1+1 Hongkong Oolong : un parfum infusé par Nez
par Jeanne Doré, le 23 novembre 2019
Ceux qui parmi vous ont en leur possession le huitième numéro de la revue Nez ont pu y lire un dossier consacré à un tout nouveau projet, baptisé 1+1. Appelée à se renouveler lors de chaque numéro, cette collaboration créative réunit pour sa première édition le parfumeur Maurice Roucel et le designer hongkongais Alan Chan.
Comme nous aimons bien les nouveaux défis et que nous sommes convaincus qu’un parfum est une œuvre de l’esprit qui raconte toujours une histoire, et qu’à ce titre, il mérite d’être mis en récit, nous avons voulu pousser davantage l’expérience olfactive...
Loin de l’idée de proposer un simple « parfum créé par Nez », nous avons préféré expérimenter et raconter ce que donnerait la rencontre entre deux personnalités autour d’une création parfumée. D’un côté, un créateur d’un champ artistique à l’univers riche et inspirant, de l’autre un parfumeur talentueux, aventureux et inspiré. Bien sûr, l’exercice n’est pas nouveau, nous se sommes pas les premiers à proposer un parfum issu d’une collaboration, aussi audacieuse soit-elle. Ce que nous voulions surtout mettre en lumière, puisque c’est bien là aussi notre marque de fabrique, c’était le récit des coulisses de cette rencontre et de cette création, dont nous nous sentions en quelque sorte à la fois l’instigateur, l’incubateur, le catalyseur.
Observant d’un œil bienveillant et attentif cette genèse, depuis la première rencontre jusqu’au résultat final, nous l’avons documentée à travers un témoignage écrit qui en retrace les différentes étapes, sans filtre ni artifice, en toute transparence, poursuivant ainsi, dans la pratique, la dimension pédagogique et didactique de Nez et d’Auparfum.
Et c’est ainsi que vous apprendrez comment le designer hongkongais Alan Chan a suggéré un parfum inspiré par un thé semi-fermenté Oolong qu’il a l’habitude de déguster toute la journée. Et comment le maître parfumeur de Symrise Maurice Roucel (naturellement plus porté sur le café) a entrepris la formule d’Hongkong Oolong.
Bien sûr, on ne va pas vous faire une critique ! Encore moins vous parler de « matières naturelles les plus nobles » ou d’un quelconque « flacon en cristal de Baccarat »… juste vous raconter comment ce parfum est né, et vous glisser que le résultat infuse aussi bien la patte du parfumeur, avec son halo musqué, épicé et floral, que le souhait du designer d’y retrouver la « sensation succulente » que lui procure sa tasse de Oolong.
Alors si l’idée de découvrir ce parfum a piqué votre curiosité, sachez que le flacon, produit en édition limitée (500 exemplaires), est disponible exclusivement sur le Shop Auparfum, avec ou sans le huitième numéro de Nez, (mais toujours avec son livret de 16 pages qui documente sa création, en mots et en images) ainsi que sur Luckyscent, pour nos lecteurs aux États-Unis.
Nous espérons pouvoir lire très prochainement vos avis, positifs comme négatifs, au sujet du premier parfum de cette collection.
Et la bonne nouvelle, c’est que nous recommencerons l’expérience… à chaque nouveau numéro !
—
1+1 Hongkong Oolong, par Maurice Roucel et Alan Chan
29 euros/15 ml avec livret 16 pages
ou
39 euros/15 ml avec la revue Nez #8
Projet réalisé avec la maison de composition Symrise.
En partenariat avec Verescence (flacon), Aptar (pompes et capots) et Doro (packaging).
Photos : @Éléonore de Bonneval
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par Farnesiano, le 12 avril 2020 à 12:21
Un lien évident unit cet Hongkong Oolong avec L’Instant, celui du talent de leur créateur Maurice Roucel, ce que Jicky décrit ci-dessous très justement, c’est-à-dire le partage d’une même " lumière ensoleillée, une radiance florale et orientale très typique du parfumeur ". Et la même rondeur câline. Quand le Guerlain se développe d’une manière que je qualifierais de plus citadine, plus civilisée (l’iris ?), le Hongkong Oolong semble lui évoquer un paysage plus naturel, pas authentiquement rustique, mais plus champêtre, paysage chaud, ensoleillé, peut-être lointain et comme envisagé d’une terrasse d’où l’on profiterait de sa beauté au terme d’une longue et belle après-midi d’été. En respirant cette belle création, je retrouve les mêmes sensations estivales vacancières que celles que me procurent, avec des notes bien différentes, certains parfums de l’Artisan tels que Jour de fête ou Traversée du Bosphore. Un vrai bonheur que m’a permis de découvrir Adina que je remercie ici vivement. Ma pâque se fait apaisante, malgré les circonstances.
par Jicky, le 18 janvier 2020 à 12:15
J’adore Maurice Roucel. C’est un des premiers parfumeurs grâce auquel j’ai compris que des personnalités, des visions, un langage pouvait se dégager d’une création olfactive. Je me suis hélas plongé à plein nez dans ma passion du parfum à l’époque où lui a moins créé de parfums marquant dirons-nous, son dernier grand fait d’arme étant pour moi le merveilleux Dans tes bras chez Frédéric Malle. J’ai suivi ses quelques créations disponibles en France au cours des années 2010, avec plaisir mais sans grande claque pour autant. Aussi j’ai été très agréablement surpris par son travail pour Hongkong Oolong.
