Auparfum

Le retour de la maison D’Orsay, entre amours interdites et citations mystérieuses

par Anne-Sophie Hojlo, le 23 décembre 2020

Créée au début du XXème siècle par les héritiers du comte d’Orsay, et célèbre pour des parfums comme Étiquette bleue, Le Dandy ou Tilleul, la marque avait déjà bénéficié d’une première relance dans les années 2000.

Après quelques années de sommeil, d’Orsay réapparaît en 2019 avec une offre entièrement renouvelée, des flacons aux noms, à travers laquelle la marque « cherche le plaisir, qu’il soit sensoriel ou intellectuel, veut créer la surprise et rompre les conventions tout en défendant le savoir-faire historique et précieux du parfum ».

La gamme propose des « parfums corporels », déclinés en vaporisateurs et « fétiches olfactifs » (des diffuseurs à billes) ainsi que des senteurs pour la maison, disponibles en bougies, sprays et diffuseurs à catalyse.

Les onze eaux de parfum portent des noms tirés de citations « d’esthètes historiques ou contemporains » et simplement signées de leurs initiales. Elles sont mixtes, comme l’était le parfum créé par Alfred D’Orsay pour « dissimuler ses amours interdites » avec une femme mariée, Marguerite de Blessington.

Parmi elles, Vouloir être ailleurs. C.G. est une réédition du Tilleul de 1915, déjà revisité par Olivia Giacobetti en 2008, et ancien best-seller de la marque, tandis que Il n’y a pas de bien ni de mal. T.J. est une réinterprétation par Amélie Bourgeois et Anne-Sophie Behaghel de l’ancien Oud et Bois, lancé en 2014.

Les autres sont des créations originales, dont certaines présentées l’an dernier, et trois nouveautés lancées en cette fin d’année :

Songe à la douceur. C.B. s’inspire d’une romance « qu’on aimerait bien sûr ne jamais voir fâner », depuis la « fraîcheur absolue » de la rencontre à « quelques notes rassurantes et cuirées qui devraient permettre de faire basculer les choses du bon côté ». Le parfum marie bergamote, pamplemousse, graines de carotte, magnolia, muscs blancs et vétiver.

J’approchais un mystère. A.C. cherche à restituer « l’attraction sans la gravité, si possible pour l’éternité » puisque « depuis la nuit des temps, deux corps qui se tournent autour doivent finir par se rapprocher ». La composition associe baies roses, feuilles de figue fraîches, cèdre Atlas, cèdre de Virginie et santal.

Acte d’amour furtif. A.N. évoque « la déferlante ourlée du parfum de l’instinct. Quelque chose qui dépasse la raison, les inhibitions et les qu’en dira-t-on », avec des notes de bergamote, poivre noir, iris, cumin, cèdre de Virginie, bois ambré.

Eaux de parfum 35 euros/10 ml, 70 euros/30 ml, 95 euros/50 ml, 170 euros/90 ml
Kit d’échantillons 25 euros/11 x 1,5 ml
Concentré pour Fétiche olfactif 40 euros/ 5 ml
Fétiche olfactif de 150 à 210 euros
Bougies de 30 à 130 euros
Sprays d’intérieur 80 euros/90 ml
Diffuseurs à catalyse 375 euros
Disponibles sur le site de la marque, dans ses 2 boutiques 44 rue du Bac Paris 7e et 3 rue des Francs-Bourgeois Paris 4e, ainsi qu’au Bon Marché jusqu’au 31 décembre

Premières impressions

On retrouve avec un immense plaisir le fameux Tilleul de la marque, avec ses facettes caractéristiques de foin tendre et de miel délicat, cachées derrière le nouveau nom quelque peu ésotérique de Vouloir être ailleurs. C.G.
Parmi les autres compositions que nous avons pu découvrir, Songe à la douceur. C.B. est un joli floral transparent et souriant, éclairé d’agrumes lumineux, tandis qu’Acte d’amour furtif. A.N. développe de douces nuances boisées minérales et caramélisées dans l’esprit de Baccarat Rouge 540 de Francis Kurkdjian.
Je suis le plus grand. M.A. débute avec une jolie note propre, poudrée et irisée, mais qui devient rapidement un peu rêche et pourra gêner ceux qui sont sensibles aux bois ambrés. Un défaut que l’on retrouve également dans J’approchais un mystère. A.C., malgré des tonalités boisées poudrées de santal et de tonka plutôt confortables au premier abord.

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kismi

par kismi, le 11 juillet 2021 à 05:20

J’adore le nouveau concept, flaconnages d’architecture minimaliste, noms des parfums, l’histoire derrière ça promet !
Malheureusement pour l’instant il semble qu’il manque l’ingrédient dont on ne parle pas et qui devrait tant émoustiller.
Pour en avoir testé plusieurs il y a quelques mois, de mémoire le Oud basique (pardon " Il n’y a pas de bien ni de mal. T.J."), "J’approchais un mystère A.C." (bien burné avec son bois ambré), "Je suis le plus grand M.A." (avec ma petite mémoire je l’ai oublié).
"Vouloir être ailleurs C.G." est peut être celui qui sort du (petit) lot que j’ai pu tester, mais absolument pas pour moi.
Cela dit je ne suis pas convaincu par ces essais. Je m’attendais à des heures subversives. Je m’endors, seul. Next !
La bise.

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