Galop d’Hermès, Christine Nagel met le pied à l’étrier
par Jeanne Doré, le 3 août 2016
Mise à jour du 9 novembre 2016 : critique de Galop d’Hermès
Attendu comme le messie, le premier grand féminin de Christine Nagel pour Hermès voit enfin le jour : Galop d’Hermès sera dévoilé au public le 15 août dans les boutiques de la marque, et le 1er septembre dans une plus large sélection de magasins.
Il restera cependant une création relativement exclusive, avec une distribution limitée, une concentration extrait de parfum, et un prix de vente ad hoc.
Pour cette première composition majeure - après une Eau de Rhubarbe écarlate en guise de coup d’essai - Christine Nagel a exprimé son désir de créer « un accord entre présupposés contraires. Animal-floral. Masculin-féminin ».
Ce Galop épouse ainsi les formes et le mouvement d’un corps à corps entre un cuir de veau Doblis, souple et tendre, sélectionné dans la cave à cuirs du sellier, et une rose charnue et féminine. Le cuir s’habille d’une pointe de safran, tandis que la rose s’arrondit de chair de coing. « Une femme en mouvement » qui « écoute le galop de son cœur », voilà comment Hermès définit l’incarnation de ce « nouveau chapitre charnel, sensuel, coloré ».
Le flacon, tel un étrier de verre et de métal, s’inspire du cadeau qui avait été offert aux invités lors de l’inauguration du premier magasin Hermès de New York, le 1er août 1930, et qui était précieusement gardé au Conservatoire des créations Hermès.
Le lien de cuir qui l’accompagne évoque l’étrivière, qui relie la selle à l’étrier, mais aussi « l’attachement puissant d’une femme à son parfum… »
Disponible le 15 août en boutiques Hermès, et le 1er septembre dans une sélection de points de vente.
Parfum : 225 euros/50 ml, recharge : 260 euros/125 ml
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par Farnesiano, le 2 octobre 2016 à 18:38
Ce Galop n’est à mes yeux qu’un petit trot, un petit trot de trop dans les récentes sorties, mineures, de la noble maison. Ce galop m’ennuie, ne m’émeut pas, et surtout ne m’emmène nulle part. J’espérais un parfum racé, à la fois aérien et fougueux, une invitation au voyage, à un beau, à un vrai voyage (que Voyage par ailleurs ne m’avait jamais offert). On y sent l’inspiration d’Ellena, dans un désir de continuité, mais pas son génie, ni même son talent. Galop se veut fidèle à l’esprit Hermès. Seul le flacon pourrait y prétendre mais à quel prix... Et indépendamment du prix, que reste-t-il sur le dos de ma main, à mon poignet ? Aucun battement, aucune vibration, c’est une ’impression d’abord agressive d’un agrume épicé, pamplemousse ?, d’une rose fraîche plutôt synthétique, mêlée à un cuir assez banal, qui s’épanouit dans une fadeur extrême. En matière de cuir, la noble maison nous propose toujours ces merveilleux grands classiques que sont entre autres Bel Ami, Cuir d’Ange, Kelly Calèche (parfum un peu " sourd ", un peu mat certes, mais tellement attachant dans son intimité, qui est à redécouvrir presque 10 ans après sa sortie.) Dieu merci, comme le souligne Passacaille, Hermès préserve ses trésors dans un état de fidélité absolue : les versions actuelles des Rouge, Eau des merveilles, Rocabar, Équipage, 24 Faubourg, sans compter quelques Hermessence absolument divines, demeurent splendides, sans oublier quelques Hermessence absolument divines. Je regrette seulement la disparition de Rouge Eau Délicate .
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par Jean-David, le 4 octobre 2016 à 20:35
En matière de galop, L’Heure fougueuse de Cartier est autrement intéressante. Et, sans note chevaline mais avec une inspiration authentiquement hippique, Equistrius de Parfum d’Empire, un des plus beaux iris à mon sens.
