Sang Bleu

Au début des années 70, alors qu’il travaille sur l’Eau Noble, qui sera son dernier parfum, Paul Vacher commence à imaginer une nouvelle eau chyprée qui ne sera finalement jamais lancée de son vivant.
Nicolas Chabot, après avoir remis Le Galion à flot en 2014, décide de redonner vie à cette formule inachevée, en conservant au maximum son style originel, tel un Hibernatus de la parfumerie.
Dès l’ouverture, on est arrosé par un jaillissement de propreté vintage : pétillante, verte, herbale et amère, une fraîcheur nostalgique digne d’une savonette Zest ou d’un gel douche Sanex. Puis commence à émerger une pointe épicée, cannelle et girofle, qui réchauffe doucement ce départ cologne, et dérive dangereusement vers des contrées de plus en plus viriles et machos… L’ombre de Kouros n’est pas bien loin, un peu comme si la fougère chyprée de 1981, sortant de sa douche, s’était aspergée d’une eau de Cologne fraiche et zestée, avant de s’envelopper d’un grand drap de bain blanc pour dissimuler pudiquement sa pilosité et dompter son animalité.
L’archétype de la “fougère virile” semble faire son come-back, à en croire le nombre de lancements, d’El d’Arquiste, à Russian Leather de Memo, avec un revival 70-80 assumé et à peine modernisé. On peut y voir un parallèle avec le retour dans la niche de certains thèmes classiques de la parfumerie féminine, légèrement remaniés, mais qui perpétuent une certaine esthétique vintage.
Nostalgie, quand tu nous tiens...
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Sang Bleu, Eau de toilette, 100ml/140€
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Ce parfum a fait partie de la sélection de la Box Auparfum #01 (nov./déc. 2016)