Y, le nouvel homme créatif par Yves Saint Laurent
par Léonore Fernandez - Jeanne Doré, le 8 septembre 2017
Après le premier féminin d’Yves Saint Laurent lancé en 1964, ce nouveau parfum masculin baptisé Y - prononcé « why » - souhaite incarner les valeurs d’une génération d’hommes créatifs, entrepreneurs et accomplis.
Le parfum Y est présenté à la fois comme une révérence au créateur de la maison connu pour avoir eu le sens « de l’audace et de la singularité » ; mais aussi un hommage à « une génération créative composée d’hommes qui osent suivre leurs passions et tracer leur propre chemin. La lettre Y est une image puissante, simple mais symbolique – c’est la représentation de la nouvelle masculinité YSL, une masculinité qui embrasse la diversité et soutient la créativité. ».
Les hommes ayant travaillé autour de la campagne de cette fragrance sont les symboles de "l’esprit Y". Le photographe américain Matt Lambert et le réalisateur français Manu Cossu sont les esprits créatifs et passionnés ayant mis en œuvre le visuel de la campagne dans lequel apparaissent trois ambassadeurs de Y : le rappeur londonien Loyle Carner, le sculpteur new-yorkais Davis A. Flinn et le chercheur parisien en intelligence artificielle Alexandre Robicquet.
Le flacon, signé par la designer Suzanne Dalton, avec ses lignes minimalistes et son esprit monolithique, présente toutefois une signature unique : « une encoche latérale soulignant un Y géométrique métallique ». Cette « expression de pureté » a été conçue comme « un hommage à la modernité et à la créativité. ».
Pour représenter cette hardiesse créative Dominique Ropion a revisité un emblème de la parfumerie masculine : la fougère. Il a interprété les codes vestimentaires typiques de l’« homme Y » pour les traduire en odeurs. Un T-shirt blanc, « clair et lumineux », en notes de tête, traduit par « des notes fraîches d’aldéhydes, de bergamote et de gingembre, avant de s’exprimer dans un sillage plus traditionnel d’absolu de géranium » et une veste noire élégante, forte et sensuelle retranscrite par des « notes douces de sapin baumier, d’ambre gris et d’oliban » pour les notes de fond.
Y, eau de toilette 65 euros / 60ml et 89 euros / 100ml
Premières impressions
Nous commençons presque à trouver ça normal que les marques de parfums piochent dans leur portefeuille de noms déposés pour lancer des nouveautés sans aucun rapport !
Bref, vous l’aurez compris ce “Why” n’a rien à voir avec le premier féminin lancé par Yves Saint Laurent en 1964, nommé lui aussi Y, mais qui n’a pas semblé gênant à ce nouveau baptême. Y - comme “génération Y”, ou comme “ouh...aïe !”, au choix - incarne une parfumerie asexuée, hygiénique et rassurante, un aromatique baigné dans les muscs blancs, entre lessive et gel hydroalcoolique. Un départ très aldéhydé métallique et des notes aqueuses ozoniques laissent place à un curieux accord floral poudré cosmétique, presque enfantin, qui s’étire sur un fond de bois propres. Le T-shirt évoqué est bien présent, si blanc qu’il en devient presque transparent, dans une atmosphère épurée, ultra-propre, quasi médicale, et tellement musquée que le parfum semble s’étouffer tout seul et en devient ethéré, gringalet, à la diffusion et au volume limités.
Pas moche, mais loin d’être passionnant.
à lire également
par gabichou, le 22 septembre 2017 à 18:56
Bon, et bien je suis d’accord avec tout ce qui a été dit ...
1) je trouve scandaleux que YSL se permette de réutiliser le nom "Y" pour un parfum qui n’a rien à voir avec l’original - enfin bon, Miss Dior est passée par là, on n’est plus à une arnaque près.
2) ce parfum, outrageusement mis en avant dans les - ahem- "parfumeries sélectives", au point qu’il devient difficile d’y échapper, n’a rien pour faire rêver. Revisiter la fougère, je veux bien, mais franchement si c’est pour faire ça, autant rester chez soi.
par ChrisB, le 15 septembre 2017 à 17:01
Vous m’enlevez les mots de la bouche : "pas moche". C’est tout à fait ma première impression. "Pas mal", "pas nul", "pas mauvais", "pas dégueu". Vraiment pas de quoi s’enthousiasmer.
Par contre, si je ne l’ai pas essayé sur moi, sur mouillette il a une excellente tenue et une jolie évolution je trouve. Autre point positif, le flacon est très beau. En revanche ce "why" grrrr.....
Au final je le trouve moins pire que les dernières sorties de la maison YSL...en même temps était-il possible de faire pire ?
par EDM, le 15 septembre 2017 à 15:24
Encore (et c’est très triste) un parfum des plus banals pour homme. Il pourrait-être confondu avec un déodorant axe. Pourtant le descriptif semblait sympas (comme le nouveau parfum pour homme Givenchy qui, à mon goût, est très simple aussi).. J’ai l’impression que pour trouver un parfum homme qui sort un peu du commun il faut absolument taper dans le parfum de niche et donc ainsi taper dans son portefeuille..
par senseo, le 15 septembre 2017 à 10:42
Bon, tout a (déjà ?) été dit je crois...
