Cuir Beluga
Guerlain - Les Exclusifs de Guerlain
Cuir de luxe vanillé
par Juliette Faliu, le 13 novembre 2014
En 2005, la maison mère de Guerlain, soit le 68 avenue des Champs-Elysées, se refaisait une petite beauté et inaugurait sa nouvelle boutique. Depuis, il y a eu re-travaux, donc re-nouvelle-boutique et re-inauguration. D’où cette question existentielle : la boutique actuelle du 68 est-elle une reformulation ou une réédition ? Franchement la vie de perfumista, ce n’est pas simple tous les jours...
Bien que les opérations chirurgicales de la boutique ne soient pas tout à fait le sujet de cet article, elles tombaient à propos pour introduire la collection exclusive de L’Art et La Matière. Celle-ci fut en effet commandée par Sylvaine Delacourte en 2005, à l’occasion de la réouverture du 68. Créé par Olivier Polge, Cuir Beluga a ainsi fait partie des trois premiers opus de cette collection, qui devait s’attacher à magnifier une matière première de la parfumerie.
A cette époque, le cuir n’était pas encore redevenu, comme c’est le cas aujourd’hui, la coqueluche des parfumeries. Son interprétation en parfumerie était en effet encore coincée dans un accord de notes puissantes et sophistiquées, fumées ou amères et animales. On imagine bien qu’elles s’accommodaient donc assez peu avec les goûts plus hygiénistes et policés de l’époque, raison pour laquelle on ne voyait quasiment plus de cuir en grand public. Mais c’était sans compter sur les travaux de recherches des maisons de composition pour découvrir de nouveaux produits à utiliser dans les parfums. Dans le cas qui nous concerne, IFF, alors employeur de Monsieur Polge, avait fait breveter quelques années plus tôt une molécule très intéressante appelée : suederal. Cette molécule est l’une des premières à avoir permis la figuration, dans un parfum, du cuir dans son acception contemporaine : un cuir de maroquinerie de luxe, qui fait penser au daim ou à la suédine, tel qu’on le connaît et le côtoie aujourd’hui. Ce cuir-là est souple, tendre et doux, il semble plutôt blanc et lumineux. Il n’a donc plus rien à voir avec la vision fumée, animalisée et noire des bottes en cuir de Russie d’antan. Un pastel de cuir en quelque sorte.
Olivier Polge, saisissant l’occasion de proposer une nouvelle vision du cuir, a donc exploité le potentiel du suederal dans Cuir Beluga. Historiquement, ce parfum sera ainsi l’un des premiers dont la facette cuir ne sera ni fumée, ni sèche, ni amère (utilisant des quinoléines), ni très animale. Cousu sur la trame élastique de la molécule, Cuir Beluga est fait d’empiècements veloutés de vanille, d’une doublure en satin d’héliotropine, le tout piqué du fil scintillant de la mandarine. L’immortelle, en sourdine, apporte une teinte chaude et ambrée aux finitions.
Malgré d’intéressantes qualités, ce parfum ne jouit pas vraiment d’une bonne réputation. Il est vrai que son nom ne fait rien pour l’aider : faire référence à une baleine pour un parfum, aussi blanche soit-elle, n’a jamais fait rêver personne… Souvent ramené et résumé à sa vanille ondoyante et voluptueuse, il est décrié pour l’universalité de son sillage, qu’une amatrice de La Vie est Belle, parait-il, ne renierait pas. La vanille a en effet ce pouvoir magique de plaire à toutes les cultures, et peut ainsi paraître facile et peu audacieuse. Or, l’universalité ou l’évidence d’une odeur ne devrait pas être un problème lorsqu’il s’agit de juger un parfum. C’est bien l’intention de départ et le tableau proposé par l’oeuvre olfactive à l’arrivée que l’on cherche à observer.
