Chanel N°5 Eau Première

Ce qui devait être le lancement de la rentrée 2007 a fini par être celui de 2008. Le retard du nouveau “grand féminin Chanel” nous aura fait languir, mais il est heureusement à la hauteur de nos espérances : cette Eau Première est une création brillante par sa modernité, sa délicatesse et son élégance.
Ce n’est pas comme si Jacques Polge avait fait un lifting du Chanel N°5, je le vois plutôt comme un remake, un hommage à un chef-d’oeuvre, une allure du passé dans un corps très présent. Un peu comme une jeune fille en 2008 qui porterait une robe haute couture des années 20, et qui aurait à la fois de l’allure et de la fraîcheur.
Dès les premières secondes, on retrouve les fameux aldéhydes qui ont tant contribué au mythe du N°5, mais au lieu d’être épais et entourés d’épices, ils sont ici frais et citronnés, vibrants comme des zestes d’agrumes acidulés et juteux.
Puis, arrive progressivement l’instant merveilleux et inattendu du nuage de poudre, irisé, musqué, douillet et cotonneux comme une poudre de riz ancienne, et qui m’évoque un de mes parfums préférés, Ombre Rose.
Enfin, comme une troisième épaisseur, se dévoile ensuite harmonieusement la dimension florale, crémeuse, solaire et lumineuse . Une impression de fleur de tiaré et de jasmin exotiques fond sur la peau comme une huile solaire vanillée.
Éclatant et brillant sont les mots qui me viennent à l’esprit.
De la même manière que Coco Mademoiselle avait lancé la mode des “nouveaux chypres”, Cette Eau Première sera-t-elle celle qui ouvrira la voie des “nouveaux aldéhydés” ?