Auparfum

Coco Noir

Chanel

Flacon de Coco Noir - Chanel
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Mademoiselle in black

par Jeanne Doré, le 16 septembre 2012

Après différents essayages attentionés, l’impression initiale se stabilise : Coco Noir est bien un Chanel. Mais Coco Noir n’est pas l’héritier de Coco....
"Faire du Chanel" est un acquis bien maîtrisé par Jacques Polge, il en fait ici la preuve : jouer autour de la structure de Coco Mademoiselle et lui coller les bois crémeux d’Allure Sensuelle, avec en image subliminale, le lointain fantôme d’un Coco désincarné qui apparait après quelques heures, voici sans doute la recette miracle pour dessiner sur les lèvres de toutes les femmes du monde, un sourire satisfait qui voudrait dire « Ah.. Chanel, ça sent toujours bon ».

D’où cette sensation étrange d’avoir sous le nez un nuage échappé du rez de chaussée des Galeries Lafayette : un riche, sensuel et élégant bouquet de rose et de jasmin, allégé par un accord parfait d’agrumes aériens et transparents, et élégamment soutenu par un très joli écrin de bois musqués et crémeux, subtilement chypré, un brin classique, mais faussement vintage, qui constitue sans doute le plus beau moment du parfum, et la proximité la plus visible avec Coco.

Coco Noir est, dans son beau flacon d’ébène, un peu le pendant féminin de Bleu, en plus réussi : l’archétype du parfum universel et fédérateur, pour toute jeune femme coquette à la recherche d’une élégance intemporelle, incarnant tous les codes de la maison Chanel, dont celui de ne pas déplaire, mais de ne pas non plus étonner.

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par maena, le 4 mars 2013 à 11:26

Je mets un étoile parce qu’en vérité cela ne m’intéresse même pas d’aller le sentir.
Même Chanel qui était encore un des derniers bastion des valeurs sures brouille les pistes ...

Autant je peux comprendre les derniers lancements comme Chance histoire de rajeunir la marque, de s’adresser aux femmes actives d’aujourd’hui.
Autant je ne comprends pas l’intérêt de reprendre "Coco".
Plutot que de prendre ses responsabilités et de lancer un NOUVEAU parfum Chanel digne de l’héritage, on remanie, on tourne en rond sur son nombril. A long terme c’est la sclérose assurée. Sans doute Elle aurait-elle pris le risque de la nouveauté car ce qui la guidait était la modernité laquelle se rédéfinit sans cesse ...

Quand on parle de l’univers du luxe, le nom, le mot a une importance de premier ordre me semble t’il.
Toutes ces dérives de la parfumerie de "luxe" sont à mon avis précisément liées à la vulgarisation de ces marques dans les Nociphorarionnaud.

D’un côté, c’était bien de ne pas être obligée d’habiter Paris pour s’offrir de beaux parfums ... De l’autre on voit bien le nivellement par le bas au bout de 20 ans, phénomène bien connu des sociologues, le plus grand nombre n’ayant pas l’éducation nécessaire pour juger les produits qu’on lui propose.
Le luxe à la française est en train de perdre son âme en brouillant les pistes de sa propre histoire pour la vendre. Il en fera les frais tôt ou tard. Espérons qu’entre temps d’autres créateurs auront relevé le niveau.

Ce qui va se passer, c’est que Coco va disparaitre dans les rayons derrière Coco Noir. C’est déjà le cas. Ce qui ne se voit pas est oublié ... Et voilà le travail. Qu’est-ce qui se cache derrière tout cela ? Sans doute une histoire de coût, Coco noir doit être moins cher à produire et on peut continuer à le vendre au même prix que Coco ... Pourquoi se priver ?

Je ne parle même pas du nom choisi "Shalimar Initial". Il y a vraiment de quoi bondir ... Mais ça ne sert à rien.

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par S9, le 4 mars 2013 à 14:21

Je voulais vous dire ô combien je suis d’accord avec vous.
Vous résumez parfaitement ma déception concernant le dernier né Chanel (que j’ai très rapidement sniffé à sa sortie, car déjà le concept de flanker de flanker de... + le prix exorbitant m’ont plus énervée et déçue qu’autre chose).
 