Le tableau ou disons, la photo proposée par Cuir Beluga, c’est cette image de la citadine, perchée sur ses belles bottes en cuir, un grand châle duveteux autour du cou alors que la bise martèle ses joues rosies. Autour d’elle, flotte un halo de buée opaline, le même halo qui semblait flotter autour de la belle jeune femme du début du XXe, enveloppée dans les coussins amandés de l’Heure Bleue ou les voiles moelleux et lumineux d’Arpège. Sur cette photo, une impression de romantisme persiste. Écrit avec des mots et teinté avec des couleurs plus actuels, mais non moins justes, ce cuir, comme tous les beaux cuirs, est élégant. D’une élégance généreuse et simple, elle se suffit néanmoins à elle-même, car elle est seyante et séduisante.
En travaillant son cuir par la souplesse et la richesse olfactive d’une vanille naturelle (ayant elle-même des facettes cuirées), Olivier Polge démontre ainsi que toutes les vanilles ne se valent pas, et qu’il est possible de rendre noble une matière populaire.
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par Petrichor, le 13 novembre 2014 à 18:52
Cuir Beluga est ce qui se rapproche le plus de Shalimar en parfum de toilette.
Il s’agit de ma version préférée. Comme lui, Cuir Beluga est absolument grisant, et jamais lassant.
On n’en touche jamais le fonds, comme par l’entremise d’une pointe d’ambregris.
Ici, pas de bergamote et de jasmin, la mandarine l’héliotropine et l’iris (?) débouchent directement sur l’accord ambre.
(+)
l’immense sensation grisante, le putain de sillage, l’effet châle
(-)
l’effet "veille pomme de terre" de l’héliotropine de l’iris et de l’ambre. *
On ne peux pas fermer les yeux dessus, il est très présent, mais c’est la contrepartie du plaisir grisant et du sillage de ce parfum. On n’a rien sans rien.
un côté opalin, bordélique, et resucée du "180 ans", puis après dans "Oriental Brûlant", etc.
difficile d’innover **
Les parfums inspirés de la base ambre 83 ont tous une forte ressemblance, Cuir Beluga arrive assez bien à se distinguer. Cuir Beluga arrive très prêt de l’effet "noix praliné" d’un "Que sais-je" de Patou.
"c’était mieux avant". A choisir, je préfère retrouver une vieille bouteille de Shalimar PDT, mais je suis très content de pouvoir conseiller Cuir Beluga dans l’offre actuelle pour cette déferlante grisante, ce sillage et cet ambre.
Et le rendu est moderne -comme votre copine de 20 ans qui porte toujours des habits couleur vieux rose- merci Olivier Polge.
* L’iris et l’héliotropine ont parfois cet effet "pâte à modeler play-doh", veille patate. Des fois cet effet est mis à contribution, comme dans "Bois Farine" (l’artisan parfumeur, Elena).
** On retrouvait déjà cette gène avec les 1er Aqua Allegoria. Comme si à côté des grands classiques Guerlain on ne pouvait proposer que des exercices de style. Seuls les classiques seraient autorisé à être des parfums symphoniques "entrée plat et dessert".
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par Hermeline, le 13 novembre 2014 à 19:39
"Seuls les classiques seraient autorisé à être des parfums symphoniques "entrée plat et dessert", ce n’est pas ce que j’ai écrit, mais pour une écriture moderne, je préfère une création plus distincte. Même si les anciens Guerlain se répondent par certaines notes communes, ils ne sont pas pour autant interchangeables. Cuir Béluga n’est pas un mauvais parfum, loin de là et il a sa pertinence sans doute, mais sans tomber dans "c’était mieux avant", je préfère Shalimar même dans ses versions actuelles (j’affectionne mon vieux edc 1967, flacon montre, très cuiré, mais c’est une autre histoire).
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par Hermeline, le 13 novembre 2014 à 19:44
Et comme vous faites allusion au Shalimar Parfum de Toilette, pour en avoir de petits flacons années ’80, la vanille domine davantage que dans la version edc 1967 où le cuir est très présent. Je trouve le PdT justement un peu lourd, ce que je reproche aussi à Cuir Béluga.
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par Petrichor, le 14 novembre 2014 à 13:13
Je ne sais pas comment on peut trouver le PdT "lourd".
Je ne veux pas qu’un lecteur de passage en vienne à croire que le PdT de Shalimar soit lourdingue sur l’ambre (accord résines et vanille).
Déjà les ingrédients "fleuris" sont très distincts et d’excellente qualité : bergamote jasmin iris.
