Nu

par Farnesiano, le 5 avril 2018
Outre par son contenu lui-même absolument envoûtant, le merveilleux flacon-poudrier d’origine (supprimé et remplacé par 3 différents jusqu’à ce jour) avait pourtant de quoi séduire par la simplicité de sa forme coulée dans un acier légèrement brossé d’une étonnante teinte sombre, proche de celle d’un titane qui serait violacé. (On peut aussi y voir un grand anneau de roulement contenant et cachant ses billes... cfr art industriel.) Qu’on l’envisage à plat bien sûr, ou tenant en équilibre sur son bord par la stabilisation de son jus, c’est à mes yeux l’une des plus belles trouvailles en matière de flaconnage design de ce siècle. Sans compter ce nom magnifique écrit en lettres minuscules, pouvant se lire dans trois sens différents : gauche vers droite, droite vers gauche (nu = un) ou retourné bas en haut (nu se lira toujours nu). Et en anglais, nu c’est new. Et avec new, on lorgne vers " nude "... D’où le trouble que provoquait chez moi la double page publicitaire des magazines, qui avait de quoi susciter quelque délicieux fantasme avec cet entrelacs si tendre de lignes anatomiques androgynes, cuisses féminines mêlées à l’avant-bras délicatement velu d’un mâle... Superbe ! Et tellement plus original, plus visionnaire que les innombrables visage de stars plus ou moins vulgaires qui envahissent nos écrans en vantant de la m... et fatiguent nos pupilles autant qu’elles martyrisent nos narines.
Ah, de ce " nu ", je n’ai jamais reçu que des compliments, tour à tour curieux, intrigués, inquisiteurs mais toujours séduits. Un magnifique YSL comme la maison pouvait à l’époque singulièrement nous offrir. Sans remonter aux Y, Rive gauche, Opium, Kouros, Paris, Jazz et autres Champagne, il y eut aussi le très réussi Kouros Fraîcheur en 93, l’élégant Opium pour Homme en 95, le tout mignon In Love Again en 98, le terrible Body Kouros en 2000, le sensuel M7 peu après, le rétro et roboratif Rive Gauche pour Homme en 2003, donc très peu de temps après ce NU, absolument novateur. Depuis, çà et là, parfois une jolie chose mais déclinée à l’infini et sans beaucoup d’inventivité.
Merci, merci encore, cher Patrice, pour cette précieuse et si juste réévaluation !
Sensualité pudique, écrivez-vous, mais sensualité certaine, et ô combien addictive !
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