1697
Parfums Frapin & Cie
- Marque : Parfums Frapin & Cie
- Année : 2011
- Créé par : Bertrand Duchaufour
- Genre : Féminin - Masculin
- Famille : Ambrée
- Style : Gourmand - Pointu - Sensuel
Belle haleine
par Jeanne Doré, le 20 avril 2015
Je sais, je n’ai encore jamais parlé des parfums Frapin, nés de l’envie de David Frossard [1] de prolonger en parfumerie, la tradition et le savoir-faire de cette ancienne et respectable maison de cognacs.
Et je n’ai vraiment aucune excuse, à part éventuellement celle de l’embarras du choix, tant on peut être charmé à chaque fois que l’on sent un parfum Frapin.
1697, de la date à laquelle la famille Frapin fut ennoblie par le roi Louis XIV, et qui illustre à mon avis assez bien l’esprit maison, sera donc mon premier.
Bertrand Duchaufour, son créateur, a semblé utiliser pour 1697 le même accord de départ que son Vanille Absolument pour l’Artisan Parfumeur, mais la gousse de vanille s’imprègne ici de notes fruitées (poire, coing) qui reconstituent en tête les vapeurs d’une poire williams, dégustée à la fin d’un bon dîner. De puissantes notes boisées, comme directement échappées d’un fût de chêne, enrobent cette eau de vie avec des notes de patchouli, de fève tonka et d’épices chaudes, cannelle et girofle, rejouant la partition d’un précieux rhum ambré, tel un bon Diplomatico vénézuélien aux arômes complexes et liquoreux de fruits secs, de tabac blond et de miel.
A fil de l’évaporation, 1697 prend différents visages, faisant tour à tour fuser des effluves d’éthanol, dans une sensation intime et troublante d’haleine post-dégustation un peu chargée… Puis ce sont les épices, le tabac, quelques notes florales et cuirées, et enfin une facette cacaotée presque gourmande, qui mènent une danse mouvante et fluide, dans une agréable ivresse chancelante…
Une dégustation d’alcool qui vous ne fera pas mal au foie, ni sentir fort de la bouche, mais juste doucement tourner la tête !
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par Farnesiano, le 22 avril 2015 à 22:29
Bonsoir Jeanne. Plaisir de retrouver ici un de mes Frapin préféré dont vous décrivez si bien les notes liquoreuses. J’ai souvent évoqué ce 1697 sur Auparfum car j’avais eu la chance de découvrir sa toute première concentration lors d’une démonstration à Bruxelles. Edité à je ne sais plus combien d’exemplaires, ce premier cru était plus intense encore, et beaucoup plus cher, que la version actuelle que je possède.
Ce parfum me fait saliver oui, rêver et surtout voyager, peut-être même plus que Caravelle épicée. Je me permets de faire un copier-coller de ce que j’en disais l’automne dernier lors d’un échange avec Opium et Alia, le 17 novembre précisément.
1697 est bien plus qu’un gourmand, comme le dit si bien Opium. A mes yeux, il s’enrichit de tant de notes épicées, boisées et même orientales que je l’appellerais gourmand gourmet ! Son côté rhum-cognac en font un parfum supérieur : presque un art de vivre. On est dans un bureau lambrissé *, par un soir d’automne, confortablement installé dans un fauteuil club ou chesterfield, un verre d’alcool à la main et les yeux fixés sur le feu ouvert dont les chenets scintillent. Derrière nous, débordante de livres rares, récits de voyages, romans initiatiques, mémoires, vieux atlas, la bibliothèque se fait l’écho des crépitements du feu et soudain, de l’effondrement d’une bûche... Un album de photos anciennes, resté ouvert sur la table en palissandre, nous a replongés dans une époque, pas si éloignée, où l’on voyageait plus souvent et où l’inconfort de l’aventure ne nous faisait pas peur. Il ne tient qu’à nous d’enfiler notre pelisse et d’aller chez notre meilleur ami voisin pour s’enivre avec lui ou pourquoi pas, lui proposer un séjour dans les îles lointaines, voire un formidable tour du monde... et re-découvrir tout un univers à la Jules Verne.
Il y a une ligne gourmande-épicée orientalisante, franche et très lumineuse que j’adore, assez typique de l’infatigable Duchaufour (et tout à l’opposé de l’art d’un Ellena) : fil conducteur que je sens dans Traversée du Bosphore (2010), dans 1697 (2011), dans Trayee (2012) et dans le tout récent, et plus miellé que vanillé, Or du Sérail. Et vous avez raison Jeanne de citer le très proche Vanille absolument
* Frapin a d’ailleurs commercialisé il y a deux ou trois ans une bougie appelée Bureau ou quelque chose comme ça, qui pouvait rappeler 1697 mais avec une note prononcée de cuir, encens et cendres.
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par ghost7sam, le 23 avril 2015 à 10:11
Bonjour Farnesiano
Je crois que j’ai déjà mis le nez sur ce 1697, mais je ne m’y étais pas attardé. Vos évocations sont si séduisantes que j’irai ressentir cette oeuvre de Bertrand Duchaufour-etaumoulin.
Chez Frapin, mon favori reste Speakeasy, où les notes tabacées généreusement dosées par Marc-Antoine Corticchiato se marient avec une ouverture fraîche et mentholée (le fameux accord "mojito"). Le reste de leurs parfums m’est assez méconnu, à part Nevermore que j’ai senti à son lancement et qui, après des débuts encourageants, me plaît moins avec le temps (j’ai une impression trop "synthétique"). Paradis Perdu me semble intéressant sur le papier, un vétiver vert traité différemment que le boisé masculin habituel.
Merci pour votre texte
peace
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par Ankalogon, le 30 avril 2015 à 15:37
C’est mon premier Frapin, chaleureux et réocnfortant, il m’en reste un fond de flacon que je ne me décide pas à finir.
Diamétralement opposé, j’aime aussi le pétillan L’Humaniste.
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