Et pourtant Chanel est une marque que j’adore ! (parfums, maquillage, lunettes). Ah si je gagnais au loto, une PRN Chanel (petite robe noire) serait d’ailleurs ce que je m’offrirais en premier lol (juste devant une robe Azzedine Alaia, toujours superbement coupées).
Oups, trève de rêverie, j’en reviens à votre post.
La nivellation par le bas, les stratégies commerciales de plus en plus faciles, honnêtement moi ça fait un moment que ça me gave.
 

J’en reviens encore et toujours au prix (désolée, mais j’ai pris de facheuses habitudes : je n’arrive plus à payer le prix fort pour un parfum, car la plupart sont beaucoup trop chers à présent pour mon budget, et je suis une grande acheteuse il faut dire) mais lancer le dernier né Chanel à 130 € les 100ml, alors qu’il y a encore peu Coco n’en coûtait « à peine » ( ! ) 90 et que maintenant forcément les prix s’alignent, mais bien sûr à la hausse, eh bien on nous prend vraiment pour des vaches à lait.

J’ai lu dans plusieurs autre posts que le prix des Exclusifs ne cesse de grimper... les 200ml sont maintenant à 220 €, c’est bien ça ? Il y a encore 5 ans, ils en faisaient 50 € de moins....
Les prix flambent, alors que peu de créations originales, déjà au point de vue du concept (nouveau nom, nouveau flacon, nouveau packaging, et nouvelle fragrance faut-il espérer) voient le jour.
 

Chance, sorti en 2003, apportait un renouveau salutaire, après Allure sorti 7 ans auparavant.
Un flacon rond ( quelle hérésie, dans le monde des flacons carrés ou rectangulaires), un nom qui était presque l’anagramme de la marque, une fragrance bien identifiable, voilà, tout comme Allure, un lancement qui m’a enchantée !
Je crains, tout comme vous, la rareté de Coco au niveau du rayonnage (mais pas sa disparition) à l’instar de ces pauvres trésors de chez Guerlain , relégués tout en bas des rayons, alors que la Petite Robe Noire occupe à elle seule les 3/4 de la place. Pfff.
C’est peut être aussi pour cela qu’en ce qui me concerne, je me suis tournée vers les Exclusifs, car je trouve leurs créations bien plus originales que Coco noir/mademoiselle.
Je rêve d’un nouveau, vrai parfum Chanel, et non d’une énième déclinaison d’un parfum déjà existant.
On peut toujours attendre...

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par maena, le 8 mars 2013 à 12:08

Bonjour S9,

Pour ma part étant donné les prix, j’aurais plutot tendance à me tourner vers des marques comme Fragonard, beaucoup plus abordable et semble t’il non moins intéressantes puisqu’ils fabriquerait la base de nombreuses grandes marques. Sans dire que l’on trouverait des équivalents, au moins certainement que le rapport qualité-prix est plus équilibré.

Je m’étais tournée vers les parfums de niche mais bien évidemment les prix s’envolent également car s’il ne maintiennent pas des prix plus haut que les guerlain, chanel vendus en grandes surface, comment pourraient-il continuer à conserver leur "disticntion" (clin d’oeil à Bourdieu). Je constate de surcroit qu’il s’y produit la même chose et que les créations qui me plaisent sont vouées à la disparition avant même que j’ai pu les découvrir comme chez Goutal Folavril, toute 1ère création de Mme Goutal et l’Eau de Camille sa fille qui avait repris la maison et que l’on se permet de discontinuer maintenant que la descendance est éteinte et que l’on a vendu le nom à la Corée !!
C’est une véritable insulte à la marque que l’on s’approprie pour faire des choux gras dessus.
Mme Goutal, Mme Chanel et M. Jacques Guerlain doivent se retourner dans leur tombe !!!

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par Opium, le 10 mars 2013 à 21:12

Re-Bonsoir Maena.
Et, bienvenue, j’ai oublié de le préciser tout à l’heure, à nouveau sur auparfum après quelques mois d’absence.
Les sujets autour du parfum semblent vous emballer pour cette vraie première rencontre avec auparfum.
Donc, encore, bienvenue !

