Auparfum

Esxence, ça sent la niche...

par Dominique Brunel, le 28 mars 2015

Le soleil s’est levé. J’ai fait la même chose. Ensuite, je suis allé à Esxence. Mais j’avoue. Avant, j’ai traîné.

Ma première visite est pour Floris . Marque anglaise. Une maison transmise depuis 9 générations. Les Anglais et la tradition vous savez (je crois que Noé était la 9e génération de descendance d’Adam et Ève.. enfin je dis ça…).

Il y a un placement de produit dans cette image. Vous le trouvez ?

« Hello.. Dominique from auparfum, the French magazine about perfume
- Ah vous êtes français ? Moi aussi »
… La tradition anglaise finalement a ses limites.
Stéphanie Sanchez (Head of Sales, as they say) m’explique que la marque évolue radicalement mais rajeunit dans la tradition (ça c’est de moi, mais je suis prêt à céder le concept). 285 ans quand même ! Encore plus vieux que Penhaligon’s ! et toc !
En tout cas, je n’ai jamais vu de cartes de visite aussi épaisse. (Stéphanie, merci pour la crème pour les mains… ceux qui me connaissent savent qu’it means a lot to me). Là-dessus, Stéphanie m’abandonne et Sylvie prend le relais (les Anglais sont décidément très ouverts). Après plusieurs années à Londres, l’une comme l’autre ont du mal à trouver leurs mots en français parfois. Moi aussi en fait. Pourtant je vis à Paris.... Mystère. Alors que je suis en chair et en os, là face à elle, moi !.. elle me dit « Jicky n’est pas là ? ». C’est énervant comme le talent de ce gamin l’emporte sur mon charisme naturel... « Non ! Il révise ! ».

 :)

Allez, assez discuté avec des insulaires. Je vais aller voir ailleurs. Tiens, Une nuit à Bali. Ils ont l’air sympa. Je m’empare intelligemment de l’attention d’Alexandra Cubizolles par ces mots magiques « Bonjour, Dominique, auparfum ». Elle connaît. Et même moi elle me connaît ! Dément. En fait, pas si dément. Elle a assisté à notre atelier Vintage de février dernier. Il y a des créateurs de marque qui s’intéressent aux parfums "anciens". C’est bon signe non ? (Là, l’air de rien, je vous annonce que notre prochain atelier, consacré aux parfums des années 90, aura lieu le 19 avril....). Philippe, le co-fondateur de la marque, avait fait remarquer à Alexandra qu’ils n’avaient pas été cités hier dans mon premier billet. Eh bien c’est fait. Et avec plaisir. Promis, je repasse demain pour faire une photo correcte et l’ajouter à l’article... (Quand je pense qu’on m’a dit aujourd’hui que certains bloggeurs se faisaient payer pour parler des marques... Pas en France bien sûr).

[Update : la photo, 4 jours après]

Bali est une île d’Indonésie située entre les îles de Java et de Lombok. Elle fait partie des petites îles de la Sonde. Sa superficie est de 5 637 km².

Il y a des constantes dans ce salon qui sent la niche mais que la niche ne sent pas toujours comme tel. On me dit : allez demander qui est indépendant, vous verrez que certains ne le sont pas.... Nos parfums s’adressent aux émotions, sont de qualité, sont distribués raisonnablement.. nos revendeurs nous connaissent, savent parler de nos créations... Je dirais qu’il y a de l’exigence et un peu de suspicion. Peut-être une certaine forme d’insécurité. Bref. Souvenez-vous, je n’ai pas donné de noms (il me reste une journée à passer tranquillement dans les travées) !

Alors. J’avance un peu. Je re-croise Michaël de Room 1015 et je lui apprends que Cure avait un morceau qui s’appelait "10:15 on a Saturday night". Mais rien à voir. Je sais.

Plus tard, j’entreprends une longue discussion avec Neela Vermeire. Un style très... direct. « Comment dit-on bullshit en français ? » Elle s’en excuse d’ailleurs à plusieurs reprises. Je repense à une interview de Serge Lutens (ici même, oui, sur auparfum, pas à Milan) où il déclarait (ce qui avait choqué l’humble néophyte que je suis) qu’il ne sentait pas les créations des autres marques. Neela non plus. Je suis toujours quand même un peu étonné.

Les histoires d’amour finissent parfois... en parfums.

Ah, le clou du spectacle fut sans doute ma rencontre avec Jul et Mad (pas comme madness, mais un peu quand même). Mad(alina) me présente donc ses parfums... ah, en fait non ! elle me présente Philippe K (pas celui du mouton électrique, un Suisse... oui, c’est plus prosaïque). Elle me fait l’article.

