- Marque : Attache-Moi
- Année : 2015
- Créé par : Nicolas Bonneville
- Genre : Féminin - Masculin
- Famille : Ambrée
- Style : Sensuel
Apocalypse now
par Jeanne Doré, le 18 mars 2016
Iconofly [1] est avant tout une plateforme éditoriale fondée en 2006 par Olivia Bransbourg, historienne de l’art. Elle édite notamment un magazine bilingue, qui propose à chaque numéro, une thématique autour d’un accessoire de mode (le dernier sorti s’intitule "Sneakers").
Mais c’est aussi, depuis 2009, une gamme de 3 parfums, nommée Attache-Moi, dont le dernier en date, lancé en 2015 porte un nom que vous avez le droit de ne pas mémoriser complètement du premier coup : It was a time that was a time.
Ce parfum a été créé pour accompagner un court métrage du même nom, réalisé par l’artiste britannique Shezad Dawood, et présenté à Brooklyn en 2015.
Pour accompagner cette œuvre tournée en Super 8, qui montre la vie de survivants à un ouragan dévastateur imaginaire à New-York, le parfum était diffusé dans la salle lors de la projection du film.
En écho à ces images inquiétantes et apocalyptiques, Nicolas Bonneville a imaginé un parfum sombre et mouvant. Autour d’un accord central d’ambre gris, qui délivre lui-même des notes très contrastées, entre minéral et animal, se succèdent, comme par vagues, des effluves de fourrure chaude et d’embruns marins. Quelques notes tabacées et grillées de fève tonka croisent les relents salés de l’ambre gris, entre quelques volutes d’encens et un musc cuiré, légèrement poudré, avec une impression douce de peau tiédie au soleil et de sable chaud.
Une vision olfactive somme toute très optimiste, pour un scénario fin du monde ! S’il a été à l’origine conçu pour accompagner un film plutôt expérimental et sans doute un peu abscons, le parfum est lui, assez facile d’accès, à condition bien sûr de ne pas être trop réfractaire aux facettes parfois intrigantes de l’ambre gris...
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par Demian, le 20 mars 2016 à 16:48
J’étais impatiente d’essayer ce "It was a time that was a time", car je l’avoue, j’ai une grande faiblesse pour les odeurs iodées et les embruns salés. Mon mari porte Kenzo pour homme, j’adore Rem de Réminiscence. Je porte aussi Ecume de rose, des Parfums de Rosine, des pétales de roses caressés par les vents marins et qui m’évoque le jardin de la Villa des Rhumbs, la maison de Christian Dior, surplombant la mer émeraude à Granville, ville dont je viens comme M Dior. J’ai aussi un décant d’Acqua di Sale, de Profumum Roma, mais je n’ai pas encore eu l’occasion de sentir Epices marines de Jean-Claude Ellena parmi les Hermessences.
J’avoue avoir ressenti une certaine appréhension en regardant le court-métrage de Shezad Dawood. L’ambiance y est post-apocalyptique, des survivants dans un chantier naval abandonné, un peu à la « Walking Dead », loin de l’univers glamour véhiculé habiuellement par le parfum, sans compter que le nom du parfum en lui-même n’est pas des plus évidents... J’avais peur d’y trouver des odeurs de vase et de rouille, comme les premiers instants de la Fille de Berlin de Serge Lutens qui ont fait que je n’ai jamais accroché à ce parfum.
En fait, It was a time that was a time dégage une impression de sensualité à des années lumières de l’ambiance du court-métrage. Paradoxalement, regarder le film pendant que le parfum diffusait a du être une expérience intéressantte...
Je l’ai testé directement sur peau. Les premières minutes m’ont désarçonnée et n’ont pas été concluantes. Pas d’odeurs de rouille donc, mais j’ai été submergée par une vague de fève tonka qui m’ont fait dire, « c’est pas vrai encore un parfum vanillé gourmand... ». Mais non. Car le cortège de musc, de cuir, de fumée et d’encens est arrivé, et là je me suis sentie en terrain connu : ma palette olfactive favorite (avec les embruns marins bien sûr !).