 

La citation clin d’œil à Bourdieu à propos de la "distinction" de la niche par les prix est trop vraie malheureusement. Toutefois, il me semble utile de ne pas généraliser. En effet, certains tentent de proposer des produits intéressants à des prix non prohibitifs. Il existe des produits alternatifs, qualitatifs et créatifs à peu près au même prix, voire même moins chers que les parfums Chanel en collection "vitrine" (à distribution large) : Parfum d’Empire et Olfactive Studios, ou encore Diptyque, Annick Goutal et L’Artisan Parfumeur, pour ne citer qu’eux, sont de bons produits d’entrée en "niche", malins, parfois osés, intelligents et savoureux qui ne nécessitent, eux, pas d’emprunter sur les 125 prochaines années pour sentir meilleur qu’autour de soi. ^^

 

A propos de la qualité des produits Chanel, j’ajouterai un élément : on peut critiquer la construction de certains parfums, le manque d’innovation aujourd’hui d’une marque qui, comme beaucoup d’autres, n’ose plus comme auparavant, et cherche à s’installer rapidement. De plus, le temps passe, les réglementations aussi, donc, les parfums historiques évoluent. En revanche, s’il y a un point sur lequel on peut difficilement faire un procès à Chanel, tout comme à Guerlain, c’est à propos de la qualité de ce qui est mis dans les flacons. Ces deux marques-ci continuent à investir davantage dans la qualité des matières premières mises dans les flacons, davantage que nombre de plus ou moins nouvelles marques de niches über conceptuelles et obscures, qui font "pshitt" quand on les "pshitte" !

 

Le rapport qualité/prix des parfums Fragonard est excellent et plus équilibré, c’est vrai. Mais, comme ailleurs, il y a à prendre et à laisser. Tout n’est pas non plus qualitatif, certains parfums ont un rendu, malgré tout, assez "synthétique". Le Mimosa, discontinué (encore en vente tant qu’il reste des flacons disponibles), est fort joli et intéressant, tout comme le Freesia, plutôt floral blanc indistinct, mais, joli.
En revanche, la Verveine m’a paru citrique (avec cette odeur de citron chimique propre au Paic Vaisselle), moins bien fichue que celle, plus naturelle et verte, de L’Occitane. La Fleur d’Oranger de Fragonard, si elle est cultissime et belle, et fort appréciée par beaucoup, dont moi, il faut bien avouer qu’avec sa surdose en Galaxolide "à la White Musk", elle a un rendu cotonneux propre très lessiviel. Et, c’est très bien comme ça ! La marque a l’honnêteté d’appliquer des prix en concordance avec le faible coût des matières premières utilisées. ;-)

 

A propos de Goutal, évitons les procès d’intention(s) et mesurons nos propos : "la descendance N’est PAS éteinte" : Camille Goutal et Isabelle Doyen, à ce jour, continuent à collaborer dans cette marque... et sont vivantes... Et je leur souhaite, si un jour elles nous lisaient, le meilleur pour l’avenir ! ^^

 

Bonne soirée.
Opium

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par Guitonne, le 26 septembre 2012 à 15:01

Bonjour à vous.
J’aimerais vous soumettre une question à propos de ce parfum qui me tracasse...
Pensez-vous que ce parfum peut être porter par un homme ? En l’ayant essayé sur mes poignets, je trouve qu’il donne des nuances plutôt agréables, même si assez sucrées.
Après quelques heures, il réagit bien avec ma peau. Ce serait l’occasion de me démarquer, mais il est difficile de juger sa propre odeur, après quelques heures. Ma femme a bien aimé sur moi, sans que je lui dise que c’était pour femme...
Je porte d’habitude, égoïste platinium, et j’ai l’impression de retrouver quelques senteurs dans ce coco noir, sauf le côté boisé, qui en fait un parfum d’homme, et non de femme.
Quelqu’un pourrait m’éclairer ?
Merci encore.

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par lucasdries, le 26 septembre 2012 à 15:14

Je pense qu’il y a des façons à la fois mois onéreuse et plus qualitative de vous démarquer, y compris dans le registre fruité ou sucré ! Par exemple dans la liste des parfums "sucrés, oui mais..", il y a de quoi faire !!

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Mado33

par Mado33, le 22 septembre 2012 à 11:36

Oui à très bientôt, croyez-moi sur parole le style est devenu chose rare ! Ou alors je suis sur une autre planète et pourtant non, ce que j’entends et lis parfois est bien réel.
Donc merci à vous !

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Mado33

par Mado33, le 20 septembre 2012 à 21:15

Hello,
Juste quelques mots pour vous dire que c’est merveilleusement écrit, très joli style vraiment !
Bonne soirée !

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par Opium, le 21 septembre 2012 à 19:12

Bonsoir Mado 33.
 
