Caligna
L’Artisan parfumeur
- Marque : L’Artisan parfumeur
- Année : 2013
- Créé par : Dora Baghriche
- Genre : Féminin - Masculin
- Famille : Boisée
- Style : Classique - Discret
Gentille garrigue
par jle, le 9 juin 2013
Autant l’avouer tout de suite, j’ai une tendresse toute particulière pour l’Artisan Parfumeur, une maison qui a accompagné de ses beaux flacons à facettes mes premiers pas dans l’univers de la fragrance artistique. De la à imaginer que je pourrais manquer d’objectivité serait mal me connaître, c’est donc avec mon nez le plus neutre que j’ai été à la rencontre de Caligna et Dora Baghriche-Arnaud qui en est l’auteure.
Disposant d’une batterie de matières de première bourre dues au savoir faire de Firmenich, cette eau de parfum raconte à sa façon Grasse et la Provence toute entière, une tâche pas si évidente quand on pense au nombre d’avatars pastis, lavande, cigales s’étant déjà attaqué au sujet.
Boisé, résineux, frais et lumineux, Caligna nous dépeint une ambiance sylvestre où entre les pins, les figuiers et les chênes pousseraient de la sauge, des touffes de lentisque et de jasmin et où en se baissant, on pourrait ramasser des fèves tonka en quantité. Un parti pris artistique qui à défaut d’être très audacieux se révèle judicieux et devrait permettre au plus grand nombre de tomber sous son charme raffiné.
Ni masculin ni féminin, Caligna joue sur le contraste entre la puissance baumée de la sauge, du chêne, du lentisque et des aiguilles de pin d’un côté et un accord suave et fleuri grâce au jasmin traité en confiture et encore adouci par une figue laiteuse à souhaits et la tonka de l’autre. Un contraste où le bois balsamique sort vainqueur malgré une figue très prononcée et la marmelade de jasmin, hommage réussi à Jacques Chibois éminent restaurateur grassois.
Solide, accessible et assez moderne, Caligna évite l’écueil du masculin piquant, dégoulinant de résine synthétique et de patchouli fragmenté qui finit toujours par faire penser au parfum d’intérieur comme à celui de l’envolée de fleurs blanches bien ensoleillée et glucosée pour femme. Éminemment portable et distingué, Caligna surfe habilement et avec classe sans besoin d’une saison précise pour s’épanouir, il ne lui manque qu’un poil de courage, de folie ou d’aspérités pour quitter une certaine forme de classicisme bourgeois trop poli. La Provence et sa garrigue sont plus rudes, plus sauvages et plus aromatiques que ça. L’avantage de cette retenue sera un succès prévisible y compris à l’étranger où la French Riviera garde toute sa magie, surtout en bouteille.
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par Mado33, le 10 juin 2013 à 23:31
Je trouve que ce parfum a un côté lessiviel. Je l’ai senti plusieurs fois, à chaque fois même impression de platitude et de banalité. Peut être suis-je trop restée sur le très beau Séville à l’Aube et que mes attentes étaient donc autres.
par Jicky, le 10 juin 2013 à 21:44
Ce que l’article ne dit pas, c’est que JLE, Opium et moi même étions allés ensemble à la présentation de ce parfum. Puis, pendant 4 mois on était là "bon, qui le fait ?", "on en parle ou pas finalement ?", "bon allez je le fais ! Bon en fait non"...
C’est pas que le parfum est mauvais, au contraire il est même plutôt bon ! Il est cohérent avec l’Artisan Parfumeur, la composition est de qualité, sans être hyper créatif, ça reste un parfum sympa. Cependant, y’a pas de déclic. Quand je le sens, je lui reconnais plein de qualités techniques, de cohérence avec la marque, le produit est bien fini et tout. Mais rien ne se passe.
C’est pourtant bizarre, j’adore les ambiances figuiers, pierre chauffée au soleil. La sauge - colonne vertébrale du parfum - est vachement bien. Le fond boisée est sympathique. Je sens même pas de labdanum ! Et même que y’a des notes vertes !!
Bref, l’ennui complet pour moi et pourtant c’est vraiment pas parce que le parfum est mauvais. Je sais pas, je comprends pas : il est lumineux, agréable, joli. Mais disons que je lui trouve un côté trop monolithique, simple, sans véritable propos...
Ton article est super JLE en tout cas, parce qu’il met en avant les qualités du parfum tout en retranscrivant ce certain ennui. Je pense que Caligna aura ses amateurs, qui le défendront parce qu’ils l’aiment tout simplement. Je pense même que j’aurais pu vraiment l’aimer il y a deux ans. Là, nada. J’espère que je suis pas blasé ?!!? Non, non... Dis pas ça.
En attendant, de Dora Arnaud je préfère le Still Life d’Olfactive Studio : un hespéridé hyper poivré et boisé, qui au moins me fait vraiment sourire quand je le sens !
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par Troudujol, le 11 juin 2013 à 00:44
Moi j’ai un peu le même problème avec Still Life, que toi avec Caligna... Je l’aime bien, voire beaucoup, mais il manque quelque chose. Comme si le fond se diluait, ou au contraire qu’il n’y avait pas de fond. L’ambroxan, le cèdre, le rhum, je ne sens rien de tout ça. Des agrumes sympas, anisés, un peu de poivre rose, et pschitt, auf wiedersehen.
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par jle, le 11 juin 2013 à 12:19
Je ne trouve pas que Caligna soit ennuyeux, ce n’est pas le terme, il est plutôt un peu engoncé dans de beaux habits mais trop étudiés et trop parfaitement associés en couleurs, matières, textures...
Il manque une fois encore ce quelque chose qui fait qu’on tombe amoureux. Il n’a pas assez de passion, de verve, de folie, de peps. Il ronronne trop et Dieu sait pourtant si j’aime les félins, sans être pour autant un grand classique imparable !!
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par Mado33, le 12 juin 2013 à 20:04
Hello,
Oui c’est bien dit, en effet il manque quelque chose et c’est là tout le problème de Caligna. Je ne l’achèterai pas c’est certain, ce soir je porte Bois Farine, quel bonheur !
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