Le Baiser du Dragon

Cartier nous avait habitués depuis quelques années à des lancements plutôt moyens, loin du style baroque et luxueux des premières créations. Le Baiser du dragon, dont le nom pourtant nous ferait craindre le pire, mix improbable entre une série B taiwanaise et le nom trendy d’un nouveau rouge à lèvres à la mode, est une vraie bonne surprise, et renoue avec la tradition élégante et raffinée des premiers Cartier.

Jamais un oriental féminin n’a senti autant le vétiver, bois précieux et élégant généralement réservé aux hommes. C’est là l’attrait principal de cette création, mais ce n’est pas l’unique responsable de l’effet quasi addictif de ce Baiser.

L’impression qui me vient à l’esprit lorsque je croise une femme qui le porte, c’est de la voir enveloppée dans une fourrure mystérieuse, qui serait imprégnée de baumes étranges, benjoin, ambre et encens, de poudres narcotiques interdites, de bois de gaiac, de patchouli, de fleurs de rose, d’iris et de néroli. L’ensemble composant une chaleur presque animale, envoûtante, mais suffisamment équilibrée et chic pour pouvoir garder la tête haute.