Juste quelques mots pour vous répondre un grand "MERCI !" pour vos gentils compliments...
Ça me touche sincèrement. ;-)
 
Bonne soirée...
A très bientôt.
Opium

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Opium

par Opium, le 20 septembre 2012 à 21:06

Bonsoir à toutes et à tous.
 
En raison de quelques aléas personnels, je n’ai pas l’occasion d’être aussi présent que je le désirerais sur auparfum. Malgré tout, je souhaite apporter quelques contributions, en espérant qu’elles soient utiles. Mes avis concernant la "bonbonnière géante Saint Louis" (autrement nommée "La Vie Est Belle") arriveront plus tard tant il y a à dire (ce qui a pu se lire dans les nombreux échanges sur auparfum depuis plusieurs jours).
Voici, d’abord, quelques points qui me semblent intéressants à propos du nouveau "grand" lancement féminin Chanel tant attendu.
En version courte : Pour faire simple, Jeanne a tout dit.
En version longue : En dépit de cela, comme certain(e)s, j’ai aimé et j’aime beaucoup certaines créations Chanel. Et, inutilement semble-t-il, je me permets de continuer à espérer un soubresaut de prise de risques de la part de cette marque qui, en matière de parfumerie, a été l’une des plus innovantes et stimulantes par le passé. Mais qui, aujourd’hui, devient trop souvent aussi ennuyeuse qu’un écolier studieux brillant qui aligne les bonnes notes mais est siveffacé et sage plongé qu’il est dans ses livres de devoirs, que personne ne s’en souvient. Pour ces raisons, je vais me permettre de poster mes impressions personnelles lors de tests réalisés en août dernier à propos de ce "Best of Chanel 1996 - 2012". En souhaitant que mes apports soient intéressants.
Pour être précis, j’ai comparé Coco Noir avec toutes les concentrations des différents mainstreams Chanel depuis les Allure (Sensuelle ou non, Femme ET Homme - car il n’était pas si masculin que cela, cet oriental épicé, avant qu’on lui foute une fougère virile de barbier en coeur pour rassurer les papas qui devaient trouver la première mouture trop "féminine" ou "gay") jusqu’aux Chance (même l’Eau Tendre pas terrible) en passant par Coco Mademoiselle et... Coco, que je connais bien puisque c’était l’un des parfums de ma maman et que je le porte parfois (en EdP). Seul Bleu n’a pas été testé en comparaison, je m’en souviens assez.
Ce point de méthode précisé, abordons ce parfum soi-disant "noir et d’un Baroque vénitien"...
 
Sur touche d’abord : Un envol clair d’agrumes lumineux durant une minute assez belle. Puis... Une note fruitée gélatineuse, "heavy", d’une puissance nucléaire, stridente, suraigüe, assez insupportable. "LE fruité Chanel", reconnaissable entre mille, poussé à son maximum. Fruit protéiforme indistinct qui est, surtout, "LA note Coco Mad’", que je me décris toujours comme "une fraise qui n’en n’est pas vraiment une", blette et trop mûre. En fait, ce serait une note "litchi" ; possible (ça en a la transparence lisse et croquante). Ce fruité indéfini pourrait aussi bien être de la pomme ou une vague poire farineuse (par le patchouli), mais de shampooing, et plutôt Elsève* que Fructis où on reconnaît trop bien une pomme chimique lors du moussage dans les cheveux. Bref. Pas le meilleur moment du tout. Cette note sur papier est celle qui subsistera le plus et durant presque toute l’évolution, phagocytant le reste du parfum. Alors, passons directement à l’évolution sur (ma) peau.
Il est toujours utile de rappeler qu’une évolution varie énormément d’une peau à l’autre, et, ce, d’autant plus que les naturels dans la composition sont importants. Ce qui est d’autant plus vrai pour un Chanel ou un Guerlain que pour... la plupart des autres. Pas tous, mais, la plupart.
 
