2 Man
Comme des garçons
- Marque : Comme des garçons
- Année : 2004
- Créé par : Mark Buxton
- Genre : Masculin
- Famille : Boisée
- Style : Pointu - Sensuel
Galet fumé
par Jeanne Doré, le 7 février 2008
L’univers parfumé de la marque japonaise Comme des Garçons est, depuis sa fondation en 1973 par Rei Kawakubo, à l’image de vêtements de la créatrice : avant-gardistes, anticonformistes, déroutants, uniques.
Comme des Garçons 2 Man n’est certainement pas le plus provocant ou déstabilisant de la marque, mais il est assez bien représentatif de son univers olfactif, en rassemblant les différents éléments que l’on retrouve plus ou moins en filigrane dans la plupart des références et des séries, lancées depuis le premier Comme des Garçons en 1994 et aujourd’hui très nombreuses. Un univers sombre, intrigant et contradictoire, donnant à la fois une impression de naturel et de synthétique, d’abstrait et de figuratif. Résines et plastiques, épices et métal, cuir et goudron.
Comme des Garçons 2 Man est avant tout un parfum pour les amoureux (et amoureuses) des notes boisées fumées, qui rappellent les atmosphères de feu de cheminée à la campagne et de sous-bois en automne, tout comme M7 ou Gucci pour Homme. Mais pas uniquement. Des notes épicées (cumin, muscade, safran) se mêlent dès le départ aux aldéhydes dans un effet fusant, métallique et médicinal, et à l’encens, qui nous plonge dans une ambiance mystique de vieille église. Le vétiver et le cuir nous parviennent progressivement, renforçant l’impression de fumée chaude et résineuse, animale et complexe.
C’est un parfum que l’on s’approprie, avec cette petite satisfaction d’avoir la sensation d’être le seul à pouvoir l’apprécier, le dompter, l’adopter, parce qu’il est différent, étrange, et peut-être aussi parce que d’une certaine manière, il dérange ?
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par Cebagg, le 20 juin 2014 à 04:37
Curieux des parfums un peu hors du commun, je me suis encore laissé tenté un peu par curiosité, mais quelle déception lorsque je l’ai testé.
Attention, je ne dis pas qu’il ne sent pas bon — même si au départ, j’ai eu un recul presque dégouté — mais après une bonne dizaine de minutes, il devient doux, suave et même crémeux, pour dire qu’en finalité il sent très bon. Seul problème, sur ma peau, il fait très féminin. Il me faisait penser à un parfum dont je ne me souvenais pas du nom...
Et je ne retrouve rien de l’atmosphère décrit par Jeanne. Il ne me transporte pas dans une église (héhé) ni près d’un feu de cheminée.. bref je profite d’une visite chez une amie pour lui faire tester et avoir son avis.. et ma mémoire revient et j’ai dit "mais c’est Femme de Rochas" que portait ma maman.
Pour en être certains, on a testé les deux parfums et au bout de quelques minutes, la ressemblance est toujours là. Surprenant !
Si des fans de Femme de Rochas pouvaient donner leur avis, je serais curieux de voir si elles lui trouvent une ressemblance.. ou si ce n’est que mon imagination qui me joue des tours.
par AdRem, le 18 septembre 2013 à 22:31
Heureux de trouver ce billet sur un de mes parfums fétiches, sur une marque qui m’a ouvert les yeux/le nez sur le monde des parfums loin des codes et standards du marché de masse (et oui ! je ne suis pas tombé dans un tonneau d’Iris Silver Mist quand j’étais petit). Merci Jeanne.
Ce CDG 2 Man reste cependant un choix peu audacieux au regard/nez d’autres de mes favoris plus "Freak " de cette marque. Merci ainsi à dau pour la belle présentation d’Odeur 53. Merci à Betrand Duchaufourd pour ses débuts de "libre parfumeur" avec un Calamus que j’aime toujours porter.
