White Musk
The Body Shop

Les Classiques
- Marque : The Body Shop
- Année : 1981
- Genre : Féminin - Masculin
- Famille : Florale
- Style : Classique - Sage - Sensuel
Fleurs et Musc
par Thomas Dominguès (Opium), le 18 décembre 2012
Il y a des parfums qu’on n’a pas vraiment besoin de présenter tant leur réputation et leur notoriété les ont précédés. White Musk est, ainsi, un parfum culte, presque aussi connu que Chanel Numéro 5. Pourtant, sa critique n’avait pas encore trouvé sa place sur auparfum. Voici cet "oubli" réparé.
Après un envol fortement alcoolisé, proche d’un trait de vodka, une impression vague de fruits noirs me submerge les narines : cassis, groseille, mûre. Ces fruits d’été, glissés dans la corbeille, plutôt naturels au départ, se font plus sirupeux et collants ; friandises en somme, accompagnées d’un trait de grenadine acide.
White Musk, inspiré d’un autre best seller outre Atlantique, le Musk de Jovan, fait également penser à Mûre et Musc, la pétillance et la verdeur en moins. Il y a aussi quelque chose de la chaleur du Musc de Réminiscence.
LE "Musc Blanc" qui a permis d’intituler ce mythe de The Body Shop, et qui confère cette inflexion de fruits rouges à violacés que je détecte, mais est moins sensible à d’autres, est la Galaxolide. Matière de synthèse très peu onéreuse, elle a, en outre, l’énorme avantage d’être quasiment un parfum en soi, avec ses facettes de framboise écrasée, de mûre et de cassis, et la sensation d’un chaud cocon qui la caractérise, enveloppant et semblant animé d’une vie propre.
La Galaxolide a tant d’avantages qu’elle parfume les lessives depuis des années, ce qui, par retour de balancier, donne cette sensation d’être frais, propre et enveloppé d’un cocon rassurant, amplifiée par la présence de notes aldéhydées savonneuses et toujours très blanches.
La facette florale est, ici aussi, présente : une vague impression poudrée de violette ou d’iris, hésitant, pour moi, entre bonbon et couronne de fleurs violacées, opulentes et cosmétiques, entre rose, jasmin et ylang-ylang. Ce bouquet floral, dense, me paraît plastifié, comme si on avait enveloppé un grand bouquet de fleurs sous un emballage translucide assourdissant. Cela rend subtile la diffusion, conférant au sillage un certain maintien qui lui sied plutôt bien.
Collant à la peau, avec ses notes de fond vanillées et boisées, il dure des heures mais n’est pas importun. Inutile, toutefois, de s’inonder de White Musk : si vous ne le sentez pas, c’est que l’anosmie a frappé, rien y fera. ;) [1]
Alors que les muscs séduisent toujours autant, White Musk semble bien placé, avec son prix plutôt riquiqui, pour rester le numéro 1 des muscs propres.
Avec lui, pas de variations et jeux de clair-obscur entre une propreté apparente et une légère crasse dissimulée, comme c’est le cas du Musk de Kiehl’s ou de Clair de Musc de Serge Lutens. Il s’agirait plutôt d’un Malevitch, autour d’un blanc si propre et pur, qu’on parviendrait, à peine, à détecter de légères inflexions rosées... A peine.
Ce musc simple et très "clean" a, pourtant, une véritable originalité olfactive qui le distingue de tous les autres et permet de le reconnaître entre mille. Il est confortable comme tous les muscs, mais reste l’un des plus facilement identifiables.
Probablement est-ce l’une des raisons, avec son moindre coût, qui participe de son succès et de la fidélité de certain(e)s de ses fans depuis des années...
Prix : à partir de 17 euros les 30ml
* Ce parfum fait partie de notre rubrique Parfums à petits prix
[1] Il arrive, avec les parfums contenant de fortes quantités de muscs que l’on ne les perçoive plus. Outre une adaptation à une information devenue "inutile" pour le cerveau qui en a supprimé la perception ("Mon parfum chéri que j’adore, qui est ma seconde peau, mais que je ne sens plus..."), il est probable que des habituations et anosmies se développent davantage avec les parfums musqués qu’avec les autres. Inutile de s’inonder : En augmentant les quantités appliquées, vous ne le sentirez mieux qu’à la vaporisation, mais, ensuite, encore moins, et de moins en moins avec le temps. Le seul résultat obtenu sera de vous faire détester par celles et ceux qui seront amenés à vous côtoyer, si elles/ils ne sont pas mort(e)s asphyxié(e)s.
Deux conseils : Faites une pause avec votre "chouchou" et... Soyez infidèle !
à lire également
par Frédéric, le 19 décembre 2012 à 17:55
Vous avez raison d’en parler de ce parfum, c’est un vrai classique et il devrait être obligatoire pour toutes ces jeunes filles qu’on croisent en troupeau devant le rayon Paco Rabanne de la parfumerie (avec les cris...mon dieu que ça crie). Il n’est pas aussi intéressant que d’autres classiques comme celui de Kiehl’s mais il tient la route malgré un prix qui laisserait imaginer le pire. Par contre pour le pire il y a la série de parfums dérivés dans la même marque, on dirait qu’ils essayent de vendre du diesel aromatisé en flacon pompe.