En Tête : Heureusement, cette note fruitée, lourde, sirupeuse, grasse, écœurante, si elle domine le papier, ne reste que dix minutes sur ma peau. Sa puissance et son gras pourraient rappeler Coco, mais, non. Dans son cas, les fruits sont secs, confits et liquoreux. Dans "Noir", ils sont sirupeux et sortent d’une conserve Saint Mamet ; appétissants d’abord, écoeurants ensuite. D’où, probablement, la proposition de la conseillère du stand Coco Noir, établi durant les premières semaines de vente aux Galeries Lafayette, de me vaporiser (généreusement) sur peau, sans que je le réclame (ce qui relève plutôt d’une démarche "niche" se moquant du sexe du/de la client(e) ). L’univers rose/pink psychédélique intense, fruité à l’excès sur son ossature de patchouli et de vanille orientalisante sont un territoire déjà connu : Coco Mademoiselle.
En Coeur : L’illusion de la texture d’une pêche fantomatique se ferait presque entrapercevoir (Coco es-tu là ?). Sa peau et sa chair se font râpeuses, par le patchouli peut-être, qui, pour une fois, Ô miracle, n’a pas l’air refractionné jusqu’à devenir mince comme un fil. L’impression d’un chypre vaguement rétro fait son bout de chemin dans mon esprit malgré le sirop de fruit lancinant. Jeanne l’a écrit dans son article. Je l’avais noté il y a plus d’un mois, ce qui me rassure un peu : Je n’hallucinais pas en sentant cette aura vintage. C’est, probablement, le moment que je préfère. Quand le cœur floral s’épanouit, moins aqueux qu’habituellement chez Chanel, qu’il se fait un peu âpre et râpeux, terreux et presque filandreux, comme quand on croque dans une pêche un peu trop verte. En même temps, une stridence, comme avec certains effets verts, mais sans que ce soit cela tout à fait, devient presque audible, ce crissement particulier qui fait serrer les mâchoires quand on coupe un tige épaisse la glisser dans un vase. Probablement est-ce l’accord entre le narcisse, le géranium et le patchouli qui apportent cette vibration rêche presque dissonante. Mais, ce squelette offre un maintien droit et fier, raide, une certaine tenue, au parfum ; lui évitant ainsi de sombrer dans le racolage facile de l’effet fruité "Teisseire", "gelée de groseille" et de type bonbon "crocodile rouge" de l’envol. Là où la plupart se seraient plantés, tombant du fil sur lequel ils évoluent, Jacques Polge démontre encore qu’il parvient à associer des notes a priori incompatibles, avec justesse sur une partition pourtant serrée. N’oublions pas qu’il est le premier, mais aussi à peu près le seul, à avoir réussi son fruitchouli. Tous ses successeurs seront plus ou moins vomitifs. Pas Coco Mad’.
Je ne sens que peu le jasmin, mais, plutôt, l’effet "RdC Gal’Fa’ " exprimé par Jeanne (très bonne image ! ). J’imagine qu’il vaut mieux sentir cela que l’opération de caramélisation offerte dans les nociphorarionnauds mal aérés qui vous donne l’impression physique d’en ressortir aussi poisseux qu’après une heure dans un Mc Do, mais pas pour les mêmes raisons. Le bouquet floral, sec, est plus austère qu’habituellement. Assez rétro, à l’image du souvenir qui me vient à l’esprit d’un vague œillet poudré survivant en Orient dans Allure... Homme !
Le fondu - enchaîné est rapide et fluide, dense et sans pause. Le patchouli, pour une fois un peu terreux, renvoie aux chyprés des années 70-80 (encore cette petite aura "vintage" qui ne doit pas être une illusion alors) avec un fond balsamique orientalisant comme dans Diva, Paloma Picasso ou Eau du Soir proche des deux premiers, époque où on empilait les couches comme des assiettes dans un vaisselier. Mais, différence majeure avec ceux-là, Coco Noir, s’il est "opulent" au sens de "riche" et "dense" en matières et effets, est aussi "plus sourd". Le niveau de puissance sonore est allégé et réduit, baissant radicalement entre la tête et le coeur. Le sillage, comme étouffé, devient peu envahissant après un début tonitruant. J’ai rarement senti une telle perte de diffusion en une demi/heure. Pas de risques de se voir interdire l’entrée de certains restaurants (cf Poison à sa sortie) ni de subir certains commentaires négatifs quant à son usage. La note fruitée, et ce que Jeanne identifie comme des "bois crémeux" (c’est bien cela, mais, jamais je n’aurais été capable de définir cela ainsi... #s’incline) fondus avec le reste, forment la copie presqu’à l’identique de Allure Sensuelle, impression qui ne disparaîtra plus.
En Fond : Après 45 mns, subsiste un fond très oriental vanillé - patchouli toujours assez terreux, entre transparence moderne et corps épais à l’ancienne. De la tonka apporte son poudré, avec un léger effet arachides et fèves, d’abord très présent, joli, complexe, rappelant la guerlinade. Mais, plus poli(cé)e, mieux élevée, moins bruyante ; "davantage Chanel en somme.
Les bois jouent une partition entre secs et crémeux. Le fruit reste présent et réapparaît avec un effet "sablier" ("en spirale" et "siphon") autour du patchouli et de la vanille qui se fait plus présente.
Le sillage, assez sourd, en fait un parfum de peau : pas très nocturne au final, plutôt "office friendly". Les "muscs Chanel type", modernes et confortables, forment un nuage enveloppant chaud moderne.
Le fond est proche d’un Shalimar très "light", au vanillé baumé assourdi, plat et linéaire sur la fin d’évolution. Mais, la vanille plaît tant actuellement, et coûte si peu cher, qu’il serait dommage de se priver de cette opportunité de s’entendre dire : "J’adore la vanille douce qui reste après des heures." Et, il fallait bien rendre à Guerlain la monnaie de sa pièce après avoir usurpé "la" référence maison qu’est "la petite robe noire" (à laquelle la démonstratrice Chanel n’a pas hésité à faire appel, précisant que c’était une "référence maison bien avant un parfum d’une autre marque"... Et toc ! ). Voilà probablement également pourquoi le "Noir" de l’intitulé. Paris de la Parfumerie : Ton univers impitoyaaaaââable ! Mais, Guerlain réussit mieux ses vanilles que Chanel : je la trouve ici banale et plate.
Allure Homme, qui n’était pas particulièrement "masculin" (d’où son hypothétique semi-échec ?), tentait l’expérience d’un oriental boisé - épicé, mais, "en sourdine", avec diffusion assez douce afin de ne pas heurter les "hommes" ; assourdissement repris ici, pour ne pas heurter d’autres nez probablement, devenus réfractaires à toutes les notes puissantes ("trop fortes") si elles ne sont pas sucrées...
Proche d’une des deux concentrations de Coco Mad’ et, surtout, de Allure Sensuelle, Noir ? ! n’a de parenté que lointaine avec Coco. Dommage...
 