Pour désépaissir l’ambre dans l’accord de fond, il y a un patchouli comme je les aime, avec sa patine d’acajou et ses odeurs d’encaustique. Ainsi que des notes animales qui donne une profondeur insondable à l’ambre, et lui évite d’être plat et lassant.
Après, tu as ton avis à toi, chacun a le sien. J’ai ma grosse part d’erreurs et subjectivité. Je ne pense pas que tu fasses l’erreur de sentir de trop prêt le PdT, au lieu de sentir son sillage.
Ce qui m’étonne c’est que tu aimes les versions actuelles de Shalimar.
Car l’extrait actuel, lui, est très lourdingue, et trop patchouli (et ça depuis la fin des années 90). Ce qui est fâcheux vu qu’on le paie plus cher.
L’EDT et l’EDP sont des classiques bien entretenus, mais un flou artistique est mis du côté des notes fleuries qui ont été remplacées par moins cher. Et d’une façon générale là où l’EDT et l’EDP sentaient les dorures -cette élégance bien calibrée des ingrédients naturels bien dosés-, actuellement il y a juste un trompe l’oeil. Seul l’accord principal reste peu ou prou le même, avec récemment un effet gourmand fève-tonka qui a reçu plus de soins.
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par Petrichor, le 14 novembre 2014 à 13:29
Et c’est ce que j’aime dans "Cuir béluga".
Que chaque ingrédient apporte à la composition. Chaque ingrédient bien approvisionné, son supplément d’âme, pour une somme grisante de plaisir dès l’application. Et une composition cohérente, qui se tient de A à Z, avec un sillage impec.
Un effet "tout beau tout nouveau" avec toutes les qualités de la parfumerie classique (un max d’ingrédient naturel, utilisés à bon propos, sillage evolution (blablabla)).
Le Shalimar actuel EDT et EDP se défend très très bien, mais on sent le soucis de réglementation européenne, d’approvisionnement (ingrédient naturel + grosses ventes = problèmes), de marge distributeur, de lissage pour plaire à plus de monde avec les goûts actuels, avec pleins de prothèses pour juste arriver à pousser le refrain le plus catchy de la symphonie Shalimar. L’extrait sent la boucherie, parce que les réglementations européennes "décapitent" encore plus la composition à cause des ingrédients réglementés dans une formulation plus concentrée.
par Hermeline, le 13 novembre 2014 à 17:39
bonjour Juliette,
Merci pour cette critique de Cuir Béluga. Le travail sur cette fragrance est intéressant et je ne le voit pas comme une tentative de copier Lutens, mais comme une volonté de filiation avec un classique de la marque : Shalimar. Et en fait pour moi le principal problème réside ici, même si Cuir Béluga n’est pas un flanker onéreux de Shalimar, il suit tout de même la même trame olfactive et au choix je vais me tourner vers le doyen que je trouve plus construit, plus équilibré, un peu moins sucré aussi. Mais j’adopte sans doute plus ou moins consciemment une position de puriste qui affectionne l’original, le puiné au détriment du benjamin. Je me suis fait la même réflexion avec Insolence, joli, mais si je veux une violette (je sais qu’Insolence n’est pas qu’un soliflore), je vais la chercher ailleurs dans le catalogue Guerlain. À ce chapitre, je trouve Bois d’Arménie plus singulier, du moins je ne lui ai pas trouvé de grand-frère et le rendu est sec. Mais pour qui veut un cuir-daim vanillé, craint le départ bergamote de Shalimar ou n’apprécie pas ce dernier pour une question d’image (les apriori), l’alternative reste valable quoiqu’un peu dispendieuse.
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par L’orpheline, le 13 novembre 2014 à 20:19
Mais si Hermeline, le concept de L’Art et la matière s’inspire directement des Lutens époque Ambre Sultan, Cuir Mauresque, Rose de Nuit etc. Avant ça, Guerlain c’était Guerlain, Shalimar c’était Shalimar et non Cuir Ambre Vanille, Samsara c’était Samsara et non Santal machin truc...
