Santal de Mysore
Serge Lutens - Collection du Palais Royal de Serge Lutens
Coup de cœur - Les Classiques
- Marque : Serge Lutens
- Année : 1991
- Créé par : Christopher Sheldrake
- Genre : Féminin - Masculin
- Famille : Boisée
- Style : Gourmand - Opulent - Pointu
Curry Indien
par Thomas Dominguès (Opium), le 5 mars 2015
Une croyance populaire partagée par certains veut que la plupart des couples fonctionnent dans la durée si de l’humour est partagé entre les partenaires. Et s’il en était de même avec certains parfums ?
À la manière dont d’autres œuvres, chez Serge Lutens, sont composées par analogies, en rassemblant des similitudes partagées entre une matière et une autre (comme La Myrrhe qui évoque un aldéhydé savonneux zesté d’une orange cinglante et acérée qui ressemble, in fine, à la myrrhe), Santal de Mysore, composé en 1991, joue déjà de différents niveaux de lecture pour mieux nous interpeller, comme beaucoup de créations de cette marque le feront par la suite.
Ce parfum est une caricature de ce que sent le santal, pris au pied de la lettre de l’énoncé de son intitulé : un santal aussi lacté et épicé qu’un plat de curry thaïlandais ou indien.
Le santal indien est un bois qui possède naturellement des facettes de lait douces contrebalancées par d’autres légèrement sèches et épicées, le tout offert de manière subtile.
Santal de Mysore est donc un santal indien qui a vu son aspect lacté virer à la crème épaisse alors que ses nuances épicées étaient étirées entre curry, poivre et cumin, au point de donner l’illusion d’un de ces plats délicieux qu’on vous délivre dans de la porcelaine blanche aux motifs bleus et qui libère de puissants effluves de curry et de lait de coco.
Quelque chose me fait penser aux notes de fond onctueuses et compactes d’un Opium (la Chine cette fois...) auquel on aurait coupé la tête et le tronc pour n’en conserver que le lourd socle lascif.
Fils de Dieu, du Riz et des Agrumes d’État Libre d’Orange et Déclaration L’Eau de Cartier ont poursuivi dans cette direction vers l’Asie (toujours !). En effet, tous deux affichent récemment un menu complet proposant entrée - plat - dessert composé d’une salade thaï à la coriandre et d’un dessert lacté au riz.
Santal de Mysore est une sorte de blague. Bonne ou mauvaise, selon les goûts de chacun(e). On peut rire de tout, mais pas avec tout le monde, dit-on souvent. Il semble que cette expression soit valide pour ce parfum qu’on trouve, au choix, absurde et importable, ou excentrique et drôle au point de vouloir l’arborer. J’ai toujours fait partie des originaux. Il me fait rire aux éclats et est d’un aussi agréable réconfort contre les frimas hivernaux qu’un plat chaud roboratif...
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par Ed-222, le 19 novembre 2016 à 00:03
Bonjour à toutes et tous,
Après avoir découvert Santal de Mysore il y a 2 ans environ j’aimais son côté opulent, mystérieux, intrigant et captivant. Je m’étais finalement tourné sur un autre. Idem il y a un an où, ma mémoire étant restée marque par lui, je l’ai senti à nouveau.
Mais là, je sors du Palais Royal où la vendeuse m’a gentiment emballé une touche dans un sachez plastique. C’est donc en humant cette touche "fraichement" conservée que j’ai eu envie de donner mon avis en lisant vos autres commentaires.
Alors, oui, les épices ça sent la cuise... mais c’est là l’association que fait, presque par réflexe, la mémoire. Enfin bon... je trouve pour ma part dommage de réduire ce jus à une simple caricature d’un plat au curry. Moi je le trouve génial d’inventivité d’originalité (créé en 1991 !!!) et de richesse.
Tout d’abord, l’impression générale : le curry arrive tout de suite en pointe, certes, mais rapidement rattrapé par le reste. L’ensemble m’évoque alors une odeur légumineuse de carotte qui n’est pas sans rappeler celle d’Iris Silver Mist. Après quelles minutes on entre dans un décor d’épices en relief en parfait équilibre les unes avec les autres.
Dans la grande famille des épicés, bien démarqué des gourmands épicés sucrés/céréaliers (Arabie, Jeux de peau,...) et également à l’opposé des épicés secs tel L’Autre de chez Diptyque, Santal de Mysore se distingue selon moi dans une veine gourmande plutôt "salée" et "végétale".