J’ai grandit avec CDG depuis les débuts près de la place des Victoires à la boutique CDG parfums de la place du marché St Honoré et je suis toujours étonné en bon parisien pur cru que si peu de gens connaisse cette incroyable boutique CDG dédiée uniquement à ses parfums : toutes les références sont là et l’accueil chaleureuse de la vendeuse amoureuse de sa marque tient lieu parfois de visite dans un musée dédié à la parfumerie moderne...et si la parfumerie est un art alors sachez que votre visite se fera dans l’atmosphère des cimaises blanches de Beaubourg ou du Centre Reine Sophia à Madrid, loin des cadres dorés d’Orsay, du Louvre ou du Prado. Il ne s’agit pas ici d’ "être branché" ou d’ "être bourgeoisement provoquant", il s’agit là d’être curieux, ouvert, peut être un brin aventureux....Les parfums ne sont pas "bizarres ", ils sont "nouveaux" parfois "sans compromis". L’oeil s’éduque, pourquoi pas le nez ?
Et si vous aimez les notes boisées, les notes d’encens il est indispensable que vos pieds se dirigent vers la place du Marché Saint Honoré : vous ne pourrez qu’y trouver votre bonheur de "niche" au prix du "mass markett". Lutens en bon génie a déjà reçu sur "au parfum" toutes les palmes, j’espère avec ce billet rendre ici modestement hommage à Christian Astuguevieille, le Directeur de Création des parfums de CDG. Merci à lui...vraiment.
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par Jicky, le 18 septembre 2013 à 22:47
Merci à vous AdRem, vous faites un avis très vrai sur Comme Des Garçons. La marque est d’une cohérence et d’une innovation à toute épreuve. Et je suis d’accord avec vous, on ne lui rend pas vraiment hommage que ce soit sur auparfum ou ailleurs sur la toile.
La boutique du marché Saint-Honoré est très agréable (bon, y’a pas assez de mouillettes par contre !), et on en parle pas assez. Merci de remettre un peu les pendules à l’heure.
(j’en parlais à corto maltese sur Midnight in Paris ===> le Black de CDG vaut VRAIMENT la peine d’être senti, et surtout il est vraiment pas cher !)
Je pense que le problème vient pas mal de la distribution, très très limitée : chez Colette qui me fait faire des crises d’angoisse dès que je sens les notes lactées de la boutique et dans cette boutique, ainsi que dans deux ou trois autres endroits hasardeux (marais je crois, dans une "pharmacie")
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par AdRem, le 18 septembre 2013 à 23:54
Heureux de lire votre commentaire, merci Jicky :)
Pour les points de vente CDG nous avons le même carnet d’adresse : je ne supporte plus Colette et le Marche Saint Honoré est à 2 pas donc oublions ce "Corner" snobinard ; chez CDG j’ai toujours eu toutes les mouillettes nécessaires mais en il est vrai qu’en général je me contente de 4 à 5 snifettes....au delà je n’ai plus confiance en mon nez :) ; et pour le marais je connais 2 points de ventes dont l’un tient lieu d’institut de beauté rue du Temple mais qui vend seulement les "made in Spain" de la marque (cad via Antonio Puig ;)...pour les exclusifs "made in France" ou les parfums en collaboration avec une autre marque, hors St. honoré il ne reste que le site de vente ligne (qui est parfait !!!) (siège à Londres sauf erreur)...Les comptoirs de l’homme près de Saint Germain est le bon choix pour la Rive Gauche ! (mais choix limité)
Je n’avais pas lu votre commentaire sur le Black.... Il aurait pu être écrit par moi à la virgule près !!! Troublant !!!!! "Black" est dans ma "collection" : aussitôt sentit aussitôt acheté (coup de cœur à prix d’ami).
