L’Eau d’armoise
Serge Lutens
- Marque : Serge Lutens
- Année : 2019
- Créé par : Christopher Sheldrake
- Genre : Féminin - Masculin
- Famille : Aromatique
- Style : Frais - Sage
Haleine fraîche
par Olivier R.P. David, le 15 mai 2019
Serge Lutens inaugure sa collection des « Eau de politesse » avec une composition menthée qui rafraîchit la peau, voire l’haleine.
De la même famille que l’absinthe, l’armoise partage avec sa cousine une odeur un peu agressive et vénéneuse, à même de nourrir l’imaginaire sorcier de M. Lutens. Mais ici, pas d’effluves psychotropes. Cette armoise démarre avec une explosion médicinale de menthe camphrée aux accents de réglisse, très boutique d’herboriste.
L’effet glacial est prolongé par ce qui semble être le duo strident de muscs et d’aldéhydes qu’on trouvait dans Laine de verre, aujourd’hui épuisé. On pourrait se réjouir qu’un parfumeur propose une nouvelle interprétation de la menthe, les créateurs étant généralement timides avec cette plante, de peur de verser dans les produits d’hygiène bucco-dentaire. Écueil évité ici, mais pour trébucher sur une autre référence olfactive : les pastilles rafraîchissantes.
Cet effet bonbon Ricola ou pastille Vichy serait d’ailleurs plaisant si le givre mentholé ne laissait pas la place à un fond boisé générique et sans relief.
—
Eau de parfum 120 euros/100ml.
Cette critique est parue initialement dans le 7e numéro de Nez, la revue olfactive
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par Guillaume83, le 20 mai 2019 à 21:37
Testée aujourd’hui mais après voir lu vos commentaires alors un peu influencé et du coup bonne surprise pour moi, le départ m’a rappelé mon feu disparu kenzo air avec ses notes anisées, tirant sur la réglisse mais de courte durée hélas car ensuite une Cologne citronnée
lessivielle sans grand intérêt. Le départ est beau, dommage qu’il n’y est pas plus d’histoire derrière, et mon poignet pschitté généreusement a 19h après 4h il ne reste plus rien, 126€ je vais passer mon tour mais si elle doit être une formidable eau d’oreiller
par Chanel de Lanvin, le 17 mai 2019 à 11:08
Dans le cinéma il y a des effets visuels,dans la parfumerie il y a à présent des effets olfactifs.
par Duolog, le 15 mai 2019 à 23:10
Je n’avais pas été choqué par ce côté "menthe", mais je sens bien le bouquet d’herbes Ricola, ce côté aromates de montagne, bons à finir en infusion.
Au moment où j’ai entendu "armoise" et "Lutens", j’ai immédiatement pensé à Douce amère, que je porte avec plaisir ; j’imaginais une version plus aérienne ou fraîche... Force est de constater que cette eau prend une autre direction. Elle est tellement inoffensive et timide que j’en utilise les quelques échantillons que j’ai en brume d’oreiller - avec bonheur d’ailleurs. Une tisane et au lit ! La journée je préfère tout de même quelque chose de moins délavé.
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par Iridescente, le 16 mai 2019 à 21:59
J’ai la méchante impression que la nouvelle collection au flacon carré contient des jus aussi pâlichons que leur contenant. Déjà que pas mal des parfums établis avaient pris l’eau ces dernières années, ça promet.
Et puis, « politesse ». Chez Lutens. Franchement. Il va finir par nous sortir une cologne, si ça continue.
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par Duolog, le 17 mai 2019 à 14:09
Je n’ai pas pu tous les comparer mais l’ensemble est tout à fait dispensable c’est sûr. Il faudrait que je ressente le nouveau Gris clair... pour voir si on peut en faire quelque chose ou si c’est juste une belle eau de repassage. Enfin, les jus sont cohérents avec le projet : c’est inoffensif. L’oncle Serge a quelque fois clamé sa détestation des colognes, mais c’est un engagement qui devient très artificiel... Pour certaines eaux il ne manque vraiment que le départ hespéridé... et il manque d’ailleurs peut-être dans tous les sens du terme.