De toutes façons, copié par tout le monde, Lutens aujourd’hui tourne plus ou moins le dos à ces noms de parfum qui l’ont rendu célèbre pour ne plus communiquer sur les notes olfactives... La Fille de Berlin, De Produndis, La Vierge de Fer, L’orpheline, L’incendiaire....c’est un visionnaire, son concept de non-communication des notes olfactives va lui aussi se propager un jour ou l’autre, déjà La Petite Robe Noire a des relents Chanel-Lutens.
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par Aaricia, le 14 novembre 2014 à 14:48
Mais c’est quand même incroyable cette façon de tout ramener à Lutens systématiquement, comme ça. La pub est maintenant autorisée sur auparfum ?
Je ne suis pas une super-spécialiste (comme vous, à moins que vous ne soyez attachée de presse ?) de Lutens, mais il me semble à moi que Cuir Beluga n’a pas grand chose à voir avec cette gamme. Même Un Bois Vanille, pourtant classable comme Cuir Beluga dans les parfums "doudou", a un côté râpeux, rude à mon nez, alors que Cuir Beluga est beaucoup plus rond (perso il m’écoeure mais je lui reconnais cette rondeur caractéristique des Guerlain dans la construction).
Quand aux noms... Mure et musc, 1978. Ambre Sultan, 2000.
par jovi, le 13 novembre 2014 à 12:44
j’ai eu l’occasion de le découvrir au cours d’une visite à la boutique Guerlain des champs élysées il y a un an j’avais vraiment envie de l’aimer car sa description pour un cuir n’avait rien de commun.Mais grosse déception ce cuir se révèle être pour moi juste de la vanille vraiment pas intéressant du tout je peux sentir ça dans beaucoup de parfums et pour bien moins chère.
par Memories, le 13 novembre 2014 à 11:51
Que dire, sinon que, sur ce parfum, je rejoins totalement l’avis de Luca Turin évoqué par l’Orpheline (en ce qui concerne la fragrance, le problème du flacon étant un autre sujet) : The fragrance is basically a light, heliotropin vanillic amber with a touch of floral green notes in the heart and a smidgen of suede. It has pleasant color and texture, and no discernable shape at all".
Et, pour ma part, aucun parfum de la collection "L’Art et la matière" ne m’a fait sauter au plafond.J’ai au contraire trouvé que c’était une façon de vendre plus chers des jus simplement "moyens".
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par Aryse, le 13 novembre 2014 à 11:57
Je précise que je suis, par ailleurs, un grand admirateur d’Olivier Polge en qui je vois l’un des meilleurs nez actuels pour de magnifiques créations : Dior homme (le premier), Midnight in Paris, Spicebomb, Jean passe et Demeyeur, mais, Cuir Béluga m’a semblé très en retrait (un genre de passe-partout).
par Poivrebleu, le 13 novembre 2014 à 12:01
Bonjour Aryse,
Concernant l’avis de Lucas Turin, je me permet de vous renvoyer à la réponse que j’ai faite à L’Orpheline. Pour moi, cet avis est surtout teinté d’une petite incompréhension du sujet traité.
Pour ce qui est de la qualité générale de l’Art et La Matière, on peut certes ne pas apprécier ou ne pas comprendre cette collection, et sans que tous m’aient plu ou m’aient transcendée, je trouve qu’elle propose cependant des parfums de belle qualité, d’un niveau bien meilleur que ce que l’on peut sentir par ailleurs dans beaucoup de marques de niches prétendant utiliser des matières premières très chères par litrons entiers... ;-)
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par Aryse, le 13 novembre 2014 à 12:26
Bonjour Poivrebleu,
J’apprécie toujours vos commentaires et votre article sur Cuir Béluga est très intéressant car il donne les avantages et les inconvénients de ce parfum.J’apprécie aussi énormément Luca Turin mais, je ne le suis pas toujours pour autant : la preuve, il vénère ISM de Lutens comme beaucoup de personnes sur auparfum ou dans la blogosphère.Personnellement, le côté métallique et froid de ce parfum m’empêche de l’admirer totalement.