Allez demain c’est décidé sous mon manteau gris ma peau sera enveloppée de bitume, de violette et de fumée : un vrai bonheur citadin :)
Vive (votre) odorat Jicky !
par ancien membre, le 4 janvier 2013 à 14:57
Je porte depuis plusieurs mois "Daphné" et je l’adore ! Y a-t-il un pro d’auparfum qui ait testé ce dernier ?
par wladimir, le 14 mars 2012 à 21:58
Quelle puissance ! Une aura quasi mystique...quoi de plus normal avec un tel encens. Je m’égare mais quelle chaleur rassurante... Bien à vous,
par xxerus, le 14 août 2008 à 15:48
Jeanne, à propos de parfums synthétique assumés, nous feriez-vous le plaisir de rédiger un article à ce sujet ? Je pense par exemple à CDG série Synthétique ("Tar" est pour moi le plus intéressant de la série) ou 71 et 53, mais je suis sûr qu’il existe d’autres maisons qui ont lancé des fragrances tout aussi improbables...
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par Jeanne Doré, le 14 août 2008 à 21:04
Il y a tant de parfums sur lesquels j’aimerais encore écrire ! Les différentes séries des CDG en font bien sûr partie, mais cela prend un certain temps avant de les apprivoiser, car même si je les ai toutes senties au moins une fois, cela ne m’a pas encore suffit pour en faire le tour. Je préfère avoir les idées en place plutôt que d’écrire des banalités. J’y viendrai, patience !
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par xxerus, le 14 août 2008 à 15:39
J’apprécie le blast d’aldéhydes et d’épices du départ ainsi que le coté médicinal et synthétique assumé de la fragrance. Petit bémol sur la tenue du parfum qui sur moi est trop fugace (peut être une question d’alchimie ?). Dans le même genre, je préfère nettement Gucci pour Homme, plus classe, naturel et tenace (et en plus moins cher).
par Le Nez Bavard, le 7 février 2008 à 11:56
Vous avez très bien résumé la façon dont je perçois cette marque. Comme des Garçons est en matière de parfum une maison très particulière. Elle plait beaucoup aux personnes branchées (parfois un peu trop d’ailleurs) parce que c’est différent, bizarre... Tout comme son pendant mixte CDG2, CDG2 Man n’est effectivement pas le parfum de Comme des Garçons le plus difficile à aborder. Plonger votre nez dans Avignon, Garage ou Odeur 71, la sensation est très différente et bien plus dérangeante. Mais effectivement on retrouve bien les éléments qui font la signature de la plupart des parfums de la marques.
Ce que j’apprécie le plus ici, c’est que l’on essaye. On tente des choses que personnes ne veut tenter, le résultat est très particulier mais change notre regard sur la perception des odeurs et de ce qui est "portable" ou non. Citons par exemple Tea, de la série 1 : Leaves. Le titre gentillet laisse place à un parfum qui sent le Lapsang Souchong dans tout ce qu’il a de plus gris et fumé. Il faut aimer le Lapsang Souchong, ce qui est mon cas, et e qui fait que j’aime porter ce parfum plutôt léger mais qui trace une sorte de halo autour de soi.
Vu le succès que commence à rencontrer cette maison, il faut croire que les gens commence à chercher d’autres codes, d’autres façons de penser...
euskalpyth
a porté 2 Man le 11 mars 2015
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par Compte supprimé, le 27 décembre 2016 à 17:57
Certains relèvent une ressemblance avec le vétiver du Labo, qu’en pensez-vous ?
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par AdRem, le 27 décembre 2016 à 20:46
Bonjour,
Ils ont le même papa, un nez nommé Mark Buxton...alors forcément on leur trouvent un air de famille.
Je vous repondrais donc bien "oui" c’est une évidence...mais je devrais vous dire "non" c’est une autre chanson...
Pour vous aider....ou vous compliquer la vie....au choix...j’aimerais souligner que l’un se fait acheter sous le nom d’EDT (CDG2 Man), l’autre se vend avec la dénomination EDP (Vetiver 46)....Mais bon ! Comme vous le savez déjà tout ce qui brille n’est pas d’or....et l’habit ne fait pas le moine....Quoique parfois.....
