Sephora, Marionnaud, Nocibe... et les autres

Il me semble que le véritable problème se situe au niveau de la rémunération : une compétence se paye, et le personnel qui connait bien le parfum est chez Serge Lutens, l’Artisan, By Kilian etc. Chez Nociphorarionnaud, il faut accepter d’avoir un salaire de Mc Do en vendant du Chanel ou du Dior, c’est pas évident !! Cela dit, il y a des personnes très compétentes et qui prennent le temps de chercher à vous conseiller (une vendeuse blonde bouclée du Sephora de Noisy) et d’autres qui effectivement n’y connaissent rien (une vendeuse brune du même Sephora). Le "pompon" pour moi, c’est quand on m’a sorti au Sephora des Champs que Play était le "dernier parfum de Justin Timberlake", j’ai éclaté de rire, mémorable... Mais le plus caricaturale quand même, c’est à NY que je l’ai vécu, chez Sacks, où un vendeur m’a récité un discours digne d’Obama sur le dernier Beat pour homme. Extrait pour le fun : "si vous voulez un souvenir de NY, c’est Beat qu’il faut rapporter, entre le passé, le présent, le futur, quelque chose de classique mais moderne ce parfum vous transporte vers vos émotions les plus profondes". Je suis resté scotché bouche ouverte, ai mis la touche dans la poche et suis parti comme un zombie en murmurant "thank you". Ils vont donc parfois loin pour vendre un mix de vétiver et de Cologne Mugler pas si mal mais sans plus. Dommage pour lui et pour la marque... j’ai rapporté Pi Néo plus urbain, plus NY, avec sa "Brit" touch, et Beyond Paradise H, unique, tous deux choisis sans discours. Trop c’est trop, et c’est malheureusement souvent. Alors, ne faut il pas écouter ses sens et ne se fier qu’à soi même et tout va bien ?

Sinon, on peut toujours s’amuser à faire un « perfume advertising Bingo » avec les arguments d’une conseillère Nociphorarionnaud © ;-).

Voilà la grille du bingo, trouvée sur le blog scentzilla.com, il faut juste la traduire en français.
http://scentzilla.com/wp-content/uploads/2007/12/bingo07-sm.jpg

En général, ce qui me saute toujours aux yeux, c’est la méconnaissance des nouvelles créations ("ah mais non, le représentant n’est pas encore passé, on n’est pas au courant !") et, en effet, le discours pré-établi de nous emmener vers des parfums très vendus et très marketing. D’un côté, elles n’ont pas tort, puisqu’une forte population n’attend rien d’autre que ça, et se prend l’envie d’acheter un produit omniprésent en pub, ou d’une marque "in".
Ma chance, c’est de bien connaître les vendeuses de mon Séphora : elles savent que je cherche des choses originales, qu’il peut m’arriver de "taper" chez les hommes, et que je suis une fan des associations audacieuses. Entre nous s’est installé un véritable dialogue... ce qui est dommage, c’est qu’elles ne prennent pas le temps (je pense qu’elles suivent les indications de la Direction) de discuter simplement du parfum en général, à la différence d’une boutique spécialisée où vous pouvez rester 30 minutes et prendre le temps de parler, d’essayer, d’évoquer.

Pour ma part, aucune "énormité"... Mais ce que je leur reproche en général, c’est un réel manque d’écoute du client, de curiosité, voire carrément d’intérêt face aux parfums... Du coup, elles se bornent à réciter le discours marketing (avec force mots clés : fraîcheur, sensualité, nouveauté, modernité... et surtout, mon préféré : intemporel...). Elles ont aussi une fâcheuse tendance à nous ramener forcément vers une nouveauté ou vers une meilleure vente. Aucun questionnement, peu d’enthousiasme, peu de connaissances sur l’histoire de la parfumerie avec un grand H, sur les composants... dommage...