J’espère que Jeanne ne le prendra pas mal, mais je m’attendais à une jolie note mais sans grande révolution, pensant qu’un Roucel ne s’évertuerait à investir beaucoup de temps pour un petit projet comme celui-ci. J’ai été débile.
Vraiment, je suis très surpris par la qualité du parfum et sa profondeur. C’est un prolongement très très net du travail de Maurice Roucel, on y sent le croisement de quelques uns de ses parfums précédents. Je pense que le plus évident est L’instant de Guerlain, avec lequel il partage une lumière ensoleillée, une radiance florale et orientale très typique du parfumeur. On pense à Tocade, lui aussi dans ce registre, dont l’aspect boule poudrée vanillée est assez typique du parfumeur. Musc Ravageur évidemment, notamment dans l’évolution de Hongkong Oolong qui laisse vraiment apparaître une overdose de muscs (bien blancs ici, moins animalisés que dans le Malle) qui enrobent un bois chaud et vanillé. ll y a même un peu de Dans Tes Bras dans la signature héliotrope.
J’arrête ici le name dropping et le jeu des sept erreurs car Hongkong oolong n’est pas qu’un mix d’anciennes créations rouceliennes, mais bien un parfum avec une identité propre. Dans sa structure florale et orientale, il a un départ très juteux et croquant qui donne une sorte de naturalité et de "liquidité", idéale pour introduire l’idée d’une note thé. Pamplemousse, rhubarbe, on retrouve là une signature typique des matières premières Symrise, où travaille Maurice Roucel. Le départ se fond dans les notes fruitées, florales, radieuses du magnolia, cher au parfumeur, et tout son accord thé avec lequel le magnolia partage de belles affinités. C’est un enchaînement malin, fondu et très qualitatif.
Le fond se boise, on pense au bois de gaïac très pratique pour refléter certains aspects fumés du thé, mais aussi à des bois plus chauds, plus ronds et qui se fondent dans un aspect oriental très souple, pas gourmand mais poudré, un peu fumé juste comme il faut. Et ce gigantesque à-plat de muscs blancs qui permet à l’accord d’avoir un volume assez incroyable.
Je dois admettre que je suis assez impressionné. J’en suis presque à penser que c’est dommage que cette note ne soit réservée qu’à un projet aussi confidentiel (même si en soi il n’est pas réservé qu’à trois boutiques dans le monde et est dispo en ligne) parce que j’ai tendance à penser que c’est un des plus jolis travaux de Maurice Roucel de ces dernières années.
En attendant, je chérirai mon petit flacon !
par Walkyrie, le 27 décembre 2019 à 07:49
Bonjour,
si je comprends bien l’article, un flacon de ce parfum est censé être vendu avec le magazine ? J’ai acheté mon exemplaire en librairie et il n’y avait pas d’échantillons de 15 ml. Quelqu’un peut m’expliquer ce qui est exactement prévu pour cette diffusion ?
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par Jeanne Doré, le 27 décembre 2019 à 13:06
Bonjour Walkyrie,
Il est en effet possible de se procurer le parfum avec la revue, mais uniquement sur notre boutique en ligne, où Hongkong Oolong est vendu en exclusivité, et non pas en circuit librairie ou parfumerie.
Par ailleurs, le parfum n’est pas obligatoirement inclus avec l’achat de la revue, c’est un choix de l’ajouter ou pas à la commande.
Il est ainsi possible d’acheter en ligne : la revue seule, la revue et le parfum ou le parfum seul.
En espérant que cela vous semble plus clair,
Bien à vous
Jeanne
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par Walkyrie, le 28 décembre 2019 à 11:20
Bonjour Jeanne,
Merci de votre réponse. C’est dommage, j’ai déjà la revue. Les posts FB annonçant cette collaboration avec un parfumeur auraient mérité d’être plus explicite sur l’exclusivité de l’échantillon sur la boutique en ligne. Mais je trouve important de soutenir les librairies qui diffusent Nez ! et contribuent ce faisant à diffuser la culture olfactive. Quoiqu’il en soit, c’est une excellente initiative.
Bonnes fêtes.
par Duolog, le 23 novembre 2019 à 18:24
Je confirme, le flacon n’est pas en cristal de Baccarat, mais bon, on ne peut pas porter que l’extrait de Coromandel... Ce qui m’a frappé dans ce parfum c’est le côté fruit et fleur d’eau, assez printanier, qui rappelle un peu les expériences de Jean-Claude Ellena avec les Jardins, mais ici traversées par une épine dorsale plus chaude et boisée. J’espère que je ne serai pas le seul à apprécier !
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Comme cette création mériterait d’être rééditée et largement diffusée ! Une vraie merveille que ce parfum enchanteur, souple, confortable et tellement poétique, un vrai cocon où l’on aime infiniment se lover.
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