Voulez-vous coucher avec Moi
Kilian Paris
- Marque : Kilian Paris
- Année : 2015
- Créé par : Alberto Morillas
- Genre : Féminin
- Famille : Florale
- Style : Propre - Sage
Pyjama party
par Clara Muller, le 4 novembre 2015
Ce soir. Ce soir les fleurs blanches, pourtant douées pour la sensualité, prennent des airs plus mutins. Loin d’être sexuelles, elles évoquent d’abord les draps propres passés à l’adoucissant...
Voulez-vous coucher avec moi propose plutôt une soirée pyjama qu’une invitation véritablement sensuelle. La couette moelleuse est gonflée de duvet, l’ambiance est au rose poudré. Sur la commode, un bouquet de gardénias et de pivoines ajoute une touche de fraicheur croquante et verte. Ce n’est pas une femme mais une jeune fille au teint de pêche qui surgit dans la chambre. Quelques amies la suivent. Leur peau, sous leurs chemises de nuit de muscs blancs, sent le savon et le talc.
Progressivement l’ambiance gagne en feutré, un voile de mousseline vient se poser sur l’abat-jour pour adoucir la lumière. La tubéreuse s’est doucement révélée et s’impose, légèrement collante, crémeuse et grasse. Les jeunes filles ne semblent plus tout à fait ingénues dans cette odeur qui se réchauffe. Elles parlent de ce qui est interdit.
Après quelques heures, Voulez-vous coucher avec moi va jusqu’à se teinter de guimauve, comme une réminiscence du Love - Don’t be shy et de sa fleur d’oranger gourmande. Ici la rose et le litchi se joignent au néroli sous un nuage de sucre glace vanillé. Des papiers brillants de friandises jonchent le lit où les nymphes se sont endormies quand a pointé le jour. Trainent encore de doux effluves, du santal peut-être, comme les dernières notes d’une berceuse à fleur de peau.
La transgression de ce parfum réside peut-être dans le contraste entre son nom et l’ambiance à la Virgin Suicides que son univers olfactif évoque. Une provocation qui a le mérite de ne pas jouer la tubéreuse au premier degré. S’il faut aussi lui reconnaître un sillage et surtout une rémanence impressionnantes, Voulez-vous coucher avec moi demeure assez consensuel, sans éclats de voix, sans dissonances, et l’on regrette qu’il ne cache pas plus de dangers sous ses jupons.
—
Eau de parfum
30 ml - 125 €
50 ml - 225 €
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par Doblis, le 5 novembre 2015 à 22:27
Félicitations Clara Muller ! C’est tout à fait ça ce nouveau By Kilian.
Bouquet virginal, tubéreuse utilisée dans sa version non narcotique mais médicinale, départ vert avec en fonds la fleur d’oranger teinté de la douceur de guimauve.
A l’opposé du nom, ce qui n’est peut être pas une si mauvaise idée.
On évite ainsi le parfum "bimbo" qu’il aurait pu être.
Parfum franc, incisif avec une petite astringence pas désagréable du tout.
Je le trouve assez addictif en fait.
Pour celles et ceux qui n’aiment pas le sucre, il est pour vous.
Oui, je le vois aussi bien porté par une femme qu’un homme.
Ce parfum est vraiment beau et surtout classe, noble, chic. Très pur, un lin blanc immaculé en quelque sorte.
Par certains aspects, il est dans la lignée de Boutonnière n°7 d’Arquiste, mais je le trouve supérieur à ce dernier quand même.
Quelle belle surprise.
par Lady of Shalott, le 5 novembre 2015 à 13:54
Et voici que Clara, merci à elle, nous révèle que, non ! ce parfum n’a rien de l’extravagance ou de la sensualité que son nom pouvait laisser désirer.... Déçue mais pas étonnée.
En effet, suite à l’annonce de la sortie de cet opus sur AP (par Clara aussi, je crois), je suis depuis, quelques jours, en pleine investigation autour de la marque by Kilian, que je connaissais pour avoir souvent épousseté une jolie boite noire vernie munie d’une clef à pompon chez une de mes clientes à l’époque où j’étais femme de ménage (eh oui, il faut bien pouvoir payer ses études). Avec ce nom, "don’t be shy", j’étais persuadée qu’il s’agissait d’un coffret à instruments coquins que ce jeune couple élégant et raffiné aurait laissé sur la commode de leur chambre en raison de ses qualités décoratives. Plus tard, j’avisais dans une vitrine de parfumerie des flacons et goodies by Kilian. La marque ne m’attirait pas. le nom ne titillait pas vraiment mon imaginaire. Je le trouvais un rien commun.
Ce n’est que grâce à AP que je croise de nouveau ce vieux souvenir noir et verni.
Afin de ne pas mourir idiote, je suis allée sur le site. Et là paf ! Génial !!!! De la laque noire, des clefs à pompon, des noms de parfum dignes d’auteurs décadendistes ou scandaleux... Le rêve ! Des parfums de transgression, hmmmmm <3 Et les minaudières à serpents ! [Je les veuuuuxxxxxxxx !!!! En effet, je possède déjà d’audacieuses sandales noires haut-perchées ornées de serpents torsadés ainsi que le bracelet assorti (une ancienne collection San Marina, pour celles qui verront de quoi je veux parler). Oui, je sais, cela pourrait paraître vulgaire. Mais portée un soir d’été caniculaire avec une robe longue noire, cette parure fait davantage déesse antique ou Lilith symboliste (façon Gustave Moreau) que prostituée marseillaise.]
De l’importance du marketing ! J’en suis le vivant exemple.
Direction la parfumerie ! Tests ! Youhou ! Trois mouillettes : In the City of Sin et Forbidden Games de la collection In the garden of Good and Evil... des fruités légers (arrêtez-moi si je me trompe) ! Avec l’abricot du premier et la pêche blanche du second, on est davantage dans le jardin du pêcher que dans celui du péché ! (Si vous me cherchez, je suis dehors !).
Blague à part, et avec mon nez mal éduqué, j’ose affirmer que, si ces deux parfums n’ont rien de déplaisant, s’ils me donnent l’impression d’avoir été conçus avec un souci de qualité, ils