L’Heure Bleue

par Jean-David, le 24 juin 2012
Il est certain, Barmassa, que ces créateurs avaient à l’esprit la "femme éternelle", ou bien encore une femme bien précise ; c’est cette muse qui les guidait, cette féminité qu’ils voulaient servir. Si un homme s’approprie aujourd’hui ces parfums, c’est peut-être qu’il voit en eux des oeuvres d’art, des spectacles olfactifs auxquels il veut s’inviter. Il faudrait alors distinguer le parfum-peau - qui n’est pas forcément "de peau" -, mixte ou masculin qui seconde l’image que nous nous faisons de nous-mêmes, et le parfum-objet, féminin que sa genèse rend distant, fuyant peut-être, mais que nous ne nous lassons pas d’admirer, quitte à le porter. Le premier est l’intime compagnon de notre virilité, le second, l’image idéalisée de l’éternel féminin.
Mais ce faisant, nous contribuons aussi à modifier les codes culturels. Le parfum-objet peut glisser, à mesure que nous le portons, dans notre giron. Il se mêle à notre peau d’homme, y réagit à sa façon, et se voit annexé - à son corps défendant ? - à l’univers masculin auquel son créateur ne le destinait pas. La rose, le jasmin et l’ylang que nous admirions comme un rêve inaccessible s’intègrent à notre bande originale olfactive, et d’objets de désir, de délire ou de fantasme, deviennent nos très coopérants auxiliaires.
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Okto - Ohtop
Julien Rasquinet fait le choix d’une interprétation tellurique pour donner corps (et odeur) à un numéro riche en symboles.
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il y a 1 mois
Je ne sais pas si un message sur un post aussi vieux sera lu mais il me reste toujours du jus(…)
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il y a 4 semaines
Allez... Courage !