Les ventes de parfum en recul, à qui la faute ?

Effectivement, je suis d’accord avec le diagnostic de Jeanne, quand on voit la gourmandise incurable, maladive des enseignes mainstream, qui souvent par leur surface de vente vous font croire à une multitude de choix. Mais, il n’en est rien, vous avez souvent les produits phares, qu’il faut absolument bazarder, qui prennent une place énorme sur les facings, je trouve qu’il y’a de moins en moins de produits testeurs. Impossible de tester à REIMS, "bois farine" de l’artisan parfumeur, ou "artemisia" de Penhaligon’s. En gros, rien pour les esthètes... De plus, le prix reste quand même un frein, et il n’y a pas beaucoup de propositions de flacons de tailles moyennes, donc prix moyens (50 ml-voir 25ml ce serait génial).

De plus, je pense que les boutiques internet comme Jovoy (qui ne propose plus sa box-aie)ou Nose (diagnostic parfum intéressant) vont vraiment promouvoir les parfums de niche. On peut tester pas mal d’échantillons pour 20 à 25 euros. Sympa.
Parce que perso, j’en ai marre des échantillons, certes gratuit, de "Parisienne" et sa bande de copines pétasses (je savais que je ne tiendrais pas un aussi long commentaire sans mot vulgaire)

Je tiens à remercier ce site et particulièrement Jeanne Doré, pour l’amour et la poèsie que vous apportez au monde du parfum.

Ce site est passionnant, rare endroit d’avis vrais et désintéressés sur le parfum, du coup j’y suis à chaque minute libre !

Je suis absolument convaincue qu’il y a une lassitude..Je ne connais pas des gens dans mon entourage qui achètent LVB et One Million même si c’est un fait : je les sens tout le temps dans la rue. Malgré ses amateurs de sucre je trouve qu’une partie grandissante des gens sont perdus, achètent tout le temps leur Hermès et ne vont plus du tout tester en magasin des "nouveautés". Du coup chute des ventes des "nouveautés".

L’écart entre "mainstream pour consommateur de masse" et "niche pour connaisseurs friqués" va se creuser. Les uns achèteront leur Miss Dior (Chérie), les autres Cruel Gardénia - en fait il y a tout pour tout le monde.

Même si secrètement j’espère que les marques qui lancent des parfums insipides "gourmand - maltol - vanille - fruits" vont voir leurs ventes progressivement chuter, chuter, chuter, j’aimerai voir leurs yeux s’écarquiller de surprise parce que " pourtant les panels de consommation et les chiffres du marketing disaient". Je rêve qu’ils se réveillent un matin avec cette pensée révolutionnaire dans la tête : " et pourquoi on n’investirai pas un peu dans la qualité cette fois-ci pour changer ?!?"

Les gens ont peut-être aussi plusieurs dizaines de bouteilles d’avance, soit plusieurs décennies de consommation ; ils n’ont peut-être plus envie d’accroître leur stock (seules quelques personnes passionnées amèneront leurs flacons dans le caveau, lors des funérailles)

Bonsoir,
Tout cela est assez complexe. Si lassitude il y a des "Patchoufruit" et des "Hyperiodés", pourquoi des nouveautés "hors normes" n’arrivent-elles pas à trouver leur public ? Pourquoi n’y a-t-il pas un accroissement des ventes des parfums plus anciens (même si certains résistent) ? Pour "La vie est belle", je pense que le parfum a plu. Pour "Invictus", on est plus dans le "j’achète une marque".
Je ne crois pas à l’effet crise, les ventes auraient chuté plus tôt, et le luxe, pour différentes raisons, a moins subi la crise que d’autres.
A mon avis un seul motif à cette baisse : les amendes que se sont pris les tenanciers du secteur n’ont rien changé, les prix sont les mêmes partout...et bien trop élevés. Je suis certain que si l’on pouvait comptabiliser les achats faits sur internet, à l’étranger, on verrait que finalement....les ventes ont plutôt globalement augmenté !

A mon humble avis, ces écarts de tendance (à la hausse pour la "niche", à la stagnation pour le "mainstream") risquent sans doute de s’amplifier dans les années à venir. L’idée même de niche répond bien aux attentes ou aux fantasmes d’une frange croissante des consommateurs : ceux-là mêmes qui se veulent plus critiques et informés, et qui revendiquent de pouvoir maîtriser leur modes de consommation, en privilégiant les "petits", ainsi que les circuits courts et identifiés. C’est le cas dans de nombreux autres domaines de consommation, pourquoi pas aussi dans le monde plus mystérieux du parfum. Et comme ailleurs, faire de la "niche" risque de devenir une stratégie marketing parmi d’autres pour appâter ce profil là...