Auparfum

Valeur Absolue se conjugue au Plus Que Parfum

par Jeanne Doré, le 27 mars 2014

Valeur Absolue n’est pas vraiment une nouvelle marque : créée par Christel Bergoin en 2009, elle avait été une marque très confidentielle, avant d’être mise en liquidation et reprise par une ancienne directrice marketing de chez Firmenich en 2012, qui vient de relancer 3 parfums autour d’un concept basé sur la neuro-cosmétique.

Les "Plus que Parfums", Harmonie, Sensualité, Joie-Eclat correspondent chacun à une émotion, et renferment tous un extrait d’immortelle qui aurait des effets sur la production d’endorphines, ainsi que des oligo-éléments et des petites pierres, ou perles, apparemment là plus pour « rendre visible l’invisible ».

Harmonie est construit autour d’un accord fleur d’oranger et bergamote, avec beaucoup de bois musqués, dans un esprit un peu Bulgari au Thé Blanc. Il est supposé relaxer celle qui le porte.

Sensualité est un floral boisé, avec une rose un peu fruitée, des fleurs blanches et un fond ambré musqué, une sorte de petite soeur de Chloé. Ses oligo-éléments ont des propriétés stimulantes.

Joie-Eclat démarre avec des notes hespéridées de mandarine et de pamplemousse et évolue sur un fond floral boisé, qui évoque certains Jardins d’Hermès. Il revendique des propriétés énergisantes et revitalisantes.

A travers un discours très scientifique "expert", Valeur Absolue veut démontrer que ses parfums, contenant certaines substances actives peuvent influencer l’humeur.
Mais, les parfums ont depuis longtemps ce pouvoir ! Si tant est qu’ils soient conçus avec talent... Ce n’est pas aux assidus d’auparfum que je vais l’apprendre : les parfums nous émerveillent, nous émeuvent, nous rendent heureux, peuvent même parfois nous faire pleurer...

Les parfums de Valeur Absolue ne sont pas mauvais, ils semblent en effet contenir quelques belles matières naturelles qui leur donnent du relief, mais leur teneur en quelques « substances actives » suffira-t-elle à compenser leur profil relativement commercial et déjà-vu, pour rendre heureuses celles qui les porteront ?

Et vous, pensez-vous que les parfums ont besoin de recourir à la pharmacopée pour susciter des émotions à ceux qui les portent ?

75 euros les 45ml, disponible en ligne sur le site Valeur Absolue.

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par Nicolaï, le 31 mars 2014 à 20:26

Oui, Jeanne, on vise à fond sur l’effet placebo et ça marche (en tout cas auprès d’un certain type de clientèle, volontiers crédule). Ça me fait penser à ceux qui achètent du sel "de la Mer Morte" ou de "l’Himalaya" (du NaCl -chlorure de sodium), pensant que leur préparation gagnera en exotisme et en altitude culinaire. Ce qui est amusant – ou grave, c’est selon – c’est que vous n’enlèverez jamais à ces gens-là l’idée que ces produits sont de toute évidence meilleurs, plus performants. Tout comme en cosmétique, les "crèmes riches" au "coeur de caviar" et autre poudre de diamant... Alors lorsqu’en plus les "tests le prouvent", alors là c’est le nirvana... ;-)

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par , le 2 avril 2014 à 16:29

Ici je me permets d’intervenir, au risque de me faire jeter des bobos parisiens a la tête : la qualité des produits que l’on utilise influe forcément sur la qualité du produit fini. Bon dans le cas du sel c’est pas flagrant vu qu’on doit en utiliser très peu, mais deux sels différents, selon la façon dont ils ont été traités et purifiés, auront un gout différent. Dans la cosmétique, si les produits sont réels (de l’huile de rose musquée oui, de la poudre de diamant non) leur présence reelle en quantité suffisante ou non et leur qualité influent sur l’efficacité du produit.
il me semble que c’est pareil en parfumerie : des beaux ingrédients relèvent souvent la qualité d’un parfum, l’usage de poudre de perlimpimpin est souvent un simple effet marketing.
Enfin, certaines huiles essentielles ont une vraie action, calmante ou énergisante ou autre. Alors pourquoi pas un parfum ? Mais ce n’est pas le but, si un parfum fait du bien a celui qui le porte ce doit etre avant tout une question de confort, de se sentir bien avec... comme un beau vêtement, ou un vêtement doudou.

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par Jeanne Doré, le 2 avril 2014 à 22:40

Nicolaï, nous sommes bien d’accord, la technique du "perlimpinpin" a de tout temps bien fonctionné en cosmétique, et encore plus aujourd’hui en parfumerie...

Erzébet, oui tout à fait, la qualité des matières premières ont un effet si elles sont utilisées en quantités suffisantes, et pas seulement "symboliques"...

Pour ce qui est des vertus "aromacologiques" des huiles essentielles, oui cela existe, mais comme bien d’autres sciences "alternatives", difficile à prouver ! Et puis la dimension culturelle est selon moi pas négligeable : si vous associez par exemple la lavande à un produit d’entretien depuis que vous êtes né, elle ne risque pas de vous relaxer.... La perception d’un parfum est avant tout émotionnelle, pas mécanique !

Par ailleurs, j’ai lu qu’une étude récente avait été menée par Roger & Gallet qui parvenait à démontrer que son Eau de Bienfaits rendaient significativement les femmes qui le portaient plus heureuses que celles qui portaient leur eau de toilette habituelle... je ne me souviens pas des conditions exactes, mais si la deuxième catégorie portait La Vie Est Belle ou le nouveau Miss Dior, je peux comprendre :)

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Frédéric

par Frédéric, le 27 mars 2014 à 16:09

C’est vraiment une question intéressante que celle de la pharmacopée mais vous la prenez complétement du mauvais sens Jeanne (si je peux me permettre). La question première dans l’équipe marketing est quelle marge de bénéfice allons-nous prendre ?(le Luxe à 85% est déjà hyper exploiter on vise moyen soit 80%)...puis ensuite comment allons-nous présenter une marge bénéficiaire de 60€ sur 45ml de produits moyens vendu 75€ ? Et la (Enfin) votre question intervient Jeanne : que pensez-vous de la pharmacopée dans le parfum ?... :)

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