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par Iridescente, le 17 mai 2019 à 17:59
Techniquement, nous y avions eu droit avec L’Eau , laquelle d’ailleurs était voulue comme un « anti-parfum », façon très pompeuse de parler d’une eau de repassage, je trouve (quoique moins qu’« eau spatiale, pure, diffusante et lumineuse », parce que bon, hein). Bref, voilà dix ans que l’oncle Serge s’était parjuré avec un départ hespéridé en prime fichtrement synthétique...
Si une part d’amertume entre dans mon cynisme habituellement jovial, c’est qu’au fond j’ai toujours rêvé d’un citron lutensien, chaud et piqué d’épices comme une pomme de senteur. Ou un pamplemousse ! puisque l’oncle Serge ne rechigne pas à l’amertume, lui. Pour l’orange, nous aurons toujours Aziyadé.
Sinon, oui, j’avoue que je n’ai pas trouvé le nouveau Gris Clair affreux, peut-être parce que j’ai beau aimer l’ancien, il m’écœure un peu suivant l’atmosphère du jour ; surtout, la version eau-pas-de-cologne-du-tout-qu’allez-vous-imaginer-enfin exhale une vapeur de aromatique, si mes souvenirs sont bons, absente de son aîné. Malgré tout, pas assez en ce qui me concerne pour justifier le prix, mais cela devient une habitude chez Lutens, n’est-ce pas ?
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par Duolog, le 19 mai 2019 à 12:37
Je crois que cet alléchant "citron lutensien" est peut-être plus à chercher chez Diptyque, dans son inspiration du moins...
Je partage votre sentiment concernant Gris clair (l’ancien), dès qu’il fait un peu chaud, je sens dans ma tête comme une odeur de caoutchouc brûlé, j’ai l’impression d’assister à un chantier sur des lignes électriques en plein cagnard aux abords des champs de lavande provençaux... Tout un poème. C’est un parfum dont je sais rarement que faire. Alors oui, je me replongerai dans la nouvelle version en temps voulu, au moins pour la comparer à l’Eau de lavande de Diptyque. Pour ce qui est du prix, on commence à trouver ces eaux de politesse à des prix moins arrogants ici et là...
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par Iridescente, le 19 mai 2019 à 15:27
Ma lavande d’été est le Thé bleu de Bulgari que je trouve d’une merveilleuse fraîcheur. La lavande de Diptyque est sur ma Liste (j’ai une Liste.) mais s’est fait coiffer au poteau ce printemps par Geranium Odorata. Je regrette un tout petit peu, d’ailleurs, tant cette eau est fugace sur moi, mais je ne saurais m’en passer.
Pour le caoutchouc de Gris Clair, je pense que le coupable est ce drôle d’encens métallique, lequel surchauffe peut-être au contact de l’ambre. J’avoue qu’il m’en fait peu pour détecter dans les ambres une note de pneu, mais là, c’est en surdose.
Il faut que j’aille resniffer mon échantillon d’Antihéros.
par Iridescente, le 19 mai 2019 à 15:48
Post-scriptum : ça y est, je viens de trouver quand porter Gris Clair (l’ancien), c’est-à-dire par temps moche ! Ciel gris, un rien de vent, ni frais ni trop tiède. En revanche, je ne me départis pas d’une curieuse impression d’avoir combiné Jicky dévanillé avec ce que ma grand-mère appelle de l’« after-chèvre ». Moi qui raffole de l’encens, c’est ballot.
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par Didiegodelavega, le 21 juin 2019 à 02:40
Peut-être que le dernier Lutens, "La Couche du Diable" en flacon export de 50 ml va relever tout ça !??
J’aimerais d’ailleurs beaucoup dénicher un avis ou une critique pour savoir si, pour une fois, la dénomination correspond à un truc d’enfer...
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