Courrèges rêve le futur avec ses Colognes imaginaires
par Anne-Sophie Hojlo, le 19 juin 2020
Rachetée en 2018 par la holding de la famille Pinault, Artémis, la maison Courrèges propose une remise à plat de son offre parfums, avec quatre nouveautés ce printemps.
Associé à l’histoire et à l’identité de Courrèges depuis les collections épurées et géométriques dessinées par son fondateur dans les années 1960, le futur sert de fil rouge à cette nouvelle gamme. En 1997, la marque lançait 2020, un floral fruité aujourd’hui disparu des rayons. Vingt-trois ans plus tard, elle « remet en lumière cette énergie créative, prospective et positive qui lui est propre ». Et elle continue à imaginer l’avenir des quatre prochaines décennies, cette fois avec un quatuor de « Colognes imaginaires » illustrant « des futurs qui nous touchent, nous émeuvent, nous libèrent et nous rendent pleinement vivants ».
Pour 2030 Verbena Crush, Mylène Alran a centré son travail sur une « feuille de verveine froissée éclatante ».
2040 Nectar Tonka, signé Benoist Lapouza, s’inspire de « la chaleur de la vanille twistée avec la sensualité de la fève tonka ».
Créé par Nicolas Beaulieu, 2050 Berrie Flash repose sur « un duo vif et pétillant : feuille de laurier et baie de genévrier ».
2060 Cedar Pulp, imaginé par Fanny Bal, restitue « la force du cèdre sublimée par un accord amande basilic vert ».
La marque revendique une collection « planète compatible », mettant notamment en avant l’utilisation de « composants d’origine naturelle conçus dans le plus grand respect des principes de développement durable et des populations locales » et d’« alcool biologique de betterave - origine France ». Le flacon de ces colognes est entièrement recyclable grâce à une pompe dévissable, et son capot est biodégradable.
Eau de parfum 79,50 euros/100ml
Déjà disponibles aux Galeries Lafayette Haussmann, au BHV Rivoli, au Marionnaud Champs Elysées, dans les magasins Nocibé, Passion Beauté et sur l’e-shop Courrèges.
Disponible en août dans les Beauty Success
Premières impressions
Sans être particulièrement futuriste ou innovante, la collection balaie le large spectre de ce que peut recouvrir l’idée de cologne depuis quelques années, tantôt classique (2030 Verbena Crush, vive, verte et fraîche), tantôt plus revisitée au goût du jour (2050 Berrie Flash, aux allures de cocktail exotique mi-piña colada, mi-mojito). Notre préférence va à 2040 Nectar Tonka, une vanille sèche et boisée, et surtout à 2060 Cedar Pulp et son amande verte et crémeuse qui se révèle légèrement animale.
à lire également
par Adina76, le 19 juin 2020 à 16:55
Bonjour à tous,
Curiosité et surtout scepticisme, voilà ce qui résume mon état d’esprit quand je lis "développement durable", alcool de betterave et tout le discours bobo bio sur le sujet. Car mes récentes expériences se concluent souvent par le constat que rarement la tenue et le "rayonnement" ne sont au rendez-vous ... enfin, attendons et jugeons sur pièce. Pourvu que Courrèges n’en profite pas pour faire disparaître sa très chic Eau hyper fraiche. Celle ci est en effet une des plus belles créations du genre et mériterait d’être davantage mise en avant que ce qu’elle n’a pu l’être.
Répondre à ce commentaire | Signaler un abus
par DOMfromBE, le 19 juin 2020 à 17:10
Bonsoir Françoise,
Je crois que vous connaissez certains parfums de chez NeZ ZeN... Il travaille aussi dans cette optique. Et ses parfums, qui existent en concentration extrait uniquement, ne manquent pas de punch.
Mais pour le reste... Courrèges se cherche un peu.
Répondre à ce commentaire | Signaler un abus
par Beer luc, le 19 juin 2020 à 17:57
Bonsoir,je prends la conversation au vol,et ce pour confirmer la qualité des parfums NeZ ZeN,dont ma prochaine acquisition est Niwa .
Notes de tête : Pamplemousse rose, Bourgeons de cassis
Notes de coeur : Iris, Feuilles de Figuier
Notes de fond : Mousse de Chêne, Poivres
L’échantillon m’a électrisé,pour moi ce dernier né mérite aussi d’être nominé comme La Bibliothèque en 2019,que je porte avec un réel plaisir à l’occasion.
Je n’émets aucuns avis sur Courrèges que je ne connais pas ( à par le nom ) mais dont je ne me sens pas inspiré malgré les matières citées,la fêve tonka faisant déjà mon bonheur avec Oud Save The Queen de Atkinsons,les nouveautés se suivent,se calquent et se cherchent,le parfum se fait désir,l’appel .. souffrir pour notre âme s’en revêtir.