Mais, dire qu’il y a une incompréhension de la part de LT sur Cuir Béluga me semble ne pas comprendre son ressenti qui, effectivement, s’éloigne du votre.Perso, comme je l’ai dit, ce parfum (quelle que soit l’intention de son créateur) ne m’a jamais captivé car très hybride et manquant de personnalité.
Nous avons manifestement une divergence vis à vis de ce parfum....Mais, comme vous le dites, les ressentis sont tellement personnels qu’il ne peut exister une vérité absolue.
Bonne journée.Et merci en tous cas pour votre article et le sujet abordé.
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par Poivrebleu, le 13 novembre 2014 à 13:13
Bonjour Aryse,
Je ne remet pas en cause les connaissances et l’expertise de Luca Turin, et ma perception au sujet de son avis ne concerne pas tellement ce que je pense du parfum. Certes, je l’apprécie beaucoup, donc j’essaie de le défendre, mais la pointe de dédain dans sa façon de décrire la note cuirée est pour moi la preuve qu’il n’a pas compris le sujet traité.
Je le dis à nouveau plus bas, on peut aurait pu attendre un trait plus franc et plus marqué pour le thème du cuir, même pour une vision contemporaine. Mais si je prends en comparaison le White Suede de Tom Ford, qui est un gros suederal un peu gouache, je lui trouve justement un manque de finesse et de sensation luxueuse que Cuir Beluga a su mieux figurer à mon sens. Mais j’entends bien que l’on puisse le trouver un peu mou du genou...
Quand à Iris Silver Mist, sachez que moi non plus je n’ai pas une affection particulière pour ce parfum. J’admire ses qualités, son rendu et son apport à la parfumerie dans son ensemble, mais je n’ai pas de plaisir à le porter. Trop éthéré pour moi !
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par Aryse, le 13 novembre 2014 à 16:47
Nous nous rejoignons sur l’essentiel et c’est le plus important en ce qui concerne la passion des parfums :-)
En ce qui concerne Luca Turin, je voulais simplement dire que, quel que soit le concept, seul le résultat compte.N’importe quel parfumeur pourra toujours justifier son parfum en disant "Vous n’avez rien compris, je l’ai créé pour le situer dans telle orientation".
Il n’en reste pas moins que seul le résultat compte.Sans s’occuper de LT, je dois dire que, pour moi, il est décevant....comme la majorité des jus de l’Art et la matière....
Mais, je dois reconnaître que cet accord (cuir fugace-vanille) a séduit certaines personnes.L’important étant que chacun trouve son bonheur, j’en suis heureux pour elles.Et, il ne me viendrait pas à l’esprit de les critiquer.Je dis simplement que ce n’est pas ma tasse de thé mais, que ce n’est que mon ressenti personnel.
par Beurk, le 13 novembre 2014 à 17:07
Je trouve étonnant de faire référence à un critique pour critiquer à son tour. Je ne sais pas ce que ce Lucas Turin a de plus que le commun des mortels mais manifestement il fait des émules sur auparfum.
En ce qui concerne cuir béluga je me souviens d’un cabochard ultra light trop light pour moi mais très fin très raffiné...et très cher.
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par Aryse, le 13 novembre 2014 à 17:34
Beurk, critique nous le sommes tous dès lors que nous donnons un avis....
Une critique peut être négative ou positive (ex critique de cinéma, critique littéraire, critique d’art, etc....).
Et, Luca Turin est le premier à s’être lancé dans la critique des parfums.Cela remonte à 1991....Qu’on l’aime ou non, c’est un pionnier.....
par ancien membre, le 13 novembre 2014 à 11:28
Pour comprendre les choses, il faut se replonger dans le contexte, L’Art et la matière, première tentative de Guerlain de faire du Serge Lutens, et jusqu’à lui repiquer le concept du flacon grande distribution, Luca Turin dans son guide en parle assez longuement. Il évoque aussi pourquoi ce parfum bien que joli n’est pas véritablement cuir mais un ambre poudré sans grand intérêt :
"The fragrance is basically a light, heliotropin vanillic amber with a touch of floral green notes in the heart and a smidgen of suede. It has pleasant color and texture, and no discernable shape at all".