Je suis d’accord, on est très loin du sublime Sables d’Annick Goutal, avec sa débauche d’immortelle solaire aux relents de cumin. On n’est pas non plus dans l’univers d’Acqua di Sale, qui m’évoque plus la Riviera italienne avec ses effluves de crème solaire sur des peaux salées chauffées par le soleil.
J’ai plutôt la sensation d’un côte normande ou bretonne, frappée par le ressac, balayée par les vents, une plage sur laquelle on fait un feu de joie avec du bois flotté pour se réchauffer, ou une petite chappelle à flanc de falaise, dans laquelle brûle en premanece de l’encens et des bougies à la mémoire des marins disparus en mer...
Enfin, arrive la dernière ligne droite, ma préférée, les embruns salés de l’ambre gris. Et à ma plus grand joie, elle s’étire indéfiniment. Car je le confirme, ce parfum a une tenue d’enfer ! Pour savoir si un parfum tient sur moi, je m’en vaporise sur le dos de la main avant de me coucher. Et celui-là, pas de problème, 7 heures après, il était toujours là. J’ajoute aussi qu’il faut en mettre avec parcimonie : pendant que je rédigeais mon « ressenti », je m’en étais vaporisé un pschit et mon mari le sentait alors qu’il se trouvait dans la pièce à côté. Et je conçois assez facilement qu’il puisse indisposer l’entourage tant il est puissant.
Mais pour reprendre l’expression d’un ami, « ce parfum, c’est vraiment ma came » : entre lui et moi, je sens que c’est une histoire d’amour qui commence et qui va durer longtemps...
par 100drine33, le 20 mars 2016 à 14:48
Tout d’abord merci pour ce test, pour une première ça ne plaisante pas : It was a time That was a time n’est pas un parfum facile à décrire tant il a de multiples facettes.
En fermant les yeux, on se croirait à la plage mais pas la plage côté mer et ses embruns, plutôt côté sable. Le vent chaud souffle dans les dunes sur les herbes brûlées par le soleil. La peau exhale une odeur salée mais aussi animale, odeur qui ne me déplaît pas mais qui ne ressemble pas à ce que j’ai l’habitude de porter.
par nnis, le 20 mars 2016 à 13:13
Jour #1 : sur touche. Des fleurs séchées. Des renoncules, des lis, des violettes et quelques feuilles de menthe, tenues ensemble par du raphia. Ce bouquet mat et poussiéreux s’estompe rapidement et laisse place à une masse compacte et poisseuse depuis laquelle se confondent le camphre, le savon, le vernis, le dissolvant, la rouille et la moisissure. L’entêtant agglomérat baisse en intensité et flotte doucement sur un fond fauve, cuiré, tabacé et miellé, de couleur beige et paille.
Jour #2 : sur peau, cheveux et textiles. A la lecture du pitch, j’attendais, surement à tort, une version audacieuse et novatrice de Sables (Goutal) que j’aime passionnément. It was a time that was a time se situe bien loin du maquis corse, ou même des rivages new-yorkais. Le ressentit sur touche se précise, plus chaud. Une très vieille maison, propre, sombre. Des traits de lumière vifs jaillissent des volets entrouverts. Une pièce exiguë, étouffante, surchauffée dans laquelle se côtoient odeurs anciennes et chimiques. Sensation plutôt désagréable le matin, léger mal de tête l’après-midi et franchement mal au cœur le soir. Sensations mouvantes. Le parfum passe constamment d’une facette à l’autre sans trouver son axe, sa trame. La puissante tenue n’arrange rien, au contraire. Je n’ai cessé de penser à Cuirs (Carner Barcelona) qui joue sur des registres très similaires mais parvient à ouvrir en grand les fenêtres de cette pièce chargée d’émanations similaires. Entre extérieur et intérieur, l’atelier fonctionne comme un centre narratif. Ce qui manque cruellement à It was a time that was a time.