En conclusion, selon mon humble avis :
 - L’effet un peu terreux du patchouli, moins transparent que dans Coromandel ou nombre de sorties mainstream récentes de patchoulis délavés, la sensation râpeuse et mate, en rappelant certains anciens parfums, est une partition fort bien jouée. Le cœur floral un peu rêche et strident, sec et raide, n’est pas le moment le plus facile, mais, c’est celui que je préfère.
 - Coco Noir est assez évolutif : on retrouve la pyramide traditionnelle bien qu’un effet de "sablier" tourne indéfiniment entre facettes fruitées et patchouli en les maintenant autour du cœur floral et de la vanille de plus en plus présente. L’évolution d’une tête très marquée en passant par un cœur floral vers un fond très orientalisant et un peu ambré rappelle un peu Bois des Iles. Mais, là où l’ancien évolue par twists surprenants mais harmonieux, je me demande si la plupart apprécieront ET la note fruitée surpuissante et sirupeuse ET le cœur floral austère sec râpeux rétro et en sourdine ET le fond vanillé gourmand assez commun. Je me suis fait la même réflexion avec Santal Majuscule : Les différents moments sont intéressants, mais, plaîront-ils tous aux acheteurs/teuses potentiel/les ?
 - Le blablabli-blablablo marketeux parlant de "Venise", de "Baroque" et de "Noir" n’est que ce qu’il est : un ramassis de story-telling pompeux de mots pré-mâchés pour épater la galerie et remplir les pages du papier glacé des dossiers de presse. Mais, on ne doit avoir ni les mêmes références en Histoire de l’Art, ni les mêmes connaissances en Arts Plastiques... Coco reste le seul Noir et Baroque pour le moment...
Ce parfum serait plutôt destiné au soir... Elles sont devenues bien calmes les soirées. Je ne suis pas certain que qui que ce soit d’autre que le/la porteur/teuse le sente. Pas même le/la partenaire après quelques minutes. J’ai rarement senti un parfum qui perdait tant en puissance dans les trente premières minutes : passant du très bruyant à l’assourdi. Si même les nuits sont si consensuelles et mornes...
 - Coco Noir ? Un Best of de "Allure", "Allure Sensuelle" et "Coco Mad’ ". Pas innovant ; mais, pas raté. Juste assez tristement ennuyeux et déjà vu (/senti).
 - Jeanne a écrit un argument qui est très juste : Jacques Polge a signé un parfum très Chanel, identifiable, et dont la qualité indéniable permettra de rassurer les clientes de la maison en se disant « Ah.. Chanel, ça sent toujours bon ». Ce qui n’est plus le cas d’autres marques. En choisissant un Chanel, on prend peu de risques de choisir quelque chose de franchement mauvais. Le pari est à peu près gagné à tous les coups. On ne peut accuser personne de snobisme ou de mauvais goût, c’est car c’est Chanel et que c’est "toujours joli". Toutefois...
Comme je le craignais déjà en août, dans le sujet des lancements de la rentrée, Coco Noir est, probablement, la meilleure sortie mainstream de cette rentrée. Mais, pas par son innovation et sa prise de risques ; juste par les KO successifs diabétiques de ses concurrents. Pas suffisant pour être qualifié de "bon" pour certain(e)s. Déjà pas si mal étant donné l’environnement sucraillon actuel pour d’autres.
Il a encore un peu d’Allure, est vaguement Sensuel ce Coco dans sa nouvelle petite robe noire. Mais, pour moi, un seul Coco est baroque, sombre, fantasmagorique. Celui qui n’a pas besoin d’un intitulé à rallonge. Le premier. L’unique. Mais, c’est tout personnel.
*part se re-pshitter de Coco*
 
