Coromandel l’extrait : l’Extrême-Orient selon Chanel
par Yohan Cervi, le 30 août 2019
La collection « Les Exclusifs » » s’enrichit d’un nouvel extrait de parfum avec une nouvelle interprétation de Coromandel, qui s’accompagne d’une collaboration avec les maisons d’art Goossens et Lesage.
Chanel est encore l’une des rares grandes marques à perpétuer la tradition de l’extrait de parfum et surtout à mettre ce produit, rare et particulier, en avant. Ainsi, pour cette rentrée 2019, la maison a eu la bonne idée de décliner en extrait son fameux Coromandel, le huitième de la collection « Les Exclusifs ». Selon Chanel, l’extrait de Coromandel « évoque plus que jamais les paravents laqués qui tapissent l’appartement privé de Gabrielle Chanel. Intense et mystérieux, son sillage boisé sombre rappelle les teintes profondes de ces luxueux objets venus d’Orient, dont il partage l’élégance teintée d’exotisme et le raffinement exquis ».
Pour cette nouvelle interprétation plus intense, Olivier Polge a magnifié trois matières premières caractéristiques de la fragrance, afin d’en accentuer le caractère fumé et sombre. L’encens tout d’abord, pour une vibration verticale puissante. Le labdanum également, qui « révèle pleinement les accents fumés et cuirés de sa note ambrée et légèrement animale ». Enfin et surtout, « un benjoin à la texture dense et veloutée, chaude et captivante ». L’extrait est disponible depuis le 1er septembre dans son format classique 15ml, mais il fait par ailleurs l’objet d’une pièce d’exception.
En effet, les parfums Chanel inaugurent à cette occasion une collaboration avec des maisons d’art, en l’occurrence Goossens et Lesage, avec une pièce de collection ultra exclusive : seulement 40 pièces numérotées, et un prix vertigineux qui s’apparente davantage au marché de l’art qu’à celui de la parfumerie. Un précieux écrin renferme un flacon d’extrait de Coromandel sculpté en cristal de Baccarat. L’intérieur du coffret est tapissé de tweed, matière emblématique du style de Chanel et tissé à la main par la Maison Lesage. « Il entrelace velours, laine et lurex dans des teintes profondes évoquant les laques sculptées de la Chine impériale. Sur cette précieuse toile s’établit une pièce martelée et patinée à la main par la Maison Goossens, premier joaillier de Gabrielle Chanel. Inspirée par les motifs délicats des paravents de Coromandel, cette pièce en laiton plaqué d’or gris est ornée de perles d’eau et de cristal de roche, deux matériaux chers à Mademoiselle ».
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Coromandel l’extrait, 230 euros/15ml,
Coromandel l’extrait et les Maisons d’Art, coffret d’exception, 10 000 euros.
Premières impressions
Il n’y a pas à chipoter, c’est beau, très beau même, d’une qualité remarquable. Le patchouli est moins marqué que dans l’eau de parfum, et, au delà de son intensité, l’extrait dévoile surtout davantage de complexité et un caractère purement oriental. Si l’encens et les agrumes apportent un effet froid et éclatant en tête, l’ensemble se réchauffe rapidement au contact du labdanum et du benjoin, ici très appuyés. Puissant, rayonnant mais délicat et subtil.
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par amand, le 5 septembre 2019 à 12:20
Bonjour à tous. L’Extrait Coromandel, créé par Olivier Polge, est un très beau parfum... tout simplement. Il est à la fois profond, enveloppant cependant léger comme un voile de soie. Mon dernier coup de cœur pour fêter l’automne et l’hiver avec ses facettes boisées et fumées. A alterner avec l’eau de parfum Coromandel, elle aussi créée par Olivier Polge. Pour ceux ou celles qui aiment le patchouli, on le perçoit plus facilement dans l’EDP.
par Nez inexpert, le 30 août 2019 à 19:42
Dépêchez-vous, il n’en reste plus que 39.
J’en profite pour poser une simple question : en règle générale, l’extrait de parfum a-t-il un sillage inférieur et une tenue plus longue que les concentrations communes ?
D’autres maisons perpétuant la tradition de l’extrait sont, à ma connaissance : Houbigant, Caron, Guerlain, Hermès, Cartier, Dior et, tout au moins jusqu’au rachat par not’bon maître Arnault, Patou. Galimard propose un concentration "parfum" de plusieurs de ses créations, mais à si bon marché que je me demande qu’en penser.
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par Aberystwyth, le 30 septembre 2020 à 22:50
Bonne question.
Je ne vais parler que de ce que je connais : N°19.
L’extrait est plus sombre, et dense dans son rendu par rapport à l’EDT (que je préfère à l’EDP, pour sa lumière). Le sillage est clairement moindre dans l’extrait, on est presque dans le parfum de peau (mais quelle peau !). Quant à la tenue, elle est pour moi légèrement décevante dans l’extrait, peut-être un peu moins longue que l’EDT, en tout cas, ce n’est pas le jour et la nuit.
Malgré cela, je ne regrette pas mon achat de l’extrait, malgré le prix exorbitant. Surtout que, si je ne me trompe pas, il est menacé de disparition...
Mais je ne saurais préjuger du reste des extraits. Je devrais aller donner leur chance à ceux d’Hermès ! Je sais simplement que la ligne des huiles/matières premières de Christian Dior diffuse encore moins, malgré l’affirmation que les formules ne sont absolument pas diluées.
par Adina76, le 30 août 2019 à 19:21
On ne peut que se réjouir de cette réussite : à 10 000 euros les 50 ml, c’est bien la moindre des choses ...