Répondre à ce commentaire | Signaler un abus
par DOMfromBE, le 19 juin 2020 à 18:51
Bonsoir
Je dois encore tester Niwa, mais ce fichu bourgeon de cassis n’est pas de mes amis... Avec la menthe et le basilic, ce sont des précurseurs de migraines. A mon grand regret.
par Adina76, le 19 juin 2020 à 20:11
Vous dites juste DomfromBe : Courrèges se cherche un peu. Et c’est bien le problème de ces marques qui ont connu leur heure de gloire il y a quelques décennies mais n’ont pas assez confiance dans leurs produits pour les défendre comme ils le méritent. Courrèges a pourtant une image forte, construite dans les années 70 dont il était d’ailleurs une des marques emblématiques. Est-ce cet héritage très connoté et à des années lumière du monde d’aujourd’hui qui handicape Courrèges ? Peut-être. Pourtant la marque s’est construite comme un symbole d’avant-garde, futuriste et épuré et cela ne devrait pas être si compliqué de faire évoluer la marque avec un tel positionnement. Si on considère la gamme de leurs parfums, elle est des plus équilibrées : les rééditions - Empreinte, in Blue, l’Eau - sont très réussies ayant traversé l’épreuve des inévitables reformulations sans trop en subir les outrages. Et les nouveautés savent se tenir, avec un fil conducteur- le patchouli - parfaitement raccord avec l’ADN de la marque : les 70’s. Hyperbole est un excellent parfum, image et jus parfaitement cohérents et novateurs. L’Eau hyper fraîche une merveille chyprée (toujours un must très 70’s). La fille de l’air semble bien marcher aussi, comme en témoignent ses flankers. Sans doute plus commerciale quoique moins originale, elle doit surtout plaire aux jeunes femmes, tout en renvoyant à l’image moderne et glamour de l’avion ... dans les 70’s. Blanc est très actuel avec ses muscs aériens à foison et c’est, à petit prix, l’équivalent de Night d’Akro. Bref, c’est sans doute une des plus qualitatives maison de parfums qui a l’immense mérite d’être mainstream et à petits prix. Combien peuvent réussir un tel tour de force aujourd’hui ? Très peu et certainement pas les plus prestigieux du mainstream qui vendent à prix d’or des nouveautés souvent très médiocres en comparaison (Dior, Guerlain...). Mais ces dernières investissent vraiment dans leur image et n’ont jamais cessé de tenir les premières places en matière de communication à grands coups d’investissements publicitaires et de nouveaux lancements. En matière d’investissement dans la communication, il est évident que Courrèges ne peut pas rivaliser avec eux. Aussi, plutôt que de multiplier les lancements, toujours ruineux, peut-être vaudrait il mieux capitaliser et faire fructifier la gamme actuelle si réussie, mais qui j’en suis convaincue, n’a pas la "lumière" qu’elle mérite.
Répondre à ce commentaire | Signaler un abus
par Nez inexpert, le 20 juin 2020 à 03:54
Je crains que certains des parfums dont vous faites mention soient déjà passé à la trappe : sur le site Courrèges, plus de Blanc ni du récent Hyperbole. Comme je m’en suis déjà lamenté dans ces colonnes, ces deux beautés, si elles étaient sorties par des maisons au vent en poupe, feraient assurément un petit tabac. La cruauté de la parfumerie est cette irrationnelle magie des marques. Offrez Hyperbole : "ah, euh, merci". Videz un flacon Chanel, remplissez-le d’Hyperbole et offrez-le : "Ooooh, Chanel ! C’est du Chanel ! J’adoooore ! Qu’est-ce qu’il sent bon ! Tellement Chanel ! Je crois que je vais m’évanouir."
Des grimaces, oui. Des grimaces.
Répondre à ce commentaire | Signaler un abus
par Adina76, le 20 juin 2020 à 07:36
Bonjour Nez inexpert,
J’espère que la dure concurrence à laquelle est soumise Courrèges n’y est pour rien dans vos insomnies. À moins que ce ne soit la contrariété de constater la prolifération des lolitas qui trouvent que Chanel, oh ça sent vraiment trop bon ... genre ... trop bon !
à la une
Smell Talks : Céline Ellena – L’illusion de l’olfaction
Compositrice de fragrances indépendante et rédactrice pour Nez, la créatrice nous explique comment le parfumeur se joue de notre odorat avec sa palette.
en ce moment
hier
Bonjour Dioressence ? Je ne sais pas si on peut le qualifier de sec mais une fine brume de(…)
Dernières critiques
L’Eau pâle - Courrèges
Lavande délavée
Mortel noir - Trudon
Église en flammes
Infusion de gingembre - Prada
Fraîcheur souterraine
il y a 19 minutes
Bonjour, après avoir trop longtemps attendu "Bottega Veneta" qui n’est toujours pas remis en(…)