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par Farnesiano, le 4 octobre 2016 à 22:31
Bonsoir, Jean-David. Equistrius fut mon premier coup de coeur et longtemps mon seul achat de chez Parfum d’Empire. Je me rappelle que Jicky avait dit sur ce site qu’il ne comprenait pas tout ce délire autour d’Equistrius ;-) Avec les cuirs, les iris constituent pour moi une des plus belles et nobles familles de la parfumerie, mon bonheur étant total lorsque les deux s’unissent, ce qui est assez souvent le cas. Equistrius mêle à l’iris et à la violette une note de cuir ou de daim qui s’épanouit longtemps après la pulvérisation : sur un pull, un chandail ou une écharpe en laine, Equistrius se révèle absolument divin, peut-être plus encore le lendemain. Petit faible aussi pour le Bois d’Iris de Different Company, l’Hiris d’Hermès et bien évidemment la poésie infinie de L’Heure exquise d’Annick Goutal. Avec ISM de Lutens, on atteint d’autres cimes : cet iris est proprement diabolique tant il innove au sein de sa famille, tant il bouge, se transforme, évolue, et joue avec nos sens. ISM est bien plus qu’un parfum, c’est une expérience !
L’iris de chez Le Galion vaut-il le détour ? Il faudra aussi que je me penche plus avant sur les heures de Cartier...
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par Jean-David, le 5 octobre 2016 à 13:37
Hello, Farnesiano. Je me souviens en effet de cet échange avec Jicky. Pour moi, Equistrius est une source d’émotion toujours renouvelée, un parfum doté d’un cœur immense, d’une poésie infinie. S’il associe un élément animal, c’est avec une telle douceur que l’on croirait davantage à un pelage vivant qu’à un cuir dépecé. Contrairement à l’association iris-cuir d’Iris Ganache, originale mais un peu rude.
Merci de nous donner ces pistes irisées : je ne connais pas le Bois d’iris de Different Company, ni l’opus de Le Galion, ni, à ma grande honte, L’Heure exquise. Je dois venir en France en novembre : ce sera l’occasion de les découvrir !
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par Farnesiano, le 6 octobre 2016 à 11:12
Bonjour, Jean-David. Je vous croyais parisien ( autant que Lamartinien ;-)) Quand je quitte ma petite Belgique pour rejoindre Paris, cette ville que j’adore depuis l’enfance, c’est toujours avec dans la poche, une longue liste de parfums à découvrir, glanée sur e.a. Auparfum. Et forcément, je n’arrive jamais à tous les sentir. Mais la qualité de la récolte et la beauté de certaines découvertes l’emportent sur le volume de la moisson, sur l’immensité de l’offre, car on ne peut hélas (?) tout acheter.
Bonne journée, sous vos tropiques !
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par Jean-David, le 7 octobre 2016 à 12:02
Bonjour, Farnesiano. Bien vu, pour Lamartine ! J’ajoute que le Lamartine politique m’intéresse non moins que l’homme de lettres. La deuxième République est ma favorite, et l’on se prend à rêver à ce qu’eussent été les destinées de la France, avec un Lamartine à sa tête au lieu d’un Bonaparte... pas de guerre de 1870, donc pas de 14-18, donc pas de 39-45... Arrêtez-moi si je délire !
J’ai longtemps habité Paris, mais je me suis installé il y a quatorze ans en Israël (ce ne sont pas encore les tropiques, juste l’orient... proche). Comme vous, chaque virée parisienne est pour moi l’occasion de découvertes parfumées... et de combler mon retard, surtout quant aux sorties "de niche", car les "grandes" marques sont correctement distribuées ici, dans les grandes villes.
J’aime énormément la Belgique, qui, comparément à ma terre d’adoption, n’est pas petite ! J’ai de singuliers souvenirs d’aventures bruxelloises et anversoises, dont je vous ferai peut-être un jour le récit. C’est un pays qui, outre ses beautés, est généralement en avance sur la France par sa haute concentration d’amateurs d’art : le présent site le prouve assez bien, et c’est la même chose en musique et ailleurs.
Tout cela nous éloigne du Galop, hormis ceux que Lamartine a peut-être vus exécuter par la jeune Dauphine ! Bonne journée.
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par ghost7sam, le 7 octobre 2016 à 12:08
Hello Jean-David
J’en profite pour te souhaiter une merveille année douce comme le miel de Tilleul (D’Orsay) ou d’Indochine (Parfumerie Générale)
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par Jean-David, le 7 octobre 2016 à 13:13
^_^ à vous aussi cher Sam !