Alors pour essayer de mieux vous répondre, j’ai sortie pour vous d’une cave sombre et douillette mes 2 deniers flacons achetés en 2011...Et pschitt sur 2 mouillettes et sur 2 morceaux de peau...
Voici les résultats du Jury : 12 points pour Le Labo....Et 10 points pour Comme des Garçons....Mais nous sommmes en Hiver.....Qu’en sera t il en pleine canicule ?
Sérieusement j’aime ces 2 parfums, mais je préfère l’effet ciré voir encaustique peu "vendeur" et le voile d’encens qui habille le vetiver chez Le Labo, que l’effet à mon nez simplement boisé chez CDG.
Je préfère la rondeur, l’effet enveloppant du Vetiver 46 à la simple chaleur de Comme des Garçons...
Et puis il y a le prix....qui pourrait expliquer pourquoi l’outsider et premier né squatte parfois la première place du podium chez les perfumistas.....
Mais j’avoue que le deuxième fils plus dandy et plus freak du Le Labo me rend plus heureux....et moins riche.
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par Aloxe, le 28 décembre 2016 à 13:17
Merci beaucoup AdRem de vos précieux conseils.
Votre profil m’interpelle et je m’y reconnais bien. Je recherche un remplaçant à Sycomore edt qui a été mon premier coup de coeur et ma signature. J’aime également Vétiver Extraordinaire que j’ai offert (malheureusement ?!) à un ami, qui ne peut plus s’en passer.
J’ai très peu de parfums, contrairement aux "vrais perfumistas". Il me reste seulement un flacon de Poivre 23, mais j’avoue le porter peu, et c’est tout !
J’aime l’idée d’un parfum auquel je/l’on m’identifie, sans m’interdire quelques infidélités estivales avec les colognes.
Alors, j’ai pensé à ces deux parfums, et peut-être à Helmut Lang.
Merci ! et bel avatar !
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par AdRem, le 28 décembre 2016 à 18:53
Bon !
Commençons par la fin : mon "nouvel" avatar date de 1943...un projet pour le parfum « Bandit » de Robert Piguet.
Puisque votre trajet olfactif semble tourner autour du Vetiver, je vous proposerais un parfum peu porté (et c’est tant mieux pour une signature olfactive) :
"French Lover" chez FM où le vetiver va se voir habiller notamment de vert (galbanum) et de fumée (encens)....un boisé aromatique....Après c’est vrai que le galbanum est une note clivante : on aime ou on fuit.
Cela se nommait un "Bois d’Orage" aux US et c’est très juste à mon nez...mieux que ce nom idiot de grenouille casanova. Enveloppant....parfait pour l’hiver.
Et ça diffuse.....merveilleusement.....bien...sereinement. Dandy !
Pour la route et gratuitement, je vous propose un autre Vétiver mieux aimé...presque gourmand avec sa note de crème de marrons... et insolite avec une note "metalique/froide" en fond sonore :"Fat Electrician"chez ELO....Très tenace à mon nez sur ma peau, mes vêtements.
Et je vous redis combien j’aime le Vetiver46 / CDG2 Man.
Enfin pour remplacer votre Poivre23 du Le Labo made in London....je vous propose une bombe aromatique épicée....beaucoup moins couteuse....et toujours unique en ce genre : "Cozé" chez PG (voir critique ici sur Au Parfum et chez Kafka dont j’ai posté le lien)...Là aussi ça passe ou ça casse : toutes ces notes épicées, boisées, gourmandes sans sucre qui se télescopent peuvent être un trop grand feu d’artifice pour certains nez....Pour les autres c’est que du bonheur...
Ces 4 parfums sont reconnaissables entre mille....Desolé d’avoir été si bavard si vous les connaissez déjà.
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par Aloxe, le 29 décembre 2016 à 17:41
Merci pour vos suggestions !!
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