Safran Nobile
Technique Indiscrète
- Marque : Technique Indiscrète
- Année : 2008
- Créé par : Libertin Louison
- Genre : Féminin - Masculin
- Famille : Ambrée
- Style : Gourmand - Sensuel
Or savoureux
par jle, le 30 janvier 2012
On a tout dit ou presque du safran, son prix, sa rareté, sa puissance entêtante ou encore l’or savoureux qu’il répand au contact d’un aliment, oubliant sans doute l’essentiel. Certes il ravit les palais (ahhh mon risotto alla milanese et la bouillabaisse de chez Michel), mais il rentre aussi et surtout dans la composition de merveilleux parfums orientaux, potentiellement originaux et dépaysants, dont Safran Nobile est le parfait exemple.
Œuvre de Libertin Louison, un être libre et créatif approchant la quarantaine, belge de son état et parisien d’adoption, ce parfum dépeint un mariage indien et l’ambiance tout autant safranée par ses images Bollywoodiennes et multicolores que par les effluves émanant de la nourriture qui y était servie. Je vois d’ici vos jolis nez se tordre à l’idée de porter des senteurs alimentaires. Rangez vos craintes, on ne vous traitera pas plus de jolie paella que de voleur de grenadine si vous êtes adeptes de Mûre et Musc, car Louison a du nez et de bonnes idées.
La première est le juste dosage d’un safran dont tout aspect culinaire est vertement écarté par un patchouli camphré et assez terreux, presque grillé comme du bon pain. Ce contraste est sans doute la clé de ce parfum, et ses deux ingrédients principaux me font penser à deux danseurs soudés l’un à l’autre et tournoyant telle une toupie multicolore, libérant à la volée de douces flaveurs de vanille et de benjoin, mais aussi de cardamome, d’anis et de davana ou d’un autre ingrédient rappelant l’alcool. Une tête citronnée et surtout orangée, sorte de regard explosif entre nos deux compères, ouvre le bal sur votre peau de danse.
La seconde bonne idée est d’avoir su composer un parfum gourmand et intemporel, capable de compléter voire combler certaines lacunes de son “soliflore” cousin Safran Troublant de l’Artisan Parfumeur. Là où ce dernier est beurré, incisif, presque pointu et ne fait que s’aventurer du bout du nez dans un Orient que son ingrédient vedette appelle pourtant de ses vœux, Safran Nobile s’y engouffre avec toute la fantaisie que seul un petit créateur ivre de liberté peut avoir.
Innovant et la fois éminemment portable, savoureux sans être entêtant, Safran Nobile est comme les anges, il n’a pas de sexe, juste un sacré caractère. Son évolution dans le temps est bonne avec en fin de journée une note de pain d’épices soulignant une fois encore sa personnalité originale et sa richesse intérieure. Si c’était un gâteau, j’en mangerais plus que de raison !!
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par Opium, le 31 janvier 2012 à 10:13
Bonjour à toutes et à tous.
Jle, très bel article, qui donne très envie, comme toujours. Si, toi, tu n’es pas un tentateur parfumesque, peu le sont ! ;-)
J’ai testé sur mouillettes toute la gamme, qui est assez jolie et à des prix tout à fait abordables.
Certains parfums sont tendres comme des pâtisseries de l’enfance, d’autres rappellent des parfums plus rétros et sont un autre type de régal.
J’ai testé sur peau Safran Nobile car il me tentait énormément et, j’avais oublié Jle, excuse-moi, que tu nous avait parlé de ton article que je suis bien heureux de retrouver ici aujourd’hui.
Ne jamais oublier une règle : le test sur peau, encore plus impératif quand il s’agit de parfums de qualité que d’autres, tant l’évolution, le sillage et la tenue varient. Ainsi, pas mal de "Lulu" (Serge Lutens quoi) peuvent donner des résultats admirables ou être malheureusement décevants selon l’alchimie épidermique. Ah, cette foutue alchimie !
Sur ma peau, Safran Nobile en lieu et place de noces indiennes ou de pain d’épices, a révélé la facette beurrée de son lointain cousin Safran Troublant dont tu parles à juste titre Jle. Et, sur ma peau, cela donne, tenez vous bien... un baba au rhum... Tout y est ! La pâte sirupeuse à brioche beurrée, le sucre, l’alcool, la crème : zut pour ma pomme ! Ce ressenti n’est pas le mien seul, nous étions plusieurs, et cela était évident. Je sentais le baba, et, malheureusement, les gens autour de moi n’en ont pas été babas ni ébahis.
En revanche, je suis sûr que sur la "bonne" peau, cela doit être à ravir.
