Rimbaud
Celine
Coup de cœur
Nostalgie sur la peau
par Aurélie Dematons, le 30 août 2022
Les yeux clairs et profonds, le visage angélique, figé par le temps. La photo vieillie d’Arthur Rimbaud hypnotise, symbole d’une sensibilité fragile et d’une jeunesse éternelle. C’est cette fascination devant le portrait mélancolique du poète que le directeur artistique Hedi Slimane a fait traduire en parfum. La lavande ouvre le bal des souvenirs dans une douceur ensoleillée de néroli.
Une immensité bleue intense, comme le regard explorateur de Rimbaud : l’enfant des Ardennes a toujours cherché à fuir Charleville pour trouver le soleil dans des contrées lointaines. Puis la mémoire se fond dans un accord poudré et irisé, teinté de muscs et d’une vanille aux accents cuirés. Masculin ou féminin ? Peu importe. Le dialogue intérieur entre lavande camphrée et iris poudré sème le trouble.
La fragrance porte les accents familiers des classiques du passé, avec en tête, bien sûr, la lavande ambrée de Pour un homme de Caron, mais aussi des petits airs d’Eau noire de Dior ou encore de Dior homme...
Elle exprime la nostalgie d’une enfance perdue, du temps béni où l’on récitait Le Dormeur du val, sonnet que Hedi Slimane affectionnait particulièrement adolescent, lorsqu’il s’identifiait au poète tourmenté.
Ce parfum de peau a la grâce délicate des créations d’antan, sans être daté pour autant. Il enveloppe, caresse, berce, distillant son spleen romantique dans lequel on plonge volontiers.
Il faut alors accepter le petit manque qui s’instaure lorsque, peu à peu, le parfum s’efface : comme Rimbaud, il est parti trop tôt...
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par Laquaboniste, le 30 novembre 2025 à 20:18
Comme la plupart des créations de cette collection, ce parfum reprend des aires connues de la parfumerie tout en retravaillant les accords pour les faire résonner avec l’éthos de la maison ; à savoir un renouveau du vintage et de la bourgeoisie française. Ici, on reconnait, sans ambiguïté, la silhouette d’un homme de Caron.
Une fois qu’on a gouté au nectar sacré de la vie, quand on s’est brulé la rétine en fixant la beauté droite dans les yeux, il n’y a plus de retour en arrière. Errant dans les chants de lavande de la Provence, Rimbaud aurait probablement cueilli un brin de lavande pour le placer au coin des lèvres. L’amertume, le camphre et la fibre de la lavande viennent délicatement épouser les lèvres d’un jeune poète qui n’ont connu que des mots doux, sucrés et vanillés. Ce doux rêve ne durera que deux heures. Mais est-ce si important que ça ? La nostalgie prend le relais. Un parfum romantique.
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