Cire Trudon, du pot à la peau
par Lucille Lefrang - Jeanne Doré, le 13 septembre 2017
La maison Cire Trudon, bien connue pour ses bougies, a enfin dévoilé sa très attendue collection de parfums de peau. Elle comporte cinq créations signées Antoine Lie, Yann Vasnier et Lyn Harris.
D’après Julien Pruvost, directeur de création, la collection reprend les thèmes chers à la maison tels que « le sens de l’Histoire, le rayonnement royal ou une soif d’absolu ».
Les parfumeurs ont découvert les briefs « dans des lieux porteurs de sens » et avec l’aide d’une sophrologue « chargée de retranscrire idées et inspirations, pour provoquer des sensations évocatrices ».
Bruma
Cette création d’Antoine Lie, qui signifie « solstice » en latin, nous raconte l’histoire d’une cavalière qui découvrirait une nouvelle part d’elle-même en s’aventurant dans la forêt à la nuit tombée.
« Les notes évoquent sa tenue, retranscrivent sa féminité tout comme son rang. » explique le parfumeur.
Le parfum s’ouvre sur des notes de poivre noir, de lavande et de galbanum qui laissent place à un cœur de fleurs solaires contrastant avec un fond plus sombre de cuir et de vétiver.
Olim
Lyn Harris a pensé Olim comme « un jus chargé d’Histoire ».
Une facette poudrée « évocatrice de la beauté », des résines (myrrhe et benjoin) renvoyant à une « image d’opulence » et des épices (baies roses, clou de girofle et anis) qui symbolisent la décadence, en font une création décrite comme « renfermant la vanité et l’émotion d’une période royale ».
II
Avec II (« deux »), défini comme « le lien unique qui rapproche deux êtres », Lyn Harris explique avoir réalisé « une interprétation moderne de l’eau de Cologne ».
Elle a composé un « tableau forestier » où se bousculent feuille verte, pin, genévrier, cèdre, poivre et encens.
Révolution
La troisième création de Lyn Harris pour cette collection propose de « capturer une période de l’Histoire française où les odeurs sont brutes et omniprésentes ». Révolution retranscrit l’odeur de fumée et de poudre à canon à travers un accord d’élémi, d’angélique, de bois et de cuir.
Mortel
D’après son créateur Yann Vasnier, Mortel conte le récit olfactif d’un forgeron en plein travail, une nuit d’hiver, entre ombre et lumière, froideur métallique et chaleur intense, « force virile et harmonies naturelles ».
Le parfum mêle épices, baumes et encens à la chaleur « érotique, presque animale » du ciste labdanum.
— -
Bruma, Olim, II, Révolution, Mortel, eaux de parfum, 180 euros/100ml et coffret collection 95 euros/5x10ml.
Disponibles début septembre 2017
Premières impressions
Une collection enthousiasmante, avec un spécial coup de cœur pour Olim, un ambré poudré et aromatique, mouvant et complexe, dans la lignée d’un Jicky baigné de baumes et d’épices. Mais Bruma, un floral poudré vert aux accents de girofle et de myrrhe, n’est pas mal non plus... Le coffret découverte de la collection offre par ailleurs une bonne occasion de tous les essayer !
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par Octave Mouret, le 2 octobre 2017 à 16:00
Collection découverte aujourd’hui. Mortel et olim m’ont particulièrement marqués. Le premier me rappelle une de leur bougie best seller « solis rex », et m’invite à voyager dans un Grand Siécle idéalisé, une mise en odeur des opéras de Lully !
Quant au second il m’evoque un luxe très XVIIIe, une sorte de bois d’argent signé Cire Trudon. J’ai hâte de renouveler l’expérience !
par Adina76, le 19 septembre 2017 à 20:54
J’ai pu découvrir ce soir cette belle collection Trudon à l’espace qui lui est consacré au Printemps Haussmann. Les matières sont belles. L’ensemble, où les notes vertes, moussues, boisées sont très présentes, évoque pour moi un cadre aristocratique, bucolique et rustique tout à la fois, entre vieilles pierres et forêts domaniales, très XVIIème siècle. Dès les premières secondes, Bruma s’inscrit dans la lignée du n°19 avec ses jolies notes vertes irisées, son jasmin et une note cuir délicate mais bien présente. L’esprit des parfums Sisley (Eau du Soir en particulier) n’est pas loin. Olim est peut être mon préféré avec cette belle ampleur aromatique et poudrée, ses étonnantes notes d’anis et de lavande, auxquelles la douceur un peu sucrée et herbacée de la myrrhe, du benjoin et du patchouli apporte profondeur et rayonnement. II est l’héritier de l’Eau de campagne où le cèdre se distingue. Révolution fait également honneur au bois de cèdre, mais c’est un Lapsang souchong fait parfum de peau, sans pourtant en contenir une seule feuille. Ce jus est pour moi presque davantage un parfum d’intérieur que de peau. Enfin Mortel évoque parfaitement l’intérieur un peu froid et humide d’une cathédrale de marbre blanc tout imprégné d’encens. Avec le temps, les notes de cèdre apparaissent et gagnent en puissance, entourées de celles, douces et sucrées de la myrrhe et du benjoin. Comme me l’a précisé l’élégant représentant de la maison Trudon, l’évolution sur peau est encore différente mais pour ce premier contact, j’en resterai là, emportant la très jolie brochure explicative, renfermant entre les pages consacrées à chacun des jus, les riches mouillettes noires et or....
par Chanel de Lanvin, le 13 septembre 2017 à 13:24
Voilà une nouvelle collection qui va enrichir nos sens olfactif pour cet automne,à découvrir avec grand interêt.
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Belle découverte que ces parfums de la maison Trudon, il y a une semaine. Avec un coup d’arrêt brutal et immédiat - du coeur, naturellement - sur Mortel. Mortel m’a laissé une sensation étrange. Avant d’entrer dans la cathédrale gothique, il me faut en effet passer par le souvenir d’une case africaine envoûtée d’épices, de bois résineux et de sueurs âcres.
Mortel est animal. Il n’a pas la subtilité florale et caramélisée de Cardinal, de James Heeley, et se rapproche plus d’Avignon, de Comme des Garçons : tous deux m’ont été conseillés dans cette famille ecclésiale des résines orientales, oliban myrrhe benjoin… Sont-ils si nombreux sur la liste ? (hormis en outre, Rêve d’Ossian). Cela me ferait plaisir de le savoir... Mortel tient ses promesses d’oriental pur et dur. Caractérisé, viril et puissant, mûri au soleil couchant, il me ramène à la source d’un Orient embaumant, suave, entêtant.
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