Baptême du feu et Veilleur de nuit, les Serge Lutens de la rentrée
par Jeanne Doré, le 15 juin 2016
Laissant pour un temps de côté les eaux plates, Serge Lutens présente deux nouveautés pour le mois de juillet.
La première semble, disons, renouer avec des thématiques olfactives plus "lutensiennes" et se nomme Baptême du feu.
Et dans la série de très haute parfumerie Section d’Or certes sublime, mais financièrement assez peu accessible au commun des mortels, s’ajoutera Veilleur de Nuit.
Baptême du feu est assorti d’une citation de Serge Lutens : « Mon émotion est fluide. À l’instar d’une cire qui se coule dans un moule, elle affermit ce qui me séduit, comme ici, ce cœur de pain d’épices. »
Le texte illustrant le parfum, toujours livré par M. Lutens, dans ce style énigmatique et abscons bien à lui, nous parle de kermesse, de stand de tir, de jeu de massacre, de l’odeur des coups de feu et de poussière. Le sucre y est évoqué comme « la plus douce des drogues dans les fosses nasales », est semble faire écho à un pain d’épices en forme de cœur, signé de prénoms rose et bleu, et mordu par l’auteur qui y retrouverait « le goût retrouvé d’une peur de pain d’épices ».
Veilleur de nuit est quant à lui accompagné par les mots suivants :
« En nous, la nuit travaille. Mon veilleur s’y surveille. Sans trop savoir pourquoi, un trouble doux-amer fait son pouls palpiter. »
Contrairement à ce que son nom pouvait le laisser présager, l’inspiration de ce nouveau parfum de la collection Section d’Or n’a donc absolument rien à voir avec la vie nocturne d’un gardien de parking, mais relate plutôt la nuit blanche d’un insomniaque dans son lit, qui écoute les battements de son cœur… J’avoue que la suite est restée pour moi un peu abstraite, à travers des questionnements tels que « Hanté par la fatalité natale, n’étais- je point devenu, l’ombre d’une faute ? » ou « Pareil à toute ombre prolongeant un sujet, ne l’avais- je pas fait mien et, comme tel aggravé et, corollairement, réparé ? » ou encore « De ce destin souterrain que je nous promettais, ne fallait-il pas mieux laisser le cri dont j’avais été l’écho, revenir en lumière ? »
Telles sont donc les questions d’un veilleur de nuit, certes poétiques, mais dont le niveau métaphysique semble n’avoir d’égal que les hauteurs de son prix...
—
Baptême du feu, 120 euros / 50 ml
Disponible à partir du 1er juillet à la boutique du Palais Royal et sur www.sergelutens.com
À partir de septembre 2016, en grands magasins et parfumeries.
Veilleur de nuit, 600 euros / 50ml
Disponible à partir du 11 juillet à la boutique du Palais Royal et sur www.sergelutens.com.
À partir d’octobre 2015, en grands magasins et parfumeries sélectives.
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par Sarah13, le 9 septembre 2016 à 20:44
Bonjour à tous,
Quels sont vos avis sur Baptême du feu (pour ceux qui l’ont senti bien sûr) ? En attendant que l’occasion se présente pour moi de le tester....
Je suis vraiment curieuse de sentir ce mélange mandarine/pain d’épices qui m’inspire. Ce sont pour moi des odeurs "hivernales". La mandarine c’est le retour du froid, de la neige, de Noël.... S’il est bien construit, je me laisserai certainement tenter pour cet hiver.
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par Salammbô, le 12 septembre 2016 à 17:52
Bonjour Sarah, je vous invite à le découvrir sur peau avant le passage en caisse.
Si ma foi le parfum est joli mais sans plus, assez mono-bloc à mes narines sur la touche (de la mandarine, encore de la mandarine, oh tiens, un peu de caramel épicé), sur peau ce fut une catastrophe, aucune tenue et fragrance volatilisée en 2h montre en main.
On s’attend à plus - et à mieux ! - venant d’un parfum Serge Lutens !
