Tokyo by Kenzo

Après le relatif insuccès de Kenzo Air, la marque du créateur japonais se devait de réitérer un succès commercial à la hauteur de Kenzo pour Homme, dernier masculin à traverser les décennies sans fléchir (toujours dans les 20 premières ventes de parfums pour homme en France). De son grand frère, Tokyo By Kenzo reprend la forme du flacon, agrémenté de rayons colorés, en hommage à cette ville « où les néons clignotent et renvoient l’image frénétique d’une ville refusant la nuit qui tombe. Qui ne tombe pas, finalement. Car la nuit noire fuit Tokyo ».
A travers cette image électrique, grouillante et lumineuse de la ville, le parfum renvoie à chaque couleur représentée une note olfactive : le vert illustre un accord thé, shiso et maté, le jaune le gingembre, le citron et le pamplemousse, et le rouge, la baie rose et l’orange amère.
Le résultat est-il représentatif de l’image donnée ? Pas vraiment : un banal aromatique hespéridé et épicé, certes frais et pétillant au départ mais complètement plat et insignifiant après quelques instants. Un accord ordinaire, mais confus, entre épices, herbes aromatiques, nous rappelle vaguement Kenzo Air, mais en moins osé et beaucoup moins parti pris. Une fraîcheur aseptisée perdure pour nous évoquer n’importe quel autre parfum aromatique viril et facile à porter du moment.
Destiné à plaire aux 18-25 ans, il prendra donc la relève de son aîné Kenzo pour Homme pour une nouvelle génération de jeunes gens tentés par l’esthétique tokyoïte et cette fraîcheur universelle et passe-partout, sans réelle identité.