1+1 Hongkong Oolong : un parfum infusé par Nez
par Jicky, le 18 janvier 2020
J’adore Maurice Roucel. C’est un des premiers parfumeurs grâce auquel j’ai compris que des personnalités, des visions, un langage pouvait se dégager d’une création olfactive. Je me suis hélas plongé à plein nez dans ma passion du parfum à l’époque où lui a moins créé de parfums marquant dirons-nous, son dernier grand fait d’arme étant pour moi le merveilleux Dans tes bras chez Frédéric Malle. J’ai suivi ses quelques créations disponibles en France au cours des années 2010, avec plaisir mais sans grande claque pour autant. Aussi j’ai été très agréablement surpris par son travail pour Hongkong Oolong.
J’espère que Jeanne ne le prendra pas mal, mais je m’attendais à une jolie note mais sans grande révolution, pensant qu’un Roucel ne s’évertuerait à investir beaucoup de temps pour un petit projet comme celui-ci. J’ai été débile.
Vraiment, je suis très surpris par la qualité du parfum et sa profondeur. C’est un prolongement très très net du travail de Maurice Roucel, on y sent le croisement de quelques uns de ses parfums précédents. Je pense que le plus évident est L’instant de Guerlain, avec lequel il partage une lumière ensoleillée, une radiance florale et orientale très typique du parfumeur. On pense à Tocade, lui aussi dans ce registre, dont l’aspect boule poudrée vanillée est assez typique du parfumeur. Musc Ravageur évidemment, notamment dans l’évolution de Hongkong Oolong qui laisse vraiment apparaître une overdose de muscs (bien blancs ici, moins animalisés que dans le Malle) qui enrobent un bois chaud et vanillé. ll y a même un peu de Dans Tes Bras dans la signature héliotrope.
J’arrête ici le name dropping et le jeu des sept erreurs car Hongkong oolong n’est pas qu’un mix d’anciennes créations rouceliennes, mais bien un parfum avec une identité propre. Dans sa structure florale et orientale, il a un départ très juteux et croquant qui donne une sorte de naturalité et de "liquidité", idéale pour introduire l’idée d’une note thé. Pamplemousse, rhubarbe, on retrouve là une signature typique des matières premières Symrise, où travaille Maurice Roucel. Le départ se fond dans les notes fruitées, florales, radieuses du magnolia, cher au parfumeur, et tout son accord thé avec lequel le magnolia partage de belles affinités. C’est un enchaînement malin, fondu et très qualitatif.
Le fond se boise, on pense au bois de gaïac très pratique pour refléter certains aspects fumés du thé, mais aussi à des bois plus chauds, plus ronds et qui se fondent dans un aspect oriental très souple, pas gourmand mais poudré, un peu fumé juste comme il faut. Et ce gigantesque à-plat de muscs blancs qui permet à l’accord d’avoir un volume assez incroyable.
Je dois admettre que je suis assez impressionné. J’en suis presque à penser que c’est dommage que cette note ne soit réservée qu’à un projet aussi confidentiel (même si en soi il n’est pas réservé qu’à trois boutiques dans le monde et est dispo en ligne) parce que j’ai tendance à penser que c’est un des plus jolis travaux de Maurice Roucel de ces dernières années.
En attendant, je chérirai mon petit flacon !
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