’Eau d’Hadrien est un vrai parfum d’été, transparent et léger comme un été en Italie. Sa fugacité sur la peau est cependant la contrepartie de sa subtilité. Savoureux, certes, mais peut-être légèrement surestimé.