Jour #3 : au cinéma. C’est en lisant les différents articles sur le film qui a inspiré le parfum et en regardant plusieurs fois le seul extrait disponible que la fonction du jus m’est apparu comme une évidence. Ancien étudiant en cinéma, ancien projectionniste, habitué des films argentiques (super-8, 16mm et 35mm), j’associe soudainement toutes les notes senties à cet univers. Le métal rouillé de la boîte de stockage, le dissolvant et le vernis jouant l’acétate de la pellicule, le camphre et le savon comme indices de dégradation du film, les tâches de moisissure blanches et jaunes, le cuir des fauteuils d’une salle de cinéma privée. J’entrevois les lumières vives, rouges, ocre, tressautantes et poussiéreuses d’une projection. Finalement, la forme rejoint le thème du film de Shezad Dawood, la fin, la décomposition l’humanité. La diffusion de ce parfum pendant la projection complète le tableau avec une force inouïe. Le parfum n’a peut-être pas vocation à se loger dans nos écharpes. It was a time that was a time, titre du film, et titre du parfum, sont indissociables l’un de l’autre.
Merci mille fois à l’équipe d’AuParfum de faire découvrir des créations si fortes.
par Santo Baumo, le 18 mars 2016 à 23:20
Echantillon reçu, senti, porté sur peau. Les premières notes qui s’en échappent sont à mon nez et essentiellement l’ambre gris ce qui me fait penser au jus du même nom de Balmain, parfum pas si nouveau et que j’affectionne particulièrement. Mais, il y a un mais... Tout de suite après cette effusion l’odeur se fait plus animale me faisant penser également à Musk Tonkin, un côté un peu gênant, un cuir gras, sale. Sur ma peau je ne retrouve pas les notes d’encens, ni l’aspect "peau grillée au soleil", le parfum ne cessant d’osciller entrer l’iode et le cuir, l’ambre gris sous toutes ses facettes, tantôt iodé, tantôt sec et animal. Ce qui drôle c’est qu’il évolue sur moi de la même façon que Musk Tonkin : départ difficile qui reste longtemps gênant voire "vieillot" mais en notes de fond une odeur pointue et collante, chaude (peut-être ici la fève tonka ? ) et presque addictive . Je pense que je l’aurais aimé plus "baumé" en fait pour l’apprécier dans toutes ses notes, mais quoi qu’il en soit, "It was a Time That was a Time" reste un jus énigmatique et terriblement fluctuant, pas si facile d’accès que cela . Point de vue tenue rien à dire : ça colle aux fringues, aux cheveux, à la peau, et ça j’aime bien !
Merci pour le test.
par Solance, le 18 mars 2016 à 16:48
J’attendais le top départ de la parution de l’article pour me lancer, voilà qui est fait … me voilà donc dans les starting blocks après avoir été sélectionnée pour tester ce nouveau parfum !
En regardant le court métrage qui l’a inspiré, j’imaginais une composition un peu barrée, dérangeante, à la dissonance voulue et maîtrisée…
J’aurais encore du mal à définir si j’aime ou non ce parfum pas si facile d’accès que ne l’estime Jeanne dans son billet et si j’aurais envie de le porter et dans quelles circonstances et ambiance….
Mais ce qui est certain, c’est que l’aspect un peu dérangeant et dissonant, contrasté, je l’ai nettement senti. Et en ce sens, ce parfum est intéressant, voire même un peu captivant.