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par Sarah13, le 13 septembre 2016 à 20:00
Bonjour Salammbô,
Merci pour votre avis. L’achat à l’aveugle est bien trop risqué ! Cela m’a porté préjudice dans le passé et j’ai enfin compris la leçon... Visiblement les avis sont vraiment mitigés. L’overdose de mandarine me fait peur ! Pourtant la thématique pain d’épices/mandarine pouvait vraiment donner quelque chose d’intéressant. Je le teste ce week-end, on verra bien ce que cela donne sur peau. Mais je risque de passer mon tour....
par Doblis, le 25 juin 2016 à 22:52
De nouvelles créations c’est toujours agréable à découvrir mais la Section d’Or m’indiffère un peu à vrai dire.
Trop chère pour des créations qui ne le méritent pas. On peut trouver nettement aussi bien et bien moins chez ailleurs.
Et là on passe encore un palier si le 50ml passe à 600€.
Restent de jolis noms.
Mes préférés sont sans doute L’Incendiaire (curieusement le seul disponible en ligne sur leur site) et Cannibale (du moins je crois).
Quant à Baptême du Feu (bon, ok pour les noms ils sont au top chez Lutens !), les notes de mandarines et de pain d’épices ont déjà été senties chez Lutens non dans Chypre Rouge, Rousse ou Mandarine Mandarin ?
Cependant, ces notes d’épices gourmandes ont un peu sa marque de fabrique et il y a les fans.
par Thelittlebox, le 15 juin 2016 à 23:48
Effectivement, même beaucoup de recul, on ne comprend pas toujours les envolées lyriques de Monsieur Lutens, mais bon honnêtement, on s’en fiche un peu.
Baptême Du Feu à l’air intéressant, sur le papier on lit : mandarine, pain d’épice et fond animal, serais-ce le sombre grand frère de Mandarine Mandarin ?
Hâte de tester.
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par Beurk, le 9 septembre 2016 à 23:21
Je suis de plus en plus dubitatif quant à la sincérité de Lutens.
Je ne nie aucunement son talent, c’est avec Serge Noir que je suis rentré dans le monde merveilleux de la belle parfumerie mais que ce soit sa collection de base ou à fortiori celle dite " haut de gamme" les tarifs pratiqués laissent à penser que Pépère veut rafler la mise avant la retraite.
Si on ajoute à cela ses envolés lyriques qui bien souvent semblent caricaturer la poésie en mêlant propos creux et terminologie pompeuse tout cela finit de m’éloigner définitivement de l’entreprise Lutens.
Fut une époque lorsqu’on me demandait par où commencer pour s’initier à la noble parfumerie je répondais systématiquement "Lutens". Plus maintenant.
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par Jean-David, le 10 septembre 2016 à 20:24
Je suis bien d’accord avec vous : prose poétique creuse et amphigourique, esthétique qui tourne un peu en rond, prix accessibles aux seules princesses saoudiennes ou qataries, mesquinnerie des quantités, Serge Lutens s’est éloigné de la démarche artistique qui était la sienne, et des amateurs de parfum, pour épouser pleinement les vaines et vénales séductions d’un tiroir-caisse doublé de vison. Lui qui incarnait une si originale alternative au star-system, en est aujourd’hui l’un des acteurs. Hélas, trois fois hélas.
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par gwendoline, le 9 septembre 2016 à 22:04
Une déclinaison Serge Lutens d un parfum déjà existant, Noël au Balcon d’Etat Libre d’Orange. La mandarine fait place au pain d’épice pour peu de temps, hélas. Il s’évapore extrêmement rapidement. Je préfère le parfum original d État libre d’Orange et Louve, condense d’amandes chaudes, de Serge Lutens.
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par Sarah13, le 10 septembre 2016 à 20:05
Votre comparaison m’interpelle. J’aime beaucoup ETO et je n’ai jamais senti ce Noël au Balcon. S’il est mieux construit que Baptême du feu ça vaut vraiment le coup ! Car vu les prix, sans cesse en évolution, qu’affiche aujourd’hui Monsieur Lutens, je pense me détourner de lui rien que par principe. ETO offre un panel de parfums qui ont le mérite d’être uniques, et non des plagiats de fragrances déjà existentes.
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