Bois d’Ombrie
Eau d’Italie
- Marque : Eau d’Italie
- Année : 2006
- Créé par : Bertrand Duchaufour
- Genre : Féminin - Masculin
- Famille : Boisée
- Style : Pointu - Sensuel
Fin d’après-midi d’un faune
par Corto, le 26 avril 2020
Née en 2004 de la rencontre et de l’union conjugale de Marina Sersale, anglo-italienne, et de Sebastian Alvarez Murena, argentin, la maison Eau d’Italie trouve aujourd’hui son point d’ancrage non loin de la Piazza del Popolo à Rome.
La marque compte une quinzaine de créations évoquant le plus souvent un lieu ou une odeur de l’Italie, dont Bois d’Ombrie créé en 2006 par notre compatriote bien-aimé Bertrand Duchaufour.
Cette création se veut un voyage dans la région authentique de l’Ombrie, cuore verde du pays évoquant les bois antiques mêlés à l’iris et arrosés d’un trait de cognac, sur fond de cuir et de vétiver.
En tête, donc, le cognac, le calamus (plante de la famille des roseaux poussant les pieds dans l’eau, et dont les rhizomes développent une odeur épicée et herbacée) et la carotte sauvage (plante qui développe une légère odeur de carotte lors de son froissement).
En cœur, le cuir, le rhizome d’iris et le copahu (obtenu après distillation de la résine du copaïer, arbre d’Amazonie et émanant des effluves balsamiques boisées qui pourraient se rapprocher du pin).
Enfin le fond composé de tabac, d’opoponax, de vétiver et de patchouli
Et pour tout vous dire, le parfum colle parfaitement à sa présumée composition.
L’ouverture est spiritueuse de façon évidente, puissante, le cognac peut-être, le rhum plus certainement car un aspect exotique et épicé m’emporte plus volontiers sous les tropiques. Dans tous les cas le côté « boozy », comme disent les anglo-saxons, est indubitablement là mais s’évapore dans la première heure.
Également présente une note d’encens qui n’apparait pas dans le pyramide mais qui est pourtant bien là, dès le départ, vite rattrapée par une forte odeur herbacée.
Il s’en dégage une atmosphère particulière, étrange, qui évoque des boutiques d’apothicaires ou les potions et philtres médiévaux, dont l’entrelacement d’effluves phytologiques est certainement provoqué par le calamus. Et puis l’âme du parfum se dévoile : l’iris, les bois.
L’iris apparaît et se développe tout le restant du voyage. Racinaire, aérien, très peu floral, il est clairement plus proche d’Iris Silver Mist, par Serge Lutens et d’Iris Nazarena, chez Aedes de Venustas, que d’Iris de nuit de Heeley pour l’exemple.
Puis le vétiver, indéniablement, mêlé au patchouli, crée une souche confortable et terreuse et donne toute sa légitimité au nom du parfum.
Cet accord patchouli / vétiver est très réussi. Profond, soyeux et noble à l’instar du très beau Private Label de Jovoy.
Autre particularité, une odeur saisissante de feu de bois enrobe l’ensemble durant l’intégralité du développement, évoquant la présence de bouleau, même si la maison n’en fait pas mention.
Cette symphonie de bois et d’iris demeure linéaire et stable (ce qui est assurément une qualité à mes yeux).
Sa diffusion n’est pas des plus imposantes, mais sa tenue et sa rémanence des plus honnêtes.
L’image convoquée pourrait donc être, comme la photo commerciale affichée sur le site de la marque souhaite l’évoquer, une vieille maison de campagne, des meubles en bois patinés, un verre d’alcool sur la table et dehors, les arbres séculaires de l’Ombrie, terre de Saint François d’Assise et de l’Orvieto.
C’est assez juste. Mais cette image éveille chez moi autre chose : le mélange terreux (provoqué par les notes de fond) avec le rhizome d’iris fleure la tuber melanosporum : la fameuse truffe noire du Périgord et ses facettes de sous-bois, de terre, de champignon bien évidemment mais également de rose, de violette, de poivre et de noix.
Ce n’est peut-être par un hasard car, la tuber melanosporum est également cultivée en Ombrie.
Cette pépite de tourmaline râpée au coin du feu, et sirotant une eau de vie de prune des environs, on se laisserait facilement entrer en hibernation, méritée ou non.
L’Eau d’Ombrie est un vrai beau parfum, bien construit, et dont les matières premières soigneusement choisies donnent à l’ensemble cohérent une véritable sensation de qualité et de raffinement.
Vous l’aurez compris, ce parfum est empli de mystère. Mélangeant spiritueux sacré et sous-bois magiques, fleur profanée et herbes hermétiques.
C’est l’air déplacé autour du faune de Rimbaud qui, « […] effaré montre ses deux yeux, et mord les fleurs rouges de ses dents blanches. Brunie et sanglante ainsi qu’un vieux vin, sa lèvre éclate en rires sous les branches. »
par kimstuart, le 3 mai 2020 à 14:46
Excellent parfum je le trouve mystique et sensuel un vrais bonheur
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Où le trouve-t-on ? Où peut-on l’essayer ? Sur le site, on ne peut pas commander de sample. Merci.
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