Voleur de Roses
L’Artisan parfumeur

Les Classiques
- Marque : L’Artisan parfumeur
- Année : 1993
- Créé par : Michel Almairac
- Genre : Féminin - Masculin
- Famille : Chypre
- Style : Élégant - Pointu
Rose subtilisée
par Phoebus, le 17 juin 2010
Sentir un parfum ancré au rayon homme qui évoque sans complexe une allure féminine, ça ne court pas les étagères. Mais c’est pourtant le cas, chez l’Artisan Parfumeur, du Voleur de Roses qui dérobe la fleur emblématique des parfums féminins pour notre plus grand bonheur.
Tout commence par un verre de vin, accompagné de quelques prunes à peine sucrées. La première impression est donc légèrement fruitée, entêtante et tourbillonnante, mais davantage dans le genre fruits confits, secs et liquoreux à la Lutens que bonbon fruité à la Paco Rabanne. On à affaire à quelque chose de noble, on s’en rend compte dès les premières notes, sans doute à cause de cet effet surprenant de vin rouge… On admire la robe, bordeaux, soyeuse comme une étoffe. On ferme les yeux, et on sent le bouquet. Cela devient intéressant.
Bien qu’ici, il s’agirait plus de rosier en terre que d’un bouquet dans un vase, très vite on aperçoit cette rose écarlate se distinguer de l’ensemble, pure et sombre à la fois. On ressent très bien le velouté des pétales, et surtout la couleur rouge qui domine dans notre esprit. Avec l’arrière-goût du vin sur la langue, cette rose nous parait presque sanguine, et c’est là qu’on bascule dans une sorte de chaud-froid assez fascinant : le parfum prend une intensité presque bipolaire sur la peau, et si cela peut paraître étrange et dérangeant au premier abord, on s’y habitue très vite (j’en suis moi-même arrivé au stade de quasi-dépendance !). L’accord résonne, sur le poignet, entre la douceur de la rose fraiche et l’aspect boisé-terreux-sec du parfum. Le patchouli, le bois de teck, l’ambre et les muscs donnent un rendu de terre fraiche et sombre qui se prolonge jusque dans les toutes dernières notes (et pourront évoquer à certains un épais tapis de feuilles mortes et humides). Mais en réalité, il n’y a que nous qui pouvons sentir cette bipolarité, car bizarrement, dans le sillage, c’est plutôt quelque chose d’uni qui se dégage. Quelque chose de languissant, de velouté, d’assez léger qui nous précède comme une longue écharpe rouge en soie.
Qui est donc ce Voleur de Roses, tapi dans la terre fraiche ? A qui est-il destiné ? A la fois masculin et féminin, chaud et frais, sombre et lumineux, aérien et terreux…. C’est le parfum qui réunit les contraires. Mais même si son instabilité est contrôlée jusqu’au bout, il ne peut m’empêcher de penser à des personnes aussi charmantes que dangereuses ; un agent secret en costume italien qui danse le tango avec sa pire ennemie, une rose dans la bouche, un flingue dans la poche… Ou encore une courtisane masquée, au Carnaval de Venise, qui sourit de toutes ses dents en tendant un verre de vin empoisonné à son ancien amant, par rancune amoureuse…
Qu’on se le dise, les roses ne seraient certainement pas aussi fascinantes sans leurs épines !
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par dau, le 17 juin 2010 à 09:29
Je l’aime beaucoup aussi. Et le nom colle au parfum qui effectivement n’essaye pas de rendre la rose virile.
Mais pour moi, pas de rouge (je n’aime pas l’odeur des roses rouges) plutôt du blanc et jaune avec une touche de rose…
Ce voleur-là doit avoir de bonnes intentions du genre "piller la roseraie de la dame de cœur pour offrir des fleurs à Alice !"
par The Rebel Gardener, le 16 juin 2010 à 21:56
Bravo pour ce bel article ! Bien que de nombreuses créations de l’Artisan Parfumeur ne me parlent pas vraiment, j’ai vraiment apprécié ce très beau parfum mettant en scène deux de mes odeurs préférées, à savoir la rose et le patchouli. Je ressent très bien les notes de terre décrites, venant renforcer une rose légèrement liquoreuse (qui partage d’ailleurs quelqus points communs avec le superbe "Une Rose" des Editions de Parfum Frédéric Malle) et humide. Ce parfum m’évoquerait une jardin de la Renaissance après la pluie, où l’on lirait des sonnets de Ronsard ou de Louise Labbée, venant certainement de cette rose rouge symbole de passion.
Une des meilleures roses de la parfumerie, très certainement.
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par Lola, le 24 juin 2010 à 12:07
Bonjour, j’ai eu l’occasion de le tester la semaine dernière. Fidel sur ma peau, tout au long de mes mouvements de danse, durant une après-midi. Les notes qu’il dégage sont très authentiques (naturelles et réelles). Il doit être extrêment fin sur un homme.
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