La Dompteuse encagée
Serge Lutens
Nouveau parfum
- Marque : Serge Lutens
- Année : 2021
- Créé par : Christopher Sheldrake
- Genre : Féminin - Masculin
- Famille : Florale
- Style : Opulent
Solaire givré
par Denyse Beaulieu, le 26 avril 2021
Si cette dompteuse possède une « détermination de marbre, fardée à blanc », son sillage évoque bien davantage la caresse du soleil que la morsure du fouet.
C’est un nom qu’on jurerait dicté à Serge Lutens par nos récents confinements.
Mais, connaissant l’oiseau, n’y chercherait-on pas un jeu de mots dont lui seul saurait la règle ? Jeu de mots, certes, mais autour des odeurs, la blancheur de l’amande et celle de la fleur de frangipanier (soutenue par l’ylang-ylang) étant liées par une fine couche de frangipane, saupoudrée de muscs propres. Lumière d’hiver filtrée par une poussière d’héliotrope. Rayon pailleté d’un pollen de tilleul ou de mimosa. Pétale lacté, arrondi de pêche, où se profile un gardénia, plus qu’une tubéreuse, car on y flaire un subtil relent de mousseron…
Si son créateur évoque la « détermination de marbre, fardée à blanc » de cette dompteuse, force est de constater que son sillage évoque bien davantage la caresse du soleil que la morsure du fouet.
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par Setsunaï, le 22 décembre 2021 à 14:01
Ce parfum est pour moi un des rares à conserver beaucoup d’élégance et de sensualité tout en évoquant franchement la lessive. Je le trouve grossier parce que très propre, presque trop, comme un melon duveteux, mais sublimé par une pointe d’impertinence, un soupçon d’opulence, un côté sirop à la poire d’amour qui tient l’assurance et la bonne humeur en haleine. L’équilibre entre le sucré et le musqué est très sympa. Il est poudré mais dans la poudre des choses scintillent, elle à l’air coupée à quelque chose de pétillant, de la paillette peut être. Ce quelque chose de soluble dans la poudre qui le rend plus onctueux. Je lui trouve dans l’ensemble un air rayonnant. La fleur de frangipanier est traitée avec beaucoup de subtilité et devient mature, gaie mais assez classe. On dirait même que c’est elle qui a été "fardée à blanc" et la voilà en fourrure qui boit un rosé pamplemousse dans un caniveau gondolé, une de ces petites rues étroites et bondées aux abords d’un opéra.
J’ai beaucoup hésité entre Féminité du Bois, fumée merveilleuse sur la peau, dont les épices un peu crémeuses collent bien avec l’hiver et l’odeur de mes cigarettes, mais contre toute attente cette dompteuse encagée qui ne partait pas favorite l’a emportée.
par Petrichor, le 26 avril 2021 à 20:02
J’aurais tellement préféré que le parfum s’appelle "la dompteuse enGagée" et pas encagée, comme je l’ai lu la 1ère fois, de travers.
Une dompteuse est une femme forte, donc dommage qu’elle soit privée de liberté. (Même si je comprends. Les fauves et la dompteuse sont comme le prisonnier et le geôlier : le geôlier est prisonnier aussi ! Il n’y a pas de bonne extrémité à un bâton, ou un fouet. A moins de s’apprivoiser mutuellement, on est soit victime soit bourreau.)
Je n’ai as encore senti ce parfum. Un de plus sur ma liste mentale post-re-reconfinement.
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J’ai craqué pour un 50 ml, en même temps qu’un Fleurs d’oranger — une crise ‘tubéreuse’ apparemment, chez moi.
Autant Fleurs d’oranger était un achat de longtemps prévu (comme La Fille de Berlin, mon 1er Lutens), autant celui-ci est une impulsion totale — je ne l’avais jamais testé ; ce sont ses belles notes vertes en attaque et son ylang-ylang magnifique qui m’ont séduite en quelques minutes dans la boutique.
Je n’y suis pas encore parfaitement faite ; je le trouve parfois trop sucré, trop capiteux, trop gras, mais j’y reviens de plus en plus et je m’y habitue.
Je suis sensible à la dualité oxymorique du nom et je pense que ce côté un peu schizophrène me ressemble et a beaucoup joué dans mon choix — une part très conventionnelle, celle qui sent ‘le propre’, et une part assez folle, celle qui est opulente et solaire.
J’ai été marquée de façon tragi-comique par ce commentaire ironique apparu sur Fragrantica le mois dernier : « This dompteuse is not encagée. She’s leaving the gym after a shower and a quick spray of some cheap tropical body spray.
If this is what Lutens is doing these days I’ll keep my well-earned money, thank you very much. »
Je trouve ce jugement extrêmement raide mais je ne peux m’empêcher de comprendre ce point de vue, et d’admettre que ce parfum m’évoque un peu les déodorants affreux de mes copines de classes qui s’en aspergeaient généreusement dans les vestiaires du gymnase au début des années 1990 : )
Pourtant je le trouve aussi extrêmement élégant et son côté mimosa-amande me rappelle un peu Champs-Élysées que je porte aussi.
Je lui suppose un bel avenir car il me semble avoir un côté novateur assez fascinant.
L’avez-vous testé ? Qu’en pensez-vous ?
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