Eau capitale, l’hommage de Diptyque à Paris
par Anne-Sophie Hojlo, le 1er décembre 2019
La maison germanopratine continue d’explorer l’histoire de la parfumerie : après le musc et le patchouli de Fleur de peau et Tempo l’année dernière, la fougère d’Eau de Minthé au printemps, voici le chypre mis à l’honneur.
Avec cette nouvelle création, Diptyque affirme vouloir « raconter sa vie parisienne ». C’est en restaurant l’immeuble haussmannien où la marque a établi son siège avenue de l’Opéra qu’elle aurait trouvé l’inspiration. Les céramiques peintes de style Art Nouveau découvertes dans ce qui est présenté comme « la salle de bain de Sarah Bernhardt » [1] appelaient à célébrer la Ville Lumière telle qu’elle était au début du XXème siècle. Et quoi de mieux pour cela que le chypre, « socle même de ce qui des décennies durant constitua l’acmé du chic à la parisienne » ?
Pour cette relecture « éclairée des lumières du XXIe siècle », présentée comme le premier chypre de la maison, Olivier Pescheux (déjà auteur entre autres de Tempo, Fleur de Peau ou L’Eau des Sens) a marié vert de bergamote, baies roses, roses de Bulgarie et Turquie, ylang-ylang des Comores, écorce de cannelle, patchouli cœur Indonésie, Akigalawood (aux accents de patchouli épuré), Georgywood (un ingrédient rappelant un vétiver terreux et sombre) et Ambrofix aux notes boisées ambrées.
L’Eau capitale est accompagnée d’une gamme pour la maison baptisée « Paris en Fleur », composée d’une bougie et d’un palet parfumé. Censée évoquer « une certaine émotion printanière, plaisir de vivre ici et de regarder passer la Seine d’une terrasse de bistrot », elle reprend le thème de la rose en accentuant son côté fruité.
Eau capitale : eau de parfum 130 euros/75 ml, parfum solide 48 euros/3,6g
Paris en fleur : bougie 32 euros/70g, 60 euros/190g ; palet parfumé 50 euros/35g
Disponible en janvier
Premières impressions
À la première vaporisation de cette rose chyprée élégante, on pense pêle-mêle à Aromatics Elixir, à Diva d’Ungaro, ou à La Panthère de Cartier… Forcément, en travaillant un thème aussi classique, les références ne manquent pas parmi les grands anciens et leurs descendants. Mais au delà du jeu des sept différences (moins raide que l’Eau du soir de Sisley, plus lumineuse que Portrait of a Lady, plus charnue que le Cri de la lumière...), l’Eau capitale se révèle un véritable plaisir à porter. Sa rose riche et veloutée, oscillant entre aspects fruité, vineux et vert croquant, s’épanouit dans un fond (très persistant) délicieusement vintage de patchouli traité en transparence, et enrobé dans un cocon de muscs. Après tout, la finesse n’est-elle pas parfois préférable à l’originalité ?
[1] Vous pouvez d’ailleurs apercevoir ce décor dans le 4e numéro de la revue Nez, p. 32, qui illustre un article consacré à l’actrice
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par Adina76, le 2 décembre 2019 à 08:08
Bonjour à tous,
Voilà une nouveauté diablement attirante pour l’amoureuse de chypres que je suis ! Malgré la filiation rassurante avec Diva, la Panthère, l’évocation d’un patchouli "traité en transparence enrobé d’un cocon de muscs" me fait craindre encore un nième pseudo chypre, allégé pour ne pas heurter les narines conditionnées par les patchoufruits ... bref, j’irai prudemment le sentir avant de me réjouir de cette création.
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