Philippe a lu mon billet d’hier. Il m’est alors naturellemnt sympathique.

Philippe est consultant et parle tellement bien de leurs parfums que Mad lui a demandé de venir à Esxence... Alors Philippe se lance dans une grande histoire, celle de l’amour entre Jul et Mad, dont chaque étape est illustrée par un parfum. Alors évidemment, raconter la vie amoureuse d’un couple quand il est en train de discuter juste à côté de vous, ça a un charme parfois un peu... gênant. Mais il s’en tire pas mal.

Philippe est charmant, convaincant... et si discret, que parfois il disparaît. Il se fond dans le décor. Non qu’il soit inintéressant. C’est un simple souci technique. Il ressemble au décor ! Si je ne peux pas en dire plus, il fallait que je le dise quand même.

... Jul et Mad... mais pourquoi je veux toujours l’appeler Vlad ??...
(tap tap tap... recherche google... non, je le crois pas.. Madalina est d’origine roumaine !! Je commence à frémir.)

Ces sobres bouteilles sont aisées à photographier avec un Nexus.

Je finis la journée par une longue et passionnante discussion avec Maurizio Lembo, de Bottega Profumeria. Son père a créé une parfumerie à Rome, en 1948, aujourd’hui fermée. Ça m’évoque le film de Rosselini, mais comme ma culture a ses limites, je lui parle de Rome Année 0 alors qu’il s’agissait de Rome ville ouverte d’une part et d’autre part de Allemagne Année 0 ! Ouvrir une parfumerie à Rome, en 1948. N’est-ce pas ce qu’on appelle l’instinct de survie ? Tout ça pour dire que Maurizio parle lui aussi avec passion de son métier, de sa volonté de rencontrer personnellement ceux qui vendent ses parfums en boutique... mais comme pas mal de gens ici, il n’est pas très bien distribué en France (à Paris et Caen, chez Sens Unique).

L’espace se vide. C’est le moment de prendre des photos. Enfin, avec mon téléphone, je ne crois pas que je puisse vraiment appeler cela des photos. Tant pis. Vous verrez ça plus bas.

La fin d’un salon, c’est toujours particulier. Les yeux sont un peu vitreux - voire méfiants face à l’intrus qui se manifeste alors que la journée est achevée - les rires fusent un peu plus vite, le tutoiement aussi. Les stands sont vides. Beaucoup ont laissé leurs parfums. Alors je vole... des images. Je viendrai quémander mes échantillons demain.

Allez, on rentre !
Quoique..
....

« Tu vas à la soirée ?
- Ah, oui, bien sûr… euh.. quelle soirée ? »
(parce que bien sûr, je suis invité à trop de soirées pour me souvenir de toutes).

Je vais voir Caterina, mon aimable hôtesse. C’est grâce à elle que je peux faire le malin avec mon logo « Regardez, regardez, on est partenaires »
En chemin, je croise Luc Gabriel. Cigarillo en bouche (j’espère que ce n’était pas un secret). Il me demande si son article sur auparfum a bien marché (vous savez, celui où il pourfend savamment les incongruités, pour rester poli, des réglementations européennes). Je le rassure : « Vous savez, nos membres ne sont plus trop bavards quand on ne parle pas spécifiquement de parfum » mais ça fait un carton sur Facebook !

Ah, dans la famille Gabriel, je demande Sophie, qui s’occupe des relations presse. Merci Sophie ! Voilà. C’et dit.

Enfin. Je rejoins Caterina. Juste à temps. Elle s’apprête à partir.
« Yes, at 9 :30 in the Diamond Tower
- OK
- Eighties Mood
- Sorry. Which floor ?
- No, the theme… you can dress like in the 80’
- Ah.. euh..
- If you want to, of course”

Sauvé.
En fait, l’étage, c’est du 23 au 25e étage. Pas si sauvé que ça peut-être

Bon. Je rentre. Je passe un coup de fil à ma chef. Elle me dit « Oui, fais un article comme hier, c’est super. Plus court peut-être. ».

Désolé.

PS : il y avait toujours Olivier Durbano qui est une des deux ou trois personnes les plus sympathiques en Europe je pense.

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billieH

par billieH, le 29 mars 2015 à 12:26

À Jicky, évidemment, oups

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billieH

par billieH, le 29 mars 2015 à 12:25

Très agréable de suivre vos pérégrinations ! Merci de nous les faire partager.
Et sans vouloir vous énerver ;) je souhaite Jicky de bonnes révisions !

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par domik, le 31 mars 2015 à 10:11

Merci. Dernière étape à paraître dans la matinée... avec cette fois des interrogations aussi profondes que la fosse des Mariannes !

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