Parfums de niche
par Youggo, le 16 janvier 2014
Vaste débat. Je parle un peu de cette situation dans mon dernier article sur Bois d’Ascèse.
Initialement, le terme de "niche" est un mot du jargon marketing et économique. Il fait référence à un secteur ou un marché confidentiel, s’adressant à une clientèle restreinte de connaisseurs (mais disposant souvent d’un important pouvoir d’achat, ou en tout cas consacrant une part plus importante de leurs revenus pour ces produits). Ce sont, grosso-modo des secteurs délaissés par la distribution de masse, et occupés par une poignée d’entreprises en position de quasi-monopole, et donc bien connues des clients. Le mot "niche" fait référence aux côtés restreints, limités, discrets voir cachés de ces marchés.
Ainsi les premiers pionniers de la parfumerie confidentielle étaient clairement des marques "de niche". Mais depuis 2/3 ans (voir même 5/6), la niche a explosé et est devenue un véritable phénomène de mode et surtout un business juteux. Tout en restant inconnue du grand public, la parfumerie de niche est sortie de ses limites. La clientèle est passée d’une poignée de connaisseurs à une large population de modeux et de gens très aisés, avec des gouts et des exigences très différents. Beaucoup de petits nouveaux ont flairé le bon coup et sont venus proposer leur gamme. L’offre devient folle, incohérente, exponentielle. C’est une vraie jungle, et la qualité et la créativité sont de moins en moins au rendez-vous. On est sorti de l’underground, et les marques comme Malle, Lutens, Diptyque, ou même des plus jeunes (genre Kilian) sont devenues des stars des magazines féminins, à grand renfort de communication, de publicité et de placements de produits. Et vue cette offre massive et le nombre de nouvelles marques qui parviennent à survivre et à s’implanter durablement dans ce milieu, on peut imaginer que la demande est tout aussi énorme.
Donc clairement on ne peut plus parler de "parfumerie de niche", car le terme marketing est totalement dépassé par les réalités du marché. Le terme "confidentiel" est tout aussi faux. Alors peut-être devons nous parler plutôt de "parfumerie sélective", dans le sens sélect (pour ne pas dire élitiste), réservée à tous ceux qui ont le goût, la curiosité et les moyens financiers de s’en approcher.
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