Délivre Moi a une note de miel un peu craspouille qui rappelle très bien Miel de Bois de Serge Lutens et Onda de Vero Kern. Celui-ci, pour celles et ceux qui aiment les odeurs complexes et pas faciles d’accès, doit faire son effet. Attention, âmes sensibles s’abstenir : il ne s’agit pas d’une note cire d’abeille, donc, pas une note encaustique (comme la cire pour les meubles), mais, bien une note de miel sale, séduisante, mais, qui rappelle d’autres ébats et d’autres lieux, aux parfums divers.... Personnellement, possédant un flacon de Miel de Bois, je suis accroc à ce type d’odeurs, mais, cela peut surprendre....
De la même façon, Plaisir d’Amour testé par Géraldine, a révélé une parenté avec Calèche d’Hermès qui est à ravir : poudré, crémeux, très floral. Superbe ! Très rétro, mais aussi très séduisant et tout à fait portable pour celles et ceux qui aiment les parfums d’antan et autres vintages. ;-)
Pour ma part, j’ai testé sur peau également Santa Subita qui s’est révélé être un patchouli si moisi qu’il en est surprenant. Imaginez le Patchouli de Réminiscence, et sa note de gâteau gourmand qui adoucit la composition, mais dans une armoire qui aurait subi une inondation. Eh bien, cela, bien que surprenant, est fort agréable... pour les amoureuses/reux de patchouli pas trop remanié, mais qui révèle ses facettes de terre moisie ! Et, un peu baumées pour le rendre tout à fait portable. ;-)
La gamme est indéniablement à découvrir, à tester, pour celles et ceux qui en auront l’occasion. De belles surprises pourraient être au rendez-vous ! ;-)
Bonne et belle journée à vous.
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par jle, le 31 janvier 2012 à 16:46
Merci Tom pour tes commentaires délicieusement musqués (je viens de m’offrir un Musk de Kiehl’s donc l’adjectif "musqué" rentre officiellement dans mon dico et je risque de m’en servir à tort et à travers) et plus sérieusement, merci de compléter aussi bien mon essai par ce panorama sur la gamme de Technique Indiscrète.
Puisque je te tiens, j’ai bien craqué sur Marron Chic de Nez-à-Nez que tu avais aussi bien apprécié le jour de notre reportage chez Stéphane Humbert-Lucas. C’est un très bon parfum que je conseille à tous ceux qui recherchent un cacao poudré boisé intelligemment fait, un Kokoriko en mieux en somme...
par Jean-David, le 31 janvier 2012 à 08:35
Voilà qui a le don de nous mettre l’eau à la bouche, mon cher JL ! Je n’avais jamais entendu parler de Libertin Louison... Sommes-nous dans l’univers de la "micro-niche" ? As-tu jeté un coup de nez au reste de leur catalogue ?
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par jle, le 31 janvier 2012 à 16:39
Niche oui, micro-niche peut être si on s’en réfère au nombre réduit de parfumeries spécialisées qui vendent cette marque. A ce jour je peux citer Sens Unique et Jovoy dans la capitale.
Je n’ai pas craqué sur le reste de la gamme qui me paraît malgré tout de bon niveau, sauf un second parfum que j’ai aussi acheté et s’appelle Paname Paname. Il s’agit d’un Chypre assez barré et disposant d’une tête épicée rappelant tout à fait le Noir Epices de Roudnitska chez Malle.
Ca pétille, ça frétille, c’est original à souhaits avec un fond peut être plus intéressant, solide et moins linéaire que le Malle qui sur ma peau évolue peu et reste sur son territoire épicé au demeurant délicieux.
Le GROS avantage des parfums de Libertin Louison c’est leur prix...Même si le site de Technique Indiscrète, la marque, ne mentionne qu’un flaconnage en 100ml à 120€, on trouve notamment dans Paris, des flacons en 50ml pour bien moins cher, la taille idéale pour faire une folie.
Merci quoi qu’il en soit pour tes mots Jean-David. Donner envie, quoi de plus beau ;0)
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par Jean-David, le 1er février 2012 à 08:52
Eh bien, voilà qui méritera un examen attentif lors de mon prochain passage à Paname ! (Cela comprend Noir Epices, une grande lacune dans ma culture !)
Merci beaucoup de ta réponse !
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par azeruz, le 11 mars 2012 à 21:12
Je porte les parfums de cette marque depuis le début de la marque, je suis devenu addict, c’est vrai que en France ont ne le trouve pas bcp, mais en Italie ou d’autres pays ou j’ai voyagé, j’ai trouvé à chaque fois un point de vente, toujours des points de ventes exclusifs..... la marque ne cherche pas à etre partout, c’est le choix du parfumeur, c’est ce que les vendeurs des points de ventes me disent à chaque fois....
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