Du parfum sur France Inter
par Jeanne Doré, le 10 mai 2009
Si nous vous avons proposé de nous faire partager vos réflexions au sujet du prix des parfums, c’est un peu en écho à l’émission Service Public qui aura lieu le 11 mai à 10h sur France Inter. En effet, ce sera un des sujets du débat présenté par Isabelle Giordano, en compagnie de mes confrères bloggeurs Denyse Beaulieu de Grain de Musc et Octavian Coifan de 1000 fragrances, ainsi que du parfumeur maison de L’Artisan parfumeur, Bertrand Duchaufour.
L’émission portera également sur la critique des parfums dans les médias, sujet brûlant qui devrait passionner tous les lecteurs d’auparfum...
par Corto, le 24 mai 2009 à 23:25
Existe-t-il un moyen d’écouter l’émission pour les retardataires ?
par carmencanada, le 24 mai 2009 à 22:49
Étant l’un des intéressés, je me permets de préciser que Bertrand Duchaufour s’est en effet trouvé dans une position inconfortable car il semble qu’il y ait eu un malentendu sur le sujet de l’émission : il ne s’attendait pas du tout aux sujets abordés. Son avis sur les blogs n’est pas partagé par tous ses confrères et consoeurs, dont certains m’ont contactée suite à l’émission. Il fait de très beaux parfums : le reste importe peu.
Par ailleurs, je suis heureuse qu’Octavian et moi ayons pu parler des reformulations et en informer les auditeurs de "Service Public", qui est en effet une émission de consommation comme l’a précisé Le Gnou, et non une émission culturelle.
Denyse de Grain de Musc
par SMART, le 24 mai 2009 à 19:41
Bonjour à tous,
Pour avoir travailler pendant 2 ans, à l’Osmothèque de Versailles, (Conservatoire International des Parfums) je comprends la réaction (un peu écorchée vif) de Monsieur Duchaufour. Il est toujours pénible d’être jugé sur sa création artistique mais encore plus quant on connait les difficultés que les restrictions IFRA imposent de plus en plus aux parfumeurs-créateurs. Nombres d’ingrédients se retrouvent bannis à cause de leur potentiel allergisants ou (pardonnez-moi) pour des raisons écologiques. Pour exemple ce pauvre ambre gris qui, en plus d’être hors de prix, s’est vu apparenté à toutes les matières premières animales interdites, alors que le meilleur ambre gris est celui qui a été expulsé par le cachalot de son propre fait et qui a flotté le plus longtemps possibles comme une pierre ponce sur les océans. Comment faire un Shalimar (ambré-doux) sans ambre gris ? Eh, bien, si vous allez sur le site de l’IFRA, vous vous rendrez mieux compte de la difficulté de ce métier. Car, un peu de restrictions peut stimuler la veine créatrice mais, trop, cela finit par devenir ingérable. Certaines spécialités indispensables aux anciens parfums, disparaissent car elles contiennent un élément interdit ou restreint par l’IFRA et quand on sait que la modification d’un élément (même à l’état de trace) peut totalement modifier l’apparence olfactive d’une fragrance, cela revient à jongler...sans les mains !
par Le Gnou, le 14 mai 2009 à 09:51
L’émission Service Public de France Inter est un programme sur la consommation et non un magazine culturelle. Le but de ce programme était de discuter des travers supposés de l’industrie du parfum (niveau de prix, reformulation) et non des travers de l’ « art » de la parfumerie.
Dans ce contexte, Bertrand Duchaufour n’avait pas une position facile dans cette émission, il avait un peu le rôle forcé du représentant de l’industrie face à nos deux blogueurs très en verve.
par Thierry, le 12 mai 2009 à 12:40
Nous sommes bien d’accord, Jeanne. Aussi eût-il été plus intéressant que Bertrand Duchaufour s’exprime sur son esthétique (pour moi il est très clair qu’il en a une), sa démarche... pour montrer en quoi la critique pouvait avoir du mal à l’appréhender.