Indochine, parfum favori de mon fils... Samuel (authentique), qui a six ans. Il l’appelle "le petit jaune", en raison de la couleur de la boîte (30ml) !
par Jean-David, le 2 octobre 2016 à 10:36
Je sors complètement traumatisé de la découverte de Galop. Si encore ce parfum n’était que banal... mais je le trouve positivement laid, criard, insupportable. Quand on songe à ce qu’Hermès a perdu avec le départ d’Elléna, à la finesse extrême qui caractérisa sa longue résidence Hermétique, il y a de quoi être désolé. Est-il possible qu’une même marque propose successivement Brin de réglisse, Un jardin après la mousson, Cuir d’ange, Eau de narcisse bleu, et Galop ?
Je me réjouissais de l’idée même de changement à la tête de cette maison, après une longue et faste période "ellénistique" : accueillir un autre créateur, pour une période nouvelle, est l’occasion de découvertes, de riches perspectives créatives, de surprises, d’émotions neuves. Les deux premiers Hermès post-Ellena déçoivent ces espoirs, et ne laissent pas d’être inquiétants pour l’avenir.
par ghost7sam, le 22 septembre 2016 à 17:01
J’ai pu découvrir aujourd’hui le dernier Hermès.
J’ai été bluffé !
Je n’avais pas d’attente spécifique ; je ne connais pas si bien le travail de Christine Nagel et suis donc incapable de reconnaître sa patte.
Première vaporisation : et une bouffée de cassis s’envole ! pas la note verte bourgeon, mais la note fruitée ; ça me ramène des années en arrière, avec un verre de Teisseire au cassis...
La rose apparaît , et on sait que cette fleur a une facette fruit rouge, donc ça se marie bien avec la tête. Elle se déplie, s’étale et intègre assez vite le cuir, un peu fumé, un vrai cuir (pas daim) beau comme tout.
Quand je sens quelque chose que je n’ai jamais senti ailleurs, je suis content. Je sais que Kelly Calèche était aussi un exercice rose/cuir, mais ne l’ayant jamais senti, je n’ai rien à comparer. D’ailleurs je suis sûr que les 2 parfumeurs interprètent l’accord de manières différentes.
J’aimerais beaucoup sentir ce parfum sur quelqu’un, ce serait vraiment beau.
Bravo Hermès !
— -
peace
par Yseanne, le 15 septembre 2016 à 20:11
Bonjour
Je viens de le sentir et le porter après un blabla de la vendeuse Hermès.
Pour moi, il est totalement raté, un cuir pamplemousse, loin , très loin des magnifiques cuirs de Lutens, de Parfums d’Empire, de Chanel, Naomie Goodir .....
Monobloc et sans subtilité, je n’y sens pas la rose, mais une odeur d’urine.....
Vraiment quelle mauvais parfumeur Madame Christine Nagel .
Sans parler du prix, exhorbitant. Reste le flacon beau.
Quand à la collection Vuitton, c’est du vu et revu, pas d’originalité, un seul sort du lot Dans la Peau.
Il est dommageable pour le parfum que toutes ces marques y aillent de leur exclusif (hormis la belle maison Chanel) très chers et qui masquent d’autres créateurs talentueux comme Andy Tauer qui va sortit un extrait de L’air du désert Marocain "Coeur du désert" qui a fait fureur au PITI à Florence et qui j’en suis sûre sera un jus travaillé avec talent et passion.
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par lauuuuu, le 20 septembre 2016 à 00:11
Bonjour,
Je trouve votre ton suffisant et vraiment agaçant. Vous avez une vision unilatérale du parfum et il me semble que vous n’avez pas commencé du bon côté avec ce dernier. Commencez par la rose et finissez par le cuir. L’idée même de l’odeur d’urine est inconcevable voire franchement risible. Le prix est, certes, élevé mais avez vous seulement estimé le flacon ? on n’achète pas un parfum uniquement pour son odeur mais pour ce qu’il représente. Pour finir le "blabla" de la vendeuse fait partit de son travail si vous ne voulez pas l’entendre alors il faut acheter en ligne.
par ghost7sam, le 4 août 2016 à 11:00
Hâte de sentir ça !
je trouve le flacon vraiment beau, le prix vraiment haut, et le cheval vraiment chaud.
peace
par Nymphomaniac, le 3 août 2016 à 16:20
notons que le flacon est sans doute patiné d’or blanc ou que sais-je puisqu’il coûte (vide, donc) 121 € à lui seul
par Chanel de Lanvin, le 3 août 2016 à 14:40
Sa première création Hermès semble s’adresser, non pas aux clientes historiques de la marque, mais à celles trop maquillées de H&M.