Je ne vais pas en rajouter, si ce n’est que sur ma peau, une heure après le pschitt, ce que je sens c’est... L’homme de YSL.
Donc côté créativité, c’est clair on repassera.
par FloraGardenia, le 13 septembre 2017 à 14:27
Le parfum de "l’audace, la singularité et la créativité" ???! Laissez-moi rire (jaune) ! Un énième clone d’Invictus, du déjà senti à l’overdose, une odeur de gel hydroalcoolique, c’est bien cela oui :( Tristement plat et uniforme comme un déo stick Narta homme. Ou froidement aseptisé comme un désinfectant d’hôpital. Tellement sans âme qu’il me fait froid dans le dos !
YSL a vendu son âme à la rentabilité, donc normal que ce nouveau parfum possède une froideur robotique déshumanisée. M. Saint-Laurent doit se retourner dans sa tombe ! :(
par Nez inexpert, le 13 septembre 2017 à 00:40
"Ouaïlle" ? Elle est forte, celle-là. Une maison française, d’un groupe français, sort un parfum fabriqué en France, et prétend nous imposer de prononcer son nom, latin, en angliche ? Pas pour moi, merci, je ne suis ni hipster ni touriste gobe-mouches. Rien que pour les entendre me corriger, j’irai quand même demander à sentir le nouveau "I grec" - mais je ne risque pas de l’acheter. Les cuistres ne toucheront pas à mon oseille.
par Jean-David, le 11 septembre 2017 à 12:34
Mettons YSL sur notre liste de marques à nationaliser, pour sauver le patrimoine olfactif français, et garantir des lancements qui fassent honneur à notre tradition de créativité et de qualité.
par Nezenmoins, le 9 septembre 2017 à 08:11
L’article décrit très bien le dit Y et cette impression de déodorant. Ils se ressemblent tous car on retrouve cette impression de fraicheur déo dans la plupart des lancements, le nouveau Gentleman de Givenchy par exemple.
Il y a une telle ressemblance que je ne ne laisse plus le temps au parfum de s’exprimer car dés la première impression je perçois tout de suite un air de déjà vu et d’ennui profond.
à la une
Bon nez bon œil : la liste de Noël de dernière minute
À quelques jours de Noël, nous avons dressé une liste (non exhaustive) des publicités de parfums qui ont croisé notre regard dans la rue. Voici une appréciation - évidemment très personnelle - de ce qui vaut vraiment le coup de nez.
en ce moment
il y a 16 heures
Vous semblez oublier les notes poivrées ou les notes de baies qui apportent tout leur charme à(…)
il y a 3 jours
Où donc ai-je lu à propos de 1000 que Luca Turin recommandait à la gent masculine le port de(…)
Dernières critiques
Armonia - Anatole Lebreton
Nombre d’or de l’iris
Infuse - Akro
Songe d’une nuit des thés
Feu sacré - Réserve en Afrique
Désert brûlant
par halfeti, le 4 avril 2018 à 11:17
Bonjour
je suis nouveau venu sur le forum, je me permet d’écrire ici car c’est un de mes parfums.
Je m’excuse par avance pour mon orthographe perfectible.
Comme la dit jeanne, ce parfum est très propre sur lui aucune animalité et pas franchement sensuel.
Par contre il a une très bonne tenue et un sillage honnêtes... on ne remarque pas forcément ce dernier car son association olfactive avec un produit lessiviel camoufle un peu ce sillage.
C’est un parfum qui m’évoque à la fois un vieux Bourgueuil à tanin fondu et à la fleur du rosier Marcel Pagnol. Rosier qui comme le bourgueuil possède un parfum de framboise non sucré reconnu.
Pas de révolution olfactive évidement, pas un grand cru non plus, pour ma part je le vois comme un parfum élégant et délicat que l’on peut porter tout les jours sans être indisposé (je porte par exemple l’eau des baux, mais si je suis malade ou juste fatigué, il me met mal à l’aise, Y lui passe quoiqu’il arrive).
Sur des professions physique ou lié à l’alimentaire ce parfum justement propret est appréciable.
A l’image du bourgueuil, c’est un parfum toute saison(il me manque la grosse chaleur pour certifié ce que j’avance, mais je ne vois pas pourquoi ça ne le ferait pas) c’est un parfum qui s’acquitte très bien du quotidien voir du dimanche en famille avec un rôti de boeuf et des pomme de terre sautée.
Grandes occasions, opérations séductions sensuelle et lascive, originalité ou affirmation de personnalité, ça n’est pas pour lui.
Seulement tout le reste, et vis à vis de mon milieu socio-professionnel, un peu celui d’une majorité de français je pense, il le fait très très bien... à un prix somme toute raisonnable voir bon marché lors de promotion.
PS : Je ne sais pas si je dois remercier ou haïr les parfumistas de ce forum pour les belles émotions qu’ils ou elles m’ont aidés à sentir et ressentir.
quoi qu’il en soit je vous reste fidèle.
Répondre à ce commentaire | Signaler un abus