Denyse et Octavian, compte-tenu du peu de temps imparti , ont été pertinents et efficaces. Merci à eux de bousculer le discours langue de bois !
par Jeanne Doré, le 12 mai 2009 à 11:57
Je pense que la position de Bertrand Duchaufour est partagée par un certain nombre de parfumeurs qui sont sans doute déconcertés et parfois blessés par la critique apportée à leurs créations. (Et pourtant, ses créations sont en général plutôt appréciées !) Il est certainement plus maladroit dans ses propos qu’hautain ou prétentieux. Il faut savoir que c’est un métier extrêmement difficile, où l’on donne beaucoup de soi-même, donc être attaqué pour ses œuvres, c’est un peu comme l’être soi-même en personne. Et les parfumeurs sont bien souvent en bout de chaîne, et doivent donc la plupart du temps exécuter ce qu’on leur demande, avec des contraintes de prix, de legislation et de direction olfactive qu’ils ne maîtrisent pas.
Ceci étant dit, nous sommes d’accord que la critique peut tout aussi bien servir une marque et le travail d’un parfumeur, quand elle est positive et bien écrite par une personne passionnée, impliquée, expressive et avec un minimum de culture nécessaire, donc la critique n’est pas forcément méchante !
Pour en revenir à l’emission, c’est très bien que le message de la reformulation soit passé, même si j’ai trouvé que le débat partait un peu dans tous les sens, notamment avec certaines interventions des auditeurs, et que Giordano ne laissait pas ses invités aller jusqu’au bout de leur discours... Ce n’est certes pas facile avec un sujet aussi vaste, mais j’ai ressenti de la frustration !
par Xavier, le 12 mai 2009 à 07:16
Moi aussi j’ai été très surpris du ton de Bertrand Duchaufour, je l’ai senti sur la défensive, du coup ses arguments ne m’ont pas convaincus et si l’on veut pousser sa logique jusqu’au bout alors seul les professionnels devraient porter ses créations, en effet pourquoi laisser le client lambda payer un produit qu’il ne saura apprécier ou juger comme il se doit.
Pourtant il semble qu’ils aient été nombreux les auditeurs a s’être rendu compte, avec pour tout seul critère leur propre jugement, des changements survenus à leur parfums favoris et à la parfumerie en générale.
Par contre les interventions de Denyse Beaulieu et Octavian Coifan ont été un vrai plaisir, il est tout autant agréable de les entendre que de les lire.
par Yohan Cervi (Newyorker), le 11 mai 2009 à 20:51
je n’ai pas du tout apprécié l’intervention de Bertrand Duchaufour. je l’ai trouvé prétentieux et assez hautain. Nous avons tous le droit de porter un avis sur les parfums, de les critiquer de manière constructive sans avoir fait l’ISIPCA et pas seulement dire niaisement "j’aime", "j’aime pas" ou "hum ! Ca sent trop bon". Nous ne sommes pas des abrutis et il faudrait arrêter de prendre les consommateurs pour des...En gros c’est" taisez vous et achetez, NOUS sommes des artistes, vous ne percerez jamais les secrets de la création ! " Moi ça me gonfle.
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Smart, merci pour vos observations, vous prêchez une convaincue ! Nous sommes tous conscients des difficultés auxquelles font face les parfumeurs, car c’est eux qui doivent apprendre à jongler, comme vous le dites, sans les mains... Ceci dit, la critique de parfums doit être dissociée de ses contraintes, car heureusement, il se fait encore aujourd’hui de très beaux parfums qui tiennent compte de ces restrictions ! Mais je peux comprendre et je respecte la réaction de Bertrand Duchaufour et surtout son travail.
Merci Denyse pour ces précisions. Effectivement, le casting n’était peut-être pas le plus adapté au ton de l’émission, mais les messages importants sont quand même passés !
Corto, je crois que l’emission n’était disponible que 10 jours sur le site de France Inter, mais peut-être que quelqu’un aura conservé un podcast enregistré ?...
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