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par Garance, le 30 août 2019 à 20:08
Chanel ferait mieux de restituer à Coromandel sa splendeur d’antan... Je ne me remets toujours pas de la reformulation ratée. Je n’ai presque plus de la version eau de toilette ; une telle nouveauté, absolument inabordable pour moi, retourne le couteau dans la plaie.
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par Farnesiano, le 31 août 2019 à 13:35
Mille fois d’accord avec vous, Garance. Je découvrais l’eau de parfum le week-end dernier, en échantillon me direz-vous. Porté deux fois, cet excellent parfum ne me rappelle pas la beauté simple et parfaite, la subtilité, la magie de l’eau de toilette. Une triste surprise, suivie de la plus totale déconvenue quand j’apprends que sort l’extrait et non l’edt. Que ne l’ai-je acheté en son temps ! Du coup, je n’ose aborder Sycomore...
par Passacaille, le 31 août 2019 à 16:03
Bonjour Adina76
Attention, il y a une version avec une présentation de haut luxe, mais le flacon classique d’extrait 30 mL est exactement au même prix que les autres dans la gamme (Bois des Iles, Cuir de Russie, N°22...) : 230 euros. Le truc en Coromandel à 10.000 c’est un produit marketing pour les collectionneurs russes ou saoudiens, et pour faire parler et attirer l’attention sur la sortie de l’extrait normal.
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par Garance, le 31 août 2019 à 19:14
Merci Passacaille pour cette précision, j’avais compris l’article de la même manière qu’Adina. Mais cela ne me rend pas pour autant mon eau de toilette bien-aimée...
par kamfait, le 31 août 2019 à 19:57
Bonjour Passacaille,
Je suis sûr que ce sont des 15ml plutôt que 30ml, qui coûtaient d’ailleurs encore 190 euros il y a quelques mois seulement. Hélas...
par Adina76, le 2 septembre 2019 à 05:48
Bonjour Passacaille, bonjour à tous,
Merci pour cette précision. Quand vendredi je suis allée sur le site internet de Chanel, c’était le visuel du parfum "standard" qui figurait avec la mention du prix de 10 000 euros, assorti de la mention "indisponible ". Depuis, tout est rentré dans l’ordre et c’est bien le prix de 230 euros pour 15 ml qui désormais s’affiche. Pas donné assurément mais moins scandaleux que précédemment. Cela dit, à titre de comparaison, les 45 ml reviennent donc à 660 euros quand 50 ml du magistral Mélodie de l’amour de Dusita reviennent à 285 euros. C’est quand même délirant chez Chanel, surtout pour les jus qui ne sont plus que l’ombre de ce qu’ils ont été (le N°5 notamment d’après les témoignages de plusieurs perfumistas sur Ap).
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par Vanilla, le 21 septembre 2019 à 06:08
Bonjour à tous,
Je suis une grande amoureuse de Coromandel en edt. Ayant bientôt terminé mon flacon, j’ai découvert cette semaine l’edp. J’y suis allée sans préjugé, je connaissais les avis ici, mais après tout je voulais l’essayer et surtout être conquise. Malheureusement le miracle n’a pas eu lieu ! Une grosse déception !! Je l’ai trouvée tellement « plate » comparativement à l’edt ... Je n’oserais dire sans intérêt mais à ce prix je n’envisage pas de remplacer mon edt par l’edp.
Donc je m’interroge : l’extrait pourrait-il être la (encore plus coûteuse) solution pour tous les amoureux de l’edt ?
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par Garance, le 28 septembre 2019 à 07:57
Vanilla : Je ne pense pas, malheureusement pour vous (et pour moi, qui ai eu le même désamour suite au passage de l’eau de toilette en eau de parfum...). Hier, profitant d’une de mes trop rares escapades parisiennes, je suis allée dans une boutique Chanel, où une vendeuse m’a fait sentir l’extrait sur peau. Cet extrait est très beau, mais c’est un autre parfum, l’aspect patchouli est gommé, Coromandel devient un bel oriental, très fève tonka. Cependant, à ce stade, j’aurais encore pu faire la folie de m’en acheter un flacon, car cet extrait est à la fois moelleux et raffiné, comme le fut l’eau de toilette. Mais l’évolution est décevante : je sens surtout au bout de quelques heures une belle vanille. (Ou est-ce la tonka qui évolue ainsi ? Je ne sais pas...) Mais rien qui approche le voile souple, sensuel et solide cependant de l’eau de toilette. De plus, mais je pense que c’est une des caractéristiques de la concentration "extrait", il ne diffuse pas, il reste parfum de peau. La vendeuse m’a toutefois donné un échantillon de l’eau de parfum, cela me permettra de faire un nouveau test.
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par Lucienne62 , le 2 octobre 2019 à 16:28
Je vous recommande vivement d’essayer Bornéo de Serge Lutens. Étant donné qu’à la base Coromandel n’est qu’une copie de Bornéo, autant porter l’original ! Il est passé en flacon de luxe Gratte-Ciel, je l’ai retesté tout récemment, il est magnifique. Ce sera mon prochain achat.
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par Vanilla, le 2 octobre 2019 à 18:43
Je serai demain à Paris, j’en profiterai pour suivre votre conseil !
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par Vanilla, le 2 octobre 2019 à 18:42
Je comprends et partage complètement votre avis sur l’extrait, testé également entre-temps. Je reste un petit peu sur ma faim, mais il m’a tout de même plu.
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