Vétiver Bourbon, un Parfum d’empire au cœur sauvage
par Guillaume Tesson, le 1er septembre 2022
Marc-Antoine Corticchiato exalte la noblesse de la plante sans écarter ses facettes sombres et agrestes.
Parfum d’empire, qui soufflera ses vingt bougies en 2023, s’appuie depuis sa création sur « la puissance des matières premières les plus nobles poussée à l’excès ». On se souvient de précédentes compositions plaçant au centre de leur tableau olfactif des plantes ou des fleurs au moyen d’une concentration élevée : les roses de l’Eau suave, le lentisque de Corsica Furiosa ou encore Immortelle corse célébrant la fleur du maquis.
Au moment de présenter sa dernière composition, Vétiver Bourbon, son fondateur et parfumeur Marc-Antoine Corticchiato le confesse : « Même si je les respecte, je n’ai jamais été fan des vétivers policés et bourgeois comme ceux de Carven et Guerlain. J’ai voulu restituer la noblesse naturelle et sauvage de la plante ».
Son interprétation entend traduire la virilité et la vigueur d’une matière première recherchée pour son spectre à la fois frais, vert et terreux, aux accents de mousse et de bois [1]. Elle se veut également un hommage à un compagnon de route, feu Lucien Acquarone, spécialiste de la distillation des plantes à parfum. Le parfumeur a beaucoup voyagé avec lui, allant à ses côtés jusqu’à mettre sur pied à Madagascar une production... de vétiver, à partir de souches-mères prélevées à La Réunion.
Vétiver Bourbon unit deux variétés. Celle ayant pour origine ce département français jadis nommé l’île Bourbon, convoitée pour sa complexité et son élégance « dont les cultures ont quasiment disparu mais considérée comme la meilleure au monde », explique Marc-Antoine Corticchiato ; et celle d’Haïti, aux notes plus fumées. Pour renforcer l’esprit sauvage de ces essences, deux racines leur ont été associées. L’angélique, avec son départ croquant et vert un peu strident, « relève le côté végétal et humide ». L’iris apporte quant à lui une facette « chic et sophistiquée » avec ses notes boisées et poudrées. Enfin, la graine d’ambrette, « la matière première la plus lumineuse de la parfumerie » au goût du créateur, drape l’ensemble d’un subtil voile musqué et animal.
Eau de parfum 125 euros / 50 ml, 186 euros / 100 ml.
Disponible à partir d’octobre 2022.
Premières impressions
Parfum d’empire reste fidèle à son credo. La star, c’est la matière première. Ce vétiver entier, à peine facetté, nous plonge dans un paysage humide, végétal et minéral, au sol lourd. L’envolée mentholée et anisée des premières secondes fait place à un bloc terre-mousse massif mais paradoxalement délicat et rassurant. Ce parfum sec et intense vibre longtemps sur la peau, comme un enveloppant condensé de nature.
[1] Pour en savoir plus sur le vétiver, voir Le Cahier des naturels NEZ+LMR disponible sur notre boutique en ligne
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par kismi, le 2 septembre 2022 à 03:36
Bonjour à tous, j’ai eu la chance de le découvrir cet été.
Je n’ai jamais aimé les propositions de vétiver disponibles en parfumerie, mis à part celui "Extraordinaire" de Malle (c’est expéditif je sais, mais le vétiver des grands classiques m’a toujours semblé tellement propret que je ne me suis jamais vraiment penché sur le sujet.)
Un coup de foudre ! Je l’ai aimé immédiatement. Je ne m’y attendais pas. Dense et complexe, cette proposition est loin des références délavées que j’en avais. Je l’ai même trouvé sexy, bref je suis chamboullax.
Je n’attends qu’une chose : pouvoir le retrouver à sa sortie ! Un génie ce Marc Antoine !
Bisous !
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Je n’ai pas aimé le Mal Aimé, j’adore les parfums au vétiver et j’en possède quelques uns de vraiment jolis : les frais et joyeux Vetyver Haïti de Comptoir Sud Pacific et Infusion de Vétiver de Prada, les liquoreux et élégants Sycomore de Chanel et Vetiver d’Etro, la sombre et boisée Encre Noire de Lalique, les doux et évanescents MMIX (2009) de l’Eau de Cassis et Vétiver Extraordinaire de Dominique Ropion. Celui-ci va t-il me faire craquer ? J’ai vraiment hâte de le découvrir...
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