Pour moi, It was a Time That was a Time est l’enfant né d’une partouze entre M. Musc Tonkin, Mme Tonka Impériale et Mlles Louanges Profanes et Eau des Merveilles sur une plage isolée à qqs encablures d’une grosse ville dont quelques vestiges rouillés de cette civilisation polluante ont servi de décor pour la débauche…
Mais ce n’est pas la nuit qui a servi de théâtre à l’échauffement des corps, plutôt le cagnard, le soleil de midi…
Malgré la proximité marine et les embruns qu’évoquent l’ambre gris, ce n’est pas une fragrance « fraîche » qui exhale de ma peau mais une senteur « brûlée » bien que salée, une touffeur très sèche, presque rapeuse…
Un musc sombre, une fève tonka racée et tabacée (les partouzeurs ont fumé un peu ! ;), des plantes de bord de mer cramées par le soleil… Je ne lui ai trouvé par contre que peu de parenté avec Sables de Goutal malgré l’immortelle et la sécheresse brûlante qui leur est commune. Sables est plus piquant, épicé.IWAT TWAT est un Musk Tonkin en mode défonce "very bad trip" !
Les couleurs que je lui associe sont le roux/rouille et le jaune sale ;) la mer n’est pas bleu lagon mais vert gris, pas bien nette ;)
Mes enfants y ont senti de l’encens, celui qu’on fait brûler dans la famille africaine de mon époux, mais j’avoue ne pas le détecter de mon côté…
La tenue semble bonne, pas eu à faire de retouche depuis ce matin.
Un parfum donc étrange, décalé, décadent, étouffant… et qui ne renvoit pas du tout au parfum de vacances paisibles et farniente en bord de mer avec palmiers et monoï à proximité en ce qui me concerne.
par CrushedPotatoes, le 18 mars 2016 à 14:32
J’ai reçu mon échantillon hier, et j’avais vraiment hâte de le sentir, parce que le story-telling m’avait complétement emballé. Ambiance apocalyptique et au-delà des genres, j’étais déjà séduite d’emblée !
Ce matin donc, juste avant de partir, je me suis parfumée avec. Je n’avais pas envie de le sentir sur touche avant, histoire de me laisser la surprise et de le découvrir sur peau direct (parce que je vis dangereusement).
Version courte : en quelques heures, je suis tombée sous le charme.
J’adore les notes ambrées-animales, à la fois subtiles, mais tenaces. Et je n’arrête pas d’inspirer longuement mon écharpe qui s’est imprégnée de ce parfum. Quand je quitte une pièce, et que j’y reviens quelques minutes après, j’ai l’impression de rentrer dans un petit nuage olfactif, doux et un peu sec, ambré et chaud, et qui m’apporte beaucoup de réconfort.
Mais qu’est ce qui me plaît autant ?
Et bien ce parfum m’a fait voyager (oui, carrément !) dans mes souvenirs, que je croyais bien trop enfouis dans ma mémoire.
En fermant les yeux, j’ai pu me remémorer cette odeur si particulière du sable légèrement humide restant collé à mes mains après un après-midi pluvieux (Normandie oblige) à jouer sur la plage. Quand j’étais gamine, ça m’amusait beaucoup de creuser plein de trou à mains nues, et de regarder les vagues se jeter dedans. Et quand j’approchais les mains de mon visage, je sentais une odeur « de sable » que je décrirais comme un peu soufrée, presque rouillée, un côté métal sale (qui moi me plaît beaucoup).
Ce que j’ai ressenti de « fumé », c’était cette odeur de galet que l’on frotte.
Je m’explique : à cette époque de mon enfance, j’étais persuadée qu’en frottant des galets entre eux, en en faisant des miettes, j’allais réussir à en faire du super-sable qui retiendrait l’eau salée de la mer. Et en frictionnant ces galets, il se dégageait cette odeur iodée, presque sale et métallique, une odeur de roche qui aurait un peu chauffée.
Je suis complétement sous le charme de ce parfum qui m’a offert en un battement de paupière cette réminiscence multi sensorielle : l’odeur du sable mouillé, le goût salé et métallique sur mes mains, le bruit des galets que je frottais et ce toucher rugueux, imparfait.
(Bon, j’espère que pour une première critique, je m’en sors bien…)
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