La vie est belle, L’absolu : Petite leçon de cuisine

Toujours plus fort, toujours plus loin, rien ne semble pouvoir arrêter Lancôme quand il s’agit de La vie est belle : après le sirop (l’eau de parfum), le sirop allégé (l’eau de parfum légère, ça existe l’aspartame d’éthyl-maltol ?) et le diabolo (l’eau de toilette), voici venir, sous vos yeux éblouis et vos nez (dé)confits, la crème caramel !

Depuis la sortie en 2012 de l’eau de parfum au sillage nucléaire que l’on sait, la marque s’était cantonnée à des territoires plus légers, et à perfumista-land l’idée d’une version plus intense relevait presque de l’humour noir.
Mais, impossible n’est pas Lancôme, et très prochainement, c’est L’absolu qui rejoindra la petite famille :
La fragrance, composée par Anne Flipo et Dominique Ropion, (on a perdu Olivier Polge en route) reprend la trame originale, additionnée de notes de rose et de cashméran qui apporteraient un aspect plus crémeux et profond. La projection serait paraît-il époustouflante. Je le crois volontiers, et j’en tremble (vision d’horreur des transports en commun à l’heure de pointe pendant les courses de Noël).

Quand on pense que ce qui nous semblait particulièrement gourmand et sucré il y a encore quelque temps peut presque passer aujourd’hui pour un modèle de pondération et de finesse, on se demande jusqu’où les marques iront sur la route du glucose...néanmoins, on comprend que Lancôme continue à exploiter l’intarissable source. On a souvent analysé les raisons de la ruée vers le sucre de ces dernières années, facilité, immédiateté, régression.

Mais dans le cas précis de La vie est belle, son sillage et sa puissance hors du commun en font un produit qui séduit également la cliente en mal de tenue et de projection. Les vendeuses rapportent ainsi que des adeptes de jus tels que 24, faubourg ou Giorgio Beverly Hills succombent et plongent elles aussi les doigts dans le pot d’éthyl-maltol. Là intervient tout le marketing de la marque, qui positionne sa création en alternative luxueuse et qualitative à la tiédeur ambiante.

On en rit jaune...
La vie est belle ratisse de plus en plus large et ça, c’est diabolique.