La rose chez Cartier : une fleur, trois interprétations
![](local/cache-vignettes/L320xH320/arton5066-2b06e.jpg?1733494222)
par Jessica Mignot, le 27 mai 2021
En parallèle de son triptyque sur l’eau, initié par la collection des Rivières, Cartier présente dans ses collections privées un nouveau trio autour de la fleur épineuse, grand classique de la parfumerie.
Les lancements se multiplient chez Cartier, pensés comme des déclinaisons autour d’un thème : pour les trois gammes de la collection « Haute parfumerie », c’est un travail autour d’une rose « ni mièvre, ni soumise » qui est mis en avant. La parfumeuse maison, Mathilde Laurent, qui déclare haïr « les archétypes de roses, emblèmes d’une féminité fanée avant même d’éclore », l’a ainsi travaillée de trois manières distinctes :
Pour les Épures de parfum, collection lancée en 2020, c’est une « rose brute de nature », nue, fraîche et réaliste qui est proposée, sous le nom de Pure Rose.
L’Heure osée, qui rejoint les Heures de parfum est décrite par la marque comme « une rose qui explose », osée, pop et fluo.
Enfin, avec Oud & Pink, les Heures voyageuses se complètent d’« une rose androgyne », qui joue sur l’ambivalence des genres en se mariant à l’oud « rugueux, ténébreux ».
Déjà disponibles.
Eau de toilette Pure rose et Eau de parfum L’Heure osée, 270 euros/75 ml,
Parfum Oud & Pink 345 euros/75 ml.
Premières impressions
Très naturelle, fraîche, aqueuse, légèrement citronnée, avec des effets de poire et d’herbe coupée, Pure rose est une jolie évocation de la rosée du matin. Ce n’est certainement pas le plus novateur des trois ; mais derrière la transparence et la simplicité de son écriture, les notes vertes légèrement métalliques de son sillage lui confèrent une certaine originalité, et une naturalité très réussie.
Familière au premier abord, L’Heure osée ouvre une multitude de voies, sans s’enfermer dans les registres classiques - cosmétique, gourmand ou naturel - de la fleur. La rose, tout d’abord fruitée et juteuse, est réveillée par des notes de bubblegum, de bonbon à la banane et de vernis à ongles, oscillant entre une fraîcheur pétillante et une framboise confiturée. Puis les pétales se dévoilent, plus charnus et croquants, parsemés de quelques brisures de terre fraîche.
Le lancement de Oud & Pink, enfin, peut surprendre dans une collection qui comprenait déjà un Oud & Rose. Mais si l’on perçoit bien l’accord caractéristique oud-rose-géranium, il ronronne sous les fleurs blanches aldéhydées et savonneuses en tête, et un lit résineux, épicé, fumé et animal en fond. Une réécriture très contemporaine de grands classiques.
Mathilde Laurent nous rappelle à travers cette triple sortie que l’exploitation et la déclinaison olfactive d’une fleur, fût-elle l’une des plus classiques de la parfumerie, est infinie. Un seul regret : le prix quelque peu prohibitif de ces collections - littéralement - exclusives...
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