Répondre à ce commentaire | Signaler un abus
par Opium, le 22 décembre 2012 à 12:51
Bonjour Frédéric.
Merci. Il nous a semblé utile, également, de déplacer à nouveau un peu de lumière sur ce "petit parfum" devenu "un grand".
Effectivement, le prix pourrait laisser craindre le pire. Et, finalement, non. Ce n’est pas le "truc" le plus innovant qui soit. Mais, pour peu qu’on joue le jeu, cela fait pas trop mal le job. Comme je l’expliquais à Dau, aujourd’hui, ce parfum ne me parle plus. Mais, il m’a accompagné durant quelques années. ;)
Je lui préfère, clairement, l’Original Musk de Kiehl’s, qui raconte davantage de choses et joue une partition plus complexe, entre clair-obscur, entre propreté avouée et animalité/sensualité que l’on tente de dompter. Il aura, peut-être, lui aussi, son article un jour. Il le mériterait. Mais, durant cette période des fêtes, la lumière projetée sur le musc de The Body Shop aura profité à l’autre musc également.
Pour ma part, j’aimerais bien découvrir le Jovan... ^^
Je suis bien d’accord, passer un peu de temps pour tester ce parfum-ci serait plus utile que d’autres stands. Image très parlante au fait : A peu près la même que devant, aujourd’hui, le stand Jimmy Choo : "Ca sent TROOOOOOOOOOOOOOOOOOP BOOOOOOOOOOOOOON ! !!!! !!!! !!" *part vomir déspespéré*
En revanche, si White Musk est pas (trop) mal, ses flankers sont, souvent, abomiffreux. Mais, ils cartonnent... #VDM
Bon, j’arrête là mes vachardises (pas très dans l’esprit de réconciliation de Noël) et pars manger (comme ça, vous savez tout). ^^
Bon week-end.
Opium
par dau, le 19 décembre 2012 à 09:35
Ce musc très lessive, je n’ai vraiment jamais compris son succès... Mon Dieu qu’il m’ennuie ! Je n’en parlerai même pas comme d’un parfum en soi, juste comme d’une odeur. Pas déplaisant en soi, mais j’aime mieux passer mon tour...
Répondre à ce commentaire | Signaler un abus
par Opium, le 22 décembre 2012 à 12:39
Bonjour Dau.
Pour ma part, j’ai adoré ce musc tout simple dont l’odeur me paraissait si originale... Il y a entre 15 et 20 ans.
Je voulais rédiger sur ce parfum, cette "odeur" pour toi, car, au vu de son immense succès, il me semblait utile de lui trouver une place sur auparfum. De plus, je renouais avec un "vieux copain", et avec une part de mon passé (#madeleindeProust).
Mais, lors de la rédaction, une anecdote a eu lieu que je peux vous révéler ici.
Jeanne a bien voulu me laisser seul profiter du titre de rédacteur, mais, sans son aide, je n’aurai pas été aussi juste et pertinent.
Il m’est apparu qu’aujourd’hui, ayant un peu mûri (qui a dit "vieilli" ? ? ! ! !!!!! !), ce parfum, ou cette "odeur", m’ennuie, je ne le/la comprends plus tout à fait (on ne se comprend plus ?). Ce parfum n’est pas moche. Mais, juste, cela ne me parle plus comme par le passé.
Je le perçois de manière étrange : "J’hyperosmise" et sent trop la facette fruits rouges (car je ne l’aime pas), alors qu’elle est mineure, et je ne sens pas les aldéhydes, ni le bouquet floral, qui devrait être opulent et me semble étouffé, suffoquant sous le film plastique formé par la Galaxolide. J’ai un peu le même sentiment avec certains parfums nourris à l’Iso E Super et à ce musc des années 90, comme Trésor, Poême, et d’autres... que je nomme des "bouquets floraux sous plastique". Les fleurs me semblent assourdies, renduies muettes, un peu éteintes en somme, un peu artificielles. Cela me semblait déjà le cas au début des années 90 alors que je n’avais pas les connaissances que j’ai acquises depuis : Perfumista avant l’heure peut-être... ^^
Sans Jeanne, l’article aurait été moins vrai tant j’aurais collé de moi à ce parfum, qui inspire tant de monde, mais plus moi aujourd’hui (cela reviendra peut-être). Merci beaucoup à Jeanne pour ses ajustements.
Bref, ça, c’était pour le moment "racontage de life". ^^
A propos de l’aspect "lessive", je ne sais pas si tu as l’occasion d’utiliser la lessive "Génie Lavage à la main sans frotter. Mais, quand tu verses de l’eau chaude sur la lessive, c’est flagrant. L’évaporation massive, C’EST White Musk. ;))
Bon week-end.
A bientôt.
Opium
à la une
Héliodose - Marlou
Héliodose se propose de connecter le monde végétal au règne animal par le biais de l’indole. Attention, ça décoiffe !
en ce moment
hier
Cette tendance des flacons tout droit d’une verrerie bon marché m’exaspère un peu. Les prix(…)
Dernières critiques
Chemin d’amande - Une Nuit nomade
Amande complète
L’eau d’or dort - Fascent
Fleur de bonne humeur
Vénus céleste - Denis Durand
Déesse dans le boudoir
il y a 10 heures
Rassure-toi, la parfumerie bien genrée et pas écolo pour un rond, ça existe toujours, on la trouve(…)