A bientôt.
Opium 
* Note fruitée : En fait, par hasard, j’ai trouvé quelque chose qui y fait penser... Elsève Color-Vive Shampooing Soin pour Cheveux colorés ou méchés... [Flacon rouge, blanc et or] Testez, vous sentirez qu’il y a bien un quelque chose. Fort heureusement, le reste s’éloigne du rayon shampooings. Mais, ça m’a fait sourire en sentant ce produit-ci par hasard. ^^
Ps : J’attribue la moyenne. Si on compare à d’autres parfums maison, c’est en-dessous. Si on compare aux sorties actuelles, bien au-dessus. Alors, je tranche au milieu.

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par nathmylène, le 13 septembre 2015 à 08:30

La comparaison est un poison, sans toutes ces références, ce parfum a toute sa place dans notre décennie, vivire avec son temps est divin, et porter de telles matieres associées comme je ne saurais le faire est un cadeau pour moi et l’entourage.

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par 980ttkbr, le 19 septembre 2012 à 18:26

Coco Noir sent très bon, c’est indéniable. C’est un parfum d’excellente facture, qui en donne pour son argent à celle qui l’achètera. Mais alors ce que je ne comprends absolument pas avec celui-ci, c’est l’idée qu’il y a derrière.
Autant Allure Sensuelle emmène Allure ailleurs, autant Egoïste Platinum diffère radicalement d’Egoïste (pas forcément en bien, mais passons), autant Coco Noir vient jouer les traits d’union entre Coco et Coco Mademoiselle sans égaler l’originalité ni de l’un, ni de l’autre. Je me suis d’abord demandé s’il s’agissait d’une création pédagogique, une façon d’orienter les clientes de Coco Mademoiselle vers Coco en douceur, mais cela semble peu probable.
Au bout du compte, malgré ses qualités intrinsèques, je trouve que Coco Noir dévalorise la cohérence de la gamme Chanel : il prend un peu du faste de Coco, un peu de la rondeur de Coco Mademoiselle, et ainsi il les banalise sans parvenir à rivaliser avec eux. Nul doute qu’il va très bien se vendre dans les prochains mois, mais à terme ? Un peu comme le N°5 Eau Première, l’effet de la nouveauté lui fera connaître un certain succès, mais dispose-t-il de suffisamment de personnalité pour déclencher l’achat d’un second flacon ? Rien n’est moins sûr.

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par Garance 3, le 19 septembre 2012 à 21:29

{}Je trouve le numéro 5 "Eau Première" plus beau que {}Coco Noir , plus original justement, j’ai trouvé cette modernisation du numéro 5 vraiment réussie, au même titre que l’Eau de Shalimar...