Dans le meilleur des cas, Eau de rhubarbe écarlate est un échec monumental, la tentative désespérée d’une parfumeuse en quête de reconnaissance, et de succès.
Dans le pire des cas, c’est Hermès qui a décidé de ratisser large, et de viser le plus petit dénominateur commun.
Un zeste acidulé de rhubarbe capte notre attention pendant quelques secondes, la suite est une rose à la ramasse.
Un floral cafouilleux dont la chape de musc ne parvient pas à cacher le manque d’inspiration.
( vu sur La critique du Parfum )
Soyons prudent quand à cette seconde création,le prix concerne sûrement le flacon,quand à son contenu .......
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par Frédéric, le 3 août 2016 à 15:04
quel étrange ramassis de clichés, on saute d’une cliente fantasmée de H&M (on ne se maquille que légèrement pour entrer chez Hermès sans aucun doute) à une critique de Rhubarbe E. par collage...pour aboutir à "Soyons prudent..." on risque de devoir sentir un nouveau parfum ! ??
Es bien nécessaire d’inventer des mesquineries de stéréotypes, des jugements à l’emporte pièce sur un parfum pour conclure qu’il faut être prudent pour tester un nouveau parfum (sur un site comme celui-ci !) ?
par Messapia, le 3 août 2016 à 19:52
Selon la vendeuse du stand Hermès d’un magasin très chic et très cher de Genève, Eau de Rhubarbe se vend très très bien. Quant aux clientes historiques, il y a bien longtemps qu’elles n’ont plus rien d’intéressant à se mettre sur la peau du côté de la marque, pour sentir bon chic...
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par Passacaille, le 4 août 2016 à 12:29
Bonjour Messapia,
comme vous, les vendeurs du 24, faubourg indiquent que la Rhubarbe Écarlate se vend très bien, son départ très accrocheur déclenche les achats sans peine.
En revanche je suis certain que le clientes historiques n’ont aucun mal à trouver le chic intemporel de la marque en matière olfactive, dans les créations avant l’ère Ellena. Je pense à Calèche, à 24, Faubourg, (qui symptomatiquement existent toujours en extrait) à l’Eau d’Orange Verte... Amazone et Rouge ne sont pas à mon gout mais je suis certain qu’ils ont leurs clientes fidèles.
On peut aussi noter que, malgré les incontournables reformulations pour suivre les nouvelles normes, comme chez Chanel par exemple, tous ces parfums sont dans un état olfactif excellent, contrairement à d’autres marques moins respectueuses de leurs trésors. Le bon chic parfumé est loin d’’être moribond !
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par Messapia, le 4 août 2016 à 18:28
Bonjour Passacaille,
Vous avez entièrement raison au sujet des intemporels bon chic d’Hermès.
J’adore Calèche Soie de Parfum, porté dans les années 90.
Un vrai délice à l’époque. Aujourd’hui je le trouve beaucoup trop savonneux. Mon odorat a-t-il changé ou bien est-ce la reformulation ?
En tout cas, j’ai hâte de sentir Galop !
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Je le trouve intéressant pour ma part.
C’est fou ce qu’il me rappelle Cuir d’Ange, pourtant, sentis côte à côte, Cuir d’Ange est bien plus cuir et râpeux que Galop. Mais il y a ce même côté d’un cuir qui se pose en douceur, en légèreté, un cuir plume.
Il est étrange, étonnant, c’est pas mal le coup de la rose avec le daim, ça change des cuirs violette, c’est assez doucereux, ça fait très "peau de pêche" (je serais pas étonnée qu’il y ait un peu de lactone d’ailleurs, c’est à peine lacté mais ça l’est).
Il n’est pas bombe atomique mais il se fait bien sentir en aura et au plus près de la peau, peut-être parce que je n’ai pas l’habitude de ce genre de parfums et que du coup ça m’interpelle davantage.
J’aime beaucoup Une Nuit Magnétique de Christine Nagel, pour moi c’est SA référence et ça le restera, mais c’est parce qu’à la base, ni rose, ni cuir ne font partie de mes matières préférées.
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