Un parfum éduquant l’ouverture d’esprit olfactif par un exemple de contre-emploi de matières ultra utilisées dans la filière arômes, ici merveilleusement orchestrées en parfumerie.
Pourquoi serait-il "moins sérieux" qu’un autre ? Je trouve qu’il est juste au delà des clivages des associations usuelles de souvenirs ou d’idées.
Un bémol tout de même, beau sillage sur ma peau les 2 premières heures, tenue jusqu’à 4 heures. Mais après... Ça, pour le coup c’est vraiment dommage !
par Louise, le 19 octobre 2016 à 23:29
Connaissez vous un parfum qui aurait le même crémeux, lacté, onctuosité que celui-ci (après une heure d’évoution) ?!
l’aspect "crème épaisse" ?
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par ghost7sam, le 20 octobre 2016 à 10:02
Bonjour Louise
Un santal que je trouve crémeux lacté et onctueux, et même oui très épais, c’est pour moi Sacred Wood de Kilian sans hésiter.
En revanche vous aurez beaucoup moins l’aspect très culinaire et épicé de celui de Lutens.
Je l’ai senti il y a longtemps maintenant donc j’ai un peu de mal à en dire plus, mais il me semble l’avoir senti dans le sillage d’une personne dans la rue et c’était divin
— -
peace
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par Louise, le 21 octobre 2016 à 09:13
Bonjour ghost7sam,
C’est marrant de chez Kilian, celui ou je retrouve cette épaisseur lactée c’est Beyond Love (Tubéreuse, noix de coco). Malheuresement il ne tient pas sur ma peau :( J’irai voir pour Sacred Wood. Merci, n’hésitez pas si vous avez d’autres idées !
par qdbp, le 6 mars 2015 à 19:46
Je perçois dans Santal de Mysore une note très particulière, qui me rappelle le fenouil et l’urine. Et au fond je trouve ça plutôt cohérent si on considère que le parfum évoque une ruelle indienne dans laquelle se mêle des odeurs de lait chaud, d’encens, de cuisine, mais aussi d’autres plus humaines et animales.
Je connais assez mal l’odeur du santal pur, mais je vois très bien l’aspect caricatural de ce parfum. Comme si on appliquait un filtre déformant sur la matière, pour en accentuer certains aspects.
Un parfum à porter avec humour, en effet, tant il est improbable…
par Chanel de Lanvin, le 6 mars 2015 à 11:50
Je découvre avec plaisir les réactions concernant ce Santal car je ne le possède pas,j’ai Santal Blanc et Santal Majuscule de Lutens et Sandalo de Etro.
par billieH, le 6 mars 2015 à 07:49
Je l’ai porté cet hiver, ma tante vient de l’acheter en flacon carré dans une parfumerie bordelaise (je me demande bien d’où sortait le flacon). C’est bien cela, du curry à la crème, manquait plus que les escalopes ! J’ai trouvé certains points en commun avec Jeux de Peau (note lactée j’imagine).
Sillage à tout épreuve. J’ai aimé le porter et le sentir dans l’air mais je comprends qu’il faille une bonne dose d’humour pour le porter...Je suis heureuse de savoir que ce genre d’excentricité existe encore aujourd’hui, c’est réconfortant. Bref vous aurez compris, je l’aime bien aussi celui là.
par L’incendiaire , le 6 mars 2015 à 00:27
Santal de Mysore est un parfum magique, mystérieux, exotique, il me transporte en Birmanie, à la pagode de Shwedagon à Rangoun.
par Memories, le 6 mars 2015 à 00:23
A la fois sombre et d’humeur changeante, j’ai aussi ressenti dans ce parfum l’interprétation du santal indien comme une composition d’un chef cuisinier unissant une note caramélisée à un cumin aromatisé débouchant sur une invraisemblable crème fouettée épicée.
Excentrique incontestablement.Je dirais même fantaisiste.Mais, pour le porter il faut vraiment savoir faire preuve d’originalité courageuse.
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Je n’ai pas eut l’occasion de sentir celui-ci mais j’apprécie la qualité du bois de santal chez Lutens( pas comme guerlain ou vraiment le santal est devenue vraiment "chimique") j’avais craqué pour Santal Majuscule ( les adepte du POAL devrait le sniffer) dommage que celui-ci ne soit pas accessible en magasin en dehors du palais royal . Lutens ne fait pas de kit d’échantillons non plus....
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