Foin fraîchement coupé
Oriza L. Legrand
Réédition
- Marque : Oriza L. Legrand
- Année : 1886 - 2014
- Créé par : Hugo Lambert
- Genre : Féminin - Masculin
- Famille : Ambrée
- Style : Classique - Propre
Flânerie nostalgique
par Jeanne Doré, le 19 février 2015
Pénétrer pour la première fois dans la boutique d’Oriza L. Legrand, c’est un peu comme se retrouver au rayon jouets du BHV juste avant Noël pour un enfant de moins de 5 ans : excitation + jubilation + frustration.
Comment tout découvrir en une seule fois ? Pas possible, des choix s’imposent. On demande à l’aimable maître des lieux ce qu’il conseille de sentir, il me demande ce que j’aime (question piège à chaque visite de parfumerie… « moi, mais comment vous dire, j’aime tout ce qui est beau ! »)
Nous décidons (sans doute en lien avec la météo) de commencer par un attirant Déjà le printemps, dont les notes de menthe médicinale et de sève végétale aqueuse surprennent. Mais je suis vite attirée par ce Foin fraichement coupé, une des odeurs que tout le monde aime et associe à des moments de flânerie estivale et nostalgique (vécue ou rêvée) au milieu des champs.
L’interprétation d’Oriza L.Legrand est à la fois figurative et totalement abstraite.
Une note herbale, verte, mentholée, anisée constitue une ouverture à la fois savonneuse (presque une signature de la marque) et végétale. Furtif, mais intense, ce départ évoque une nature idéalisée, imbriquée dans un accord de fougère poudrée qui commence déjà à se propager doucement après quelques minutes.
La fève tonka, avec sa coumarine bien connue pour ses facettes de foin et d’amande, tient ici le grand rôle, accompagnée par des notes musquées, aldéhydées, dont la facette propre et savonneuse est renforcée par une lavande immaculée.
Au fin fond de ce Foin, des notes talquées, ambrées, légèrement épicées, laissent sur les vêtements un joli effet “savonnette rétro”, propre et discret. Il est peut-être à ce stade très éloigné de toute odeur réelle de botte de foin, mais certainement imprégné de ce même charme désuet et bucolique qui donne le sourire.
à lire également
par Anne, le 2 mars 2015 à 11:41
Je viens de recevoir ce matin les échantillons de parfums Oriza L.Legrand commandés la semaine dernière. Après le plaisir des yeux (2 charmantes petites boîtes de 7 échantillons chacune + quelques belles cartes), première prise de contact avec ce Foin. Humm, la journée commence bien ! Je salue l’initiative d’O L.L qui permet ainsi de tester ses créations.
par Doblis, le 21 février 2015 à 23:04
Merci Jeanne Doré pour ce magnifique article et merci à toute l’équipe de nous faire connaître des marques "peu connues" et digne du plus grand intérêt.
Encore une marque qu’il faut que je découvre en sorte :-)
par anthobe, le 20 février 2015 à 20:47
Bonsoir ! Merci pour cet article ! Je partage tout à fait votre avis.
Le premier parfum que j’ai découvert de cette maison l’an dernier était Relique d’amour.Il m’a cloué au sol, comme un film à suspens au cinéma ... Je trouve que les compositions sont vraiment comme des peintures ou des livres, tres narratif, on ressent chaque changement de direction, on sent même la patine et le mouvement du pinceau, c’est tres tres réussi !
’Pour le coup, ca me fait penser au fait que certaines maisons nous refilent parfois des discours autour du parfum tres verbeux, avec beaucoup d’adjectifs et un récit romanesque un peu cul cul la praline. Alors que la, c’est le parfum lui même qui est tres bavard.
Je suis pressé de lire la suite si vous étiez amenée à en commenter d’autres...
Je porte personnellement Horizon, magnifique ! A bientôt !
Répondre à ce commentaire | Signaler un abus
par Jeanne Doré, le 20 février 2015 à 21:36
Merci Anthobe ! Vous avez tout à fait raison au sujet de l’aspect "narratif" de cette marque, et du manque cruel de "vrai discours" de certaines autres .... Relique d’Amour et Horizon font aussi partie de ceux que j’ai pu sentir, et que j’ai également beaucoup appréciés !
par Memories, le 20 février 2015 à 00:17
Jeanne, le titre de votre article résume tout ce que je pense de cette maison.Passionné des parfumeries du temps jadis, de la Belle Epoque et des Années Folles, j’ai l’impression à chaque passage de me retrouver dans l’une d’elle avec sa conception, ses étalages, sa décoration permettant d’explorer une époque révolue : celle où le client avait l’impression que chaque parfum était créé pour lui.Un rêve d’enfant dans lequel les 3 phases que vous citez deviennent des réalités.
