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Cologne Précieuse

La Manufacture parfums

Flacon de Cologne Précieuse - La Manufacture parfums
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Paradis blanc

par Jeanne Doré, le 15 avril 2015

Après une vingtaine d’années passées dans les maisons de création de parfums, Bruno Truchon-Bartès, un amoureux de patrimoine et de vieille pierres, fonde La Manufacture, sous le signe du savoir-faire artisanal et de la tradition « fait-main ».
Une belle collection de bougies voit le jour, ainsi que trois Colognes Essentielles à la personnalité affirmée, et dont la création a été confiée à deux jeunes parfumeuses encore peu connues, mais au talent prometteur : Carla Chabbert, qui signe une Cologne Rare, entre bergamote et basilic, et une empreinte de savon à barbe rétro et nostalgique, et une Cologne Noble, doucement épicée, musquée et poudrée.
Et c’est Anne-Sophie Behaghel, qui a déjà œuvré pour Frapin, Les Liquides Imaginaires et Room 1015, qui signe la Cologne Précieuse, qui sous sa façade plutôt classique, est sans doute celle qui cache le mieux son jeu…

Un jaillissement de verveine et de bergamote fulmine en tête, dans une explosion acidulée et pétillante de longue durée qui rafraîchirait en une seconde n’importe qui, même par temps de grande canicule.

On pourrait croire que la fraicheur va rapidement se dissiper pour passer à la deuxième mi-temps convenue du genre, soit un joli fond chypré ou ambré, au choix.
Mais non, la Précieuse se fait aussi capricieuse et impertinente et nous emmène au coeur d’une bulle de bubble gum géante, à grand coup de rose confite, de fleur d’oranger et de néroli moelleux et sucrés, soulignés par une note vanillée qui vient apporter une facette guimauve gourmande presque grotesque, mais tellement inattendue qu’elle en devient drôle. Puis ce sont des muscs veloutés et cotonneux en surdose qui viennent soutenir cette surprenante douceur édulcorée.

Après la douche froide, verte et cinglante des premières minutes, on se retrouve ainsi après quelques heures étalés dans d’immenses coussins de coton blanc, les yeux dans les nuages, le sourire aux lèvres, des chamallows et des loukoums plein la bouche.

Ça ressemble à ça le paradis ?

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ghost7sam

par ghost7sam, le 3 juillet 2017 à 12:40

Avis aux amateurs. Marque repérée en soldes -50% dans des bacs assez discrets au Printemps.
A bon entendeur....

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Lady of Shalott

par Lady of Shalott, le 20 mai 2015 à 10:46

Grâce à cet article de Jeanne, intriguée par cette description très éloignée de ce que j’imagine être une cologne, j’ai rendu une petite visite au site de la Manufacture. Plus exactement, j’ai méticuleusement épluché son contenu car le marketing était si délicieusement en harmonie avec une partie de mon imaginaire que c’était une véritable tentation (bien que la photographie flirte beaucoup avec cet esprit déco campagne chic que l’on voit absolument partout depuis quelques années, sans compter le dessin façon Hermès ou Arthus Bertrand). Enfin, des vieilles pierres, de vieux livres, du vieux cuir, l’évocation d’un savoir faire artisanal et me voici accrochée.
J’ai donc commandé des échantillons de toute la production. D’autant que j’essaie de me sensibiliser à la bougie (oui, je suis jeune et inexpérimentée) et que la Manufacture fournit la cire parfumée dans de petits godets.

Chaque bougie renvoie à un univers souvent lié à un monument historique (ils savent me prendre par les sentiments !). Mon coeur s’est réjouit des références à certains châteaux de la Loire (la région de mes ancêtres), à la chambre d’ambre de Catherine la Grande (j’ai toujours voulu m’en faire ériger une un de ces quatre matins mais il semblerait que pour d’obscures contingences matérielles, ce ne soit pas réalisable... on vit dans une époque !).

En ce qui concerne les senteurs des bougies, je n’ose vous livrer mes impressions. Je n’ai absolument aucun recul. Je serais d’ailleurs enchantée si parmi vous quelqu’un voulait bien échanger ses impressions avec moi !

Pour ce qui est des trois colognes, c’est là que je mesure toute la différence entre le nez de Jeanne et mon petit organe novice qui ne peut encore décortiquer la composition et se contente d’impressions.

Ainsi, je n’ai pas senti la guimauve, ni la vanille, ni quoique ce soit de sucré au premier essai ; seulement quelque chose de rond (allez savoir, ma génération est tellement saturée de glucides en tous genres que je suis peut-être encore incapable de repérer ce genre de choses, à l’instar d’une jeune fille qui passerait du Banania au Van Houten).

