Auparfum

Good Fortune, le mysticisme moderne selon Viktor&Rolf

par Jeanne Doré - Jessica Mignot, le 1er juillet 2022

La marque du duo de stylistes néerlandais sort son nouveau grand féminin en collaboration avec l’artiste FKA Twigs, après Flowerbomb en 2005, Eau Méga en 2009 et Bonbon en 2014.

Pour ce nouveau lancement, Viktor Horsting et Rolf Snoeren expliquent avoir voulu « créer un parfum autour du concept de la spiritualité moderne », mêlant magie blanche, lithothérapie, yoga ou encore alchimie. C’est l’auteure-compositrice-interprète FKA Twigs qui incarne l’image du parfum dans un clip publicitaire filmé par Andrew Thomas Huang et photographié par Inez & Vinoodh ; elle a également créé le titre Killer pour la campagne.

La marque a fait appel à Anne Flipo et Nicolas Beaulieu d’IFF pour un développement qui aura duré dix ans et compté 3500 essais. Selon leurs mots, la création « réinterprète l’art de la magie avec des ingrédients envoûtants qui décuplent l’aura du parfum ». Ils ont employé un « codistillat exclusif et encore jamais utilisé de fenouil et de fleur de gentiane », mêlé à une « superinfusion de jasmin grandiflorum d’Inde imaginé en exclusivité pour Good Fortune » et à une « vanille de Madagascar crémeuse d’origine responsable ». La composition ne contient aucun ingrédient d’origine animale, ce qui constituerait selon la marque « une première pour un parfum L’Oréal luxe » (ce qui semble d’ailleurs fort surprenant).

Le flacon, en forme de boule de cristal, conçu à partir de 15% de verre recyclé et 100% recyclable (bien que la pompe soit scellée), est « surmonté d’un bouchon améthyste facetté, symbole de puissance et d’énergie positive ». Il est personnalisable sur le site de la marque.

Eau de parfum 32 euros/10 ml, 71 euros/30 ml, 104 euros/50 ml, 149 euros/90 ml, recharge 113 euros/100 ml
Disponible

Premières impressions

Good Fortune est sans doute le lancement qui incarne le mieux la dissonance cognitive symptomatique des marques de parfum grand public aujourd’hui.
D’un côté, un discours mêlant ingrédients naturels exclusifs et jamais sentis (et qu’on ne sentira jamais vraiment, dommage, ils sont pourtant sûrement très beaux), formule écoresponsable et vegane, le tout saupoudré de mystique ésotérique pour occidental en mal de spiritualité.
De l’autre, un profil olfactif semblable à tous les autres issus des mêmes programmes de tests intensifs, aboutissant à l’identique clone « best-tester » : du gourmand vanillé floral et fruité, enrobé de bois ambrés. Addiction, performance, sillage : checked. Autant dire que le fenouil et la gentiane codistillés se font plus discrets sur la mouillette que sur le dossier de presse. Il est vrai qu’après dix ans de développement et autant d’essais, on imagine sans peine que l’idée de départ, sans doute très créative, a dû quelque peu perdre de sa singularité et les belles matières premières de leur éclat…
Comment l’industrie dans son ensemble pourrait-elle parvenir à infléchir ce processus afin que les nombreuses initiatives vertueuses prises en amont (culture, production, sourcing, transformation, innovation des matières premières) se reflètent davantage dans le résultat final, au lieu de finir réduites à un même type de formule uniforme et interchangeable ? La réflexion reste ouverte… J.D.

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Farnesiano

par Farnesiano, le 4 juillet 2022 à 05:02

On hésite à critiquer ce flacon, plutôt cheap, sur photo du moins, tant il semble vouloir évoquer une parfumerie fantaisiste et souriante, de celles qui manquent cruellement sur les rayons du mainstream.
Il nous rappelle de vieux flacons Yves Rocher, jusqu’à pousser l’imitation avec l’application d’un cachet de cire plastique qui était celui, en plus petit, de la collection Secrets d’essences.
Question : le parfum est-il lui aussi une version recyclée de .... ? ;-)
Bonne journée !

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