Parfums, bougies, savons, soins, installés parmi des décors et des flacons d’époque s’étalent devant les yeux émerveillés.La gentillesse et la compétence des responsables et vendeurs-vendeuses avec qui on parlerait des heures sans se lasser ainsi que la largesse en échantillons touchent non seulement les plaisirs visuel et olfactif mais aussi le coeur.
Tous leurs parfums aux noms poétiques, et qui sont des reprises d’originaux, méritent d’être découverts.Naturellement, il y en a que je préfère à d’autres (compte-tenu de mes goûts) mais il faut leur reconnaître une honnêteté devenue rare : ils sont recréés en se rapprochant le plus possible des formules d’origine quitte à paraître parfois un peu désuets et aux antipodes d’une certaine parfumerie actuelle.Cette volonté des propriétaires de s’affranchir le plus possible des contraintes commerciales et de s’intéresser uniquement au plaisir des addicts d’une période légendaire vaut d’être soulignée.
Si Foin fraichement coupé est à la fois abstrait et figuratif, propre et classique, il est effectivement assez représentatif des parfums Oriza L. Legrand.Le parfum d’une personne soignée et heureuse.
Répondre à ce commentaire | Signaler un abus
par magnan06, le 20 février 2015 à 08:49
Bonjour Jeanne,
j’avoue que je le trouve un petit peu timide face à Fieno de Santa Maria Novella.
Mais Leur gamme est vraiment enthousiasmante, rare et surtout à explorer. Certains peuvent passer inaperçus, surtout face à Chypre Mousse qui est tellement impressionnant. Mais il y a des trésors à découvrir, à laisser vivre.
J’ai été conquis par Jardin d’Armide qui a fait son chemin, tranquillement. Il s’installe et il rayonne. A la fois beau, original, fidèle à l’imaginaire de ces années et qualité somme toute peu courante : appropriable. Simplement beau, sans esbroufe, ni terrorisme.
Depuis les Patou de J.Kerléo, je n’avais pas ressenti autant de cohérence et d’harmonie.
Répondre à ce commentaire | Signaler un abus
par Jeanne Doré, le 20 février 2015 à 19:27
Bonsoir Magnan06,
merci pour votre remarque, en effet, la version de Santa Maria Novella (marque dont on vous parlera très bientôt aussi, c’est promis !) est, dans le même genre, sans doute moins timide, mais ce trait de caractère dans le Foin d’Oriza Legrand est aussi sans doute ce qui m’a plu, une sorte de modestie et d’humilité olfactive au charme pudique :)
Je n’ai pas encore découvert toute leur gamme, mais tout ce que j’ai senti jusqu’à présent correspond bien à la cohérence et à l’harmonie que vous décrivez.
par Jeanne Doré, le 20 février 2015 à 19:21
Bonsoir Aryse, merci pour votre message, je suis heureuse que vous ressentiez comme moi le plaisir procuré par cette marque et sa boutique !
Cela faisait un petit moment que je voulais en parler, voilà qui est fait, et ce n’est que le début d’une longue série, je l’espère :)
Répondre à ce commentaire | Signaler un abus
par Sharlenou, le 20 février 2015 à 20:16
J’ai hâte de vous lire Jeanne au sujet de Jardin d’Armide !
Solance
a porté Foin fraîchement coupé le 18 avril 2016
Jeanne Doré
a porté Foin fraîchement coupé le 20 février 2015
à la une
Smell Talks : Nez en herbe, pour un éveil olfactif
L’association promeut depuis sept ans l’intégration de l’odorat dans l’éducation des tout petits, dans les crèches et les écoles maternelles.
en ce moment
il y a 18 heures
Pardon, il s’agit d’un flacon de 50 ml et non de 75 ml.
il y a 18 heures
Je l’ai acheté sur un coup de tête (ou plutôt de nez !) et en 75 ml. Je ne sais pas ce qui m’a(…)
hier
Un coup de cœur depuis sa récente découverte ! Un chypré fruité, je suis fan de cette note de(…)
Dernières critiques
Infusion de gingembre - Prada
Fraîcheur souterraine
Berbara - Nissaba
À fond la gomme
Palissandre night - Mizensir
Ombres ligneuses
par Sarah13, le 28 décembre 2015 à 10:50
Au fil des heures, c’est la note de savon que je sens le plus. C’est un parfum poudré, "propre" et magnifié par la fève tonka que j’aime tant. La référence au foin est imaginaire, bien qu’en collant son nez avec insistance sur la carte, on peut discerner quelques effluves d’herbe fraîche. Mais c’est peut être une illusion nasale...
Les parfums Oriza L. Legrand sont vraiment de belles créations. Leur aspect vieilli peut déplaire et je ne suis pas sure moi même de pouvoir porter un de leur parfum un jour.
Ils n’en demeurent pas moins des bijoux de la parfumerie.
Répondre à ce commentaire | Signaler un abus