Voici donc ce que j’ai vu en portant cette cologne précieuse : une dame à la féminité assumée de la cour des Médicis. Le néroli sans doute. La basilic aussi, si emblématique des régions méditerranéennes. Je n’avais pas reconnu le jaillissement de verveine et de bergamote décrit par Jeanne mais, en le testant maintenant, je l’identifie clairement ; cela me rappelle un peu les bergamotes de Nancy et le sirop de verveine d’un monastère varois que j’affectionne. Victoire, ce matin, j’ai enfin trouvé le sucre.

Alors, j’ose le dire, je n’y connais rien, mais je trouve que cette cologne a quelque chose. Quelque chose de nouveau et d’audacieux pour mes narines. J’identifie maintenant clairement ce sucré moelleux comme le loukoum et même une sieste d’été ainsi que l’a si bien décrit Jeanne.

Au risque de me fourvoyer, j’y trouve aussi quelque chose d’un peu masculin qui me donne envie de le sentir sur un homme, histoire de voir le résultat.

Pour sûr, ce n’est pas une cologne de mauviette en dépit de la guimauve, et je serais curieuse de savoir quel genre de femme aura l’audace de porter ce parfum (car ce n’est pas du tout l’image que j’avais de la cologne ; celle-ci tient bien, a tout du parfum, et le seul élément qui la rattache pour moi à la catégorie cologne réside dans la fraîcheur caractéristique des notes de tête).

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par Jeanne Doré, le 20 mai 2015 à 11:00

Bonjour Lady of Shalott,
pour quelqu’un qui prétend être novice, je trouve au contraire que vous vous exprimez extrêment bien sur vos ressentis olfactifs !
Il ne faut jamais chercher à être "savant", mais à exprimer ce que l’on ressent, et ce que vous faites, c’est super :)
Et c’est une excellente démarche que de commander des echantillons également afin de découvrir de nouveaus horizons parfumés...
Bravo !
La Manufacture vient de sortir une nouvelle COlogne Impatiente, elle aussi très réussie, j’en reparlerai plus tard....

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par Lady of Shalott, le 20 mai 2015 à 19:40

Merci pour vos gentillesses, Jeanne. J’avoue que j’aimerais pouvoir décortiquer comme vous faites la structure des parfums. Ce n’est qu’en lisant les analyses des plumes d’Au Parfum que je commence à comprendre quel nom va sur telle odeur et j’avoue que j’aimerais avancer en parfumerie comme on le fait en oenologie, car sans vocabulaire commun, comment échanger avec les autres perfumistes ? Je me contente d’analogies mais cette méthode est top dépendante est du passé olfactif et sensoriel de chacun pour être efficace à 100%.

Comme vous l’aurez sans doute compris, je suis dans la catégorie jouisseuse et j’aime autant les cathédrales d’idées que les pyramides olfactives. Ce qui s’applique à l’art du thé, du café, du vin, des spiritueux, de l’orfèvrerie, des étoffes complexes, des senteurs de toutes sortes me ravit. Je déplore que l’ouïe et la vue règnent en maîtres dans notre société actuelle (sauf peut-être chez ceux qui ont hérité ou ont su se doter par eux-mêmes d’une certaine culture du plaisir). C’est uniquement en échafaudant des correspondances quelque peu baudelairiennes entre les divers domaines qui me passionnent que je "donne" l’impression de m’en sortir quand je bavasse ici. Mais à la vérité, sans fausse modestie aucune, je suis incapable de discerner un encens, des nuances de cuir, ou de qualifier une violette, bref, toutes ces choses complexes que je vous vois faire ici. J’ai même découvert la tubéreuse (et son background historique, du coup) grâce au concours Réminiscence (alors qu’elle m’emPOISONne le nez depuis l’enfance par le biais du parfum fétiche de ma mère).

En somme, merci Au Parfum ! Un moyen ludique, gratuit et raffiné d’éduquer son nez en bonne compagnie sur la toile.

Vous savez tout en avant première, semble-t-il ; aucune trace de cette Cologne Impatiente sur le site de la manufacture pour l’instant.

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par Memories, le 15 avril 2015 à 11:08

Merci Jeanne pour cet article et pour nous faire découvrir cette maison que, pour ma part, je ne connaissais pas.

Cologne précieuse semble présenter pour moi un énorme inconvénient : ce côté guimauve dont vous parlez.C’est également le problème que j’ai avec Kiss me tender de Patricia de Nicolaï, un parfum par ailleurs intéressant mais qui me donne l’impression d’être une gigantesque sucrerie.Je suis donc peu enclin à porter ce genre de fragrances.

Mais, par contre, Cologne rare, avec son empreinte savon à barbe rétro et nostalgique m’attire beaucoup.C’est peut-être une future belle découverte.

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