Diva

Diva fait sans aucun doute partie des trésors cachés de la parfumerie des années 80, qui sans être difficile à trouver, ne se croise pourtant pas à tous les coins de rue. Il a la classe et la carrure d’un grand chypre culte, et ne semble pas à ma connaissance avoir subi de lifting défigurant depuis sa création.

Le départ peut surprendre par son style très vintage, avec ses notes de mandarine aldéhydées et savonneuses, qui évoluent rapidement vers un bouquet floral épicé riche et velouté. La rose et la tubéreuse sont enrobées d’un miel cireux, et relevées de cardamome, de coriandre et d’œillet. Ce qui est frappant dans Diva est l’extrême onctuosité poudrée, à la fois dense et aérienne qui vient vous envelopper après quelques minutes, provoquée en partie par les notes irisées, mais aussi surtout par les muscs, la mousse et les notes boisées d’une qualité et d’une richesse évidentes.

Composé par Jacques Polge et François Demachy, Diva a sans doute profité des meilleures conditions créatives en bénéficiant de la qualité des parfums Chanel. Véritable parfum de femme fatale, terriblement sensuel, sans être agressif, il est complexe et cohérent, addictif et captivant.

L’ayant découvert et porté très tôt à l’âdolescence, son sillage m’avait pour ainsi dire portée dans l’âge adulte, où je l’avais ensuite lâchement abandonné. Mis à part les émotions liées au souvenir, je persiste à croire, lorsque je le sens de temps en temps, qu’il constitue une perle rare à (re)découvrir et porter d’urgence.