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par Maowel, le 19 septembre 2012 à 21:48

Je suis tout à fait d’accord Garance, Eau Première est un très joli parfum, mais je l’associe ici à Coco Noir car j’ai remarqué non sans surprise qu’en dépit de sa sortie encore récente, il n’occupait déjà plus qu’un tout petit espace sur l’étagère de la parfumerie où je suis allé, nettement plus réduit que celui d’Allure Sensuelle par exemple. J’essayais de pointer du doigt le fait que les flankers très proches des parfums originaux, qui cherchent à atténuer l’un de leurs aspects au lieu d’en radicaliser un autre, me semblent vraiment peu armés pour devenir à leur tour de grands classiques. Coco Noir est de ceux-là, et je pense qu’Eau Première l’est aussi.
Bon cela dit, il n’y a pas de quoi se morfondre chez Chanel : juste après cette petite réflexion, j’ai jeté un oeil au rayonnage Yves Saint Laurent... Quel carnage ! Entre les bonnes idées pas abouties (Cinéma), les pseudo-conceptuels qui ratent la cible (Nu), les flankers cheap (Parisienne, Belle d’Opium) et les nouveautés vidissimes (Elle, Manifesto), je ne sais pas comment les directeurs "artistiques" font pour garder le moral après quinze années (vingt ?) de nullités et d’échecs. Je rêve qu’Hedi Slimane, de retour aux commandes du prêt à porter, ait son grain de sel à mettre du côté des parfums, mais j’en doute fort (la sortie de Manifesto n’est pas exactement ce qu’on pourrait appeler un bon présage... ;)

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Mado33

par Mado33, le 18 septembre 2012 à 21:54

Hello,
Je ne suis pas fan de Thierry Mugler parfums ( au contraire même ), là je suis très agréablement surprise. Alien Essence Absolue est puissant, bien équilibré et il me semble polarisant. J’avoue avoir été un peu décontenancée par sa tenue, waouh ! Pour moi, ça n’ira pas, il est trop fort mais si j’étais autorisée à mettre une note ( en tant que néophyte donc ) : 16/20

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par Sara, le 18 septembre 2012 à 20:38

Bonsoir,
J’attendais beaucoup de ce parfum, car une amie de chez Chanel m’avait fait des éloges depuis des mois, car elle l’avait senti en avant première en étant persuadé qu’il me plaira.
Il ya quelques jours en de vacance à Marrakech je découvre enfin le saint Graal, je m’empresse et là, déception, était ce parce qu’il faisait plus de 40°et que la chaleur était trop intense pour le porter là bas ?
Une fois à Bxl, je retente l’expérience eh ben non Coco noir n’est pas fait pour moi... ou m’attendais je à une senteur "nouvelle" car là c’est du déjà vu..
Je ne sais pas comment lancer un nouveau sujet mais une critique du nouveau Mugler serait le bienvenu, c’est Alien Essence absolu,
qui me fait de l’oeil ! qu’en pensez vous, de cette vanille gourmande mmmh ?

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par Opium, le 22 septembre 2012 à 16:59

Bonjour Sara.
 
Pour répondre à votre question, il vous est déjà possible de poster votre avis dans les commentaires de l’article concernant la première version de Alien. C’est, justement, ce que je viens de faire. ;-)
La version sortie récemment est superbe !
 
Bonne journée.
A bientôt.
Opium

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ChrisB

par ChrisB, le 17 septembre 2012 à 21:49

 ???? Pour les parfums masculins, jusqu’à Bleu, j’ai pourtant eu l’habitude d’être parfois étonné par les créations Chanel : Allure, Antaeus et surtout Egoiste, unique en son genre.

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Mado33

par Mado33, le 17 septembre 2012 à 18:50

Bah personnellement j’ai porté tellement de parfums dans ma vie qu’il faut vraiment en faire pour que je n’aime pas ! Je suis passée en coup de vent chez Sephora, pas eu le temps de sentir Santal Majuscule mais j’ai tout de même musardé près du rayon hommes, et là Spicebomb ! Vraiment délicieux, je pense que je vais bientôt craquer, impossible de résister à ce si joli parfum. Poignet gauche j’avais choisi l’Edition Blanche réservée à " Gérard " donc lol, il n’est pas si mal, honnête je dirais et finalement il n’a pas été supprimé, il ne le mérite pas d’ailleurs.
Coco Noir ? Oh que non ce n’est pas un parfum génial du tout mais il est 100 fois supérieur à la Vie est Belle ou Catch me ou Lady Gaga ou... j’attends hélas le prochain, évidemment ce soir je porte le sublime 24, Faubourg alors la comparaison ne tient pas 1 seconde, cela dit je m’en contente largement certains jours et sans complexe ni sentiment de honte, je fais bien sûr allusion aux " parfums de la honte " Coco Noir n’en est pas un.

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