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par Poivrebleu, le 13 novembre 2014 à 11:55
Bonjour L’Orpheline,
Comme il est mentionné dans l’article, Cuir Beluga a été l’un des premier parfum à utiliser le suederal, une matière indéniablement cuirée, mais qui n’a rien à voir avec la structure cuir à laquelle nous étions habitués.
Ainsi, je comprends qu’il puisse être difficile de classer ce parfum comme un cuir, tant sa forme diffère des classiques cuirés de la parfumerie. Pour autant, j’y décèle bien pour ma part une structure cuirée souple et élastique, qui correspond bien à la nature de la matière (le suederal donc) et aussi à la vision actuelle du cuir, notamment en maroquinerie de luxe, beaucoup plus légère et moelleuse aujourd’hui.
C’est une vision que j’apprécie pour ma part, et que je valorise pour ce qu’elle est : une première expérimentation pour figurer un cuir plus contemporain, délaissant les notes amères et vertes de l’IBQ, relativement dépassé. La perception varie d’une personne à une autre, et si Lucas Turin n’y voit qu’un tout petit morceau de daim, j’y vois une belle pièce traitée, travaillée et magnifiée. Si Cuir Beluga n’est pas un cuir, alors Bottega Veneta et White Suede de Tom Ford ne le sont pas plus.
Le cuir ne doit pas nécessairement être puissant et fort ou agressif pour être classé comme tel. C’est d’ailleurs pour cela que je rigole lorsque je vois les nombreux ouds qui sortent être classés à tour de bras en cuir, devenant ainsi une sorte de fourre-tout, où l’on glisse tout ce qui semble trop animal, fumé et puissant. Mais cela n’a pas grand chose à voir avec le cuir en soi. En revanche, comme vision très terre-à-terre et reliée au quotidien, je trouve que le suederal et les parfums qui en utilise s’en sortent plutôt bien.
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par L’orpheline, le 13 novembre 2014 à 12:28
Bonjour Poivrebleu,
Bien sûr je vous rejoins pour réaffirmer que le cuir peut se faire doux, ce Cuir Beluga n’est pas vilain du tout mais il me laisse sur ma faim, notamment à cause des facettes ambrées très prononcées, et puis second blocage, Guerlain qui fait du Lutens, au lieu de poursuivre dans la voie Samsara avec des noms de parfum bien Guerlain.
Connaissez vous Mythique de Parfums Delrae ? Il a la douceur, le feutré d’un daim très souple de la plus haute qualité... en évitant les écueils ambre cuir.
.
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par Poivrebleu, le 13 novembre 2014 à 13:01
Je vous comprends lorsque que vous dites que ce parfum vous laisse sur votre faim. On pourrait attendre plus d’un thème comme celui-ci qui aurait pu être plus poussé, je vous l’accorde. Mais je ne le ressens pas pour autant comme inachevé.
Je ne connais pas encore Mythique non, mais j’essaierai de le découvrir prochainement pour vous donner mon sentiment ! :-)
par yo du soir, le 13 novembre 2014 à 11:16
Critique très couture :) d’un parfum que j’ai aimé au premier pshit et malgré les avis mitigés qu’il suscite au sein de la communauté avisée des parfumista. J’avais d’ailleurs eu l’occasion de demander par ici ( dans une rubrique inadéquat ) ce qu’on lui reprochait finalement. Poivrebleu m’avait assez longuement et précisément répondu. Depuis j’ai acheté des décants puis trouvé un flacon à un prix plus raisonnable. Côtoyer plus régulièrement Cuir Beluga n’a pas terni mon plaisir.
Maintenant qu’il a sa propre rubrique, les commentaires vont peut-être arriver.
Justement parce qu’il divise, il méritait, je trouve, sa place ici à lui tout seul.
Alors merci Poivrebleu !
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par Poivrebleu, le 13 novembre 2014 à 11:31
Bonjour Yo du soir,
Oui, il fallait bien qu’il ait sa place ce cher Cuir Beluga... D’autant plus que les cuirs sont à la mode cette année, et qu’il est intéressant d’avoir une bonne visibilité sur cette famille un peu particulière.
Merci en tout cas pour vos gentils mots, je sais que ce parfum a ses adeptes malgré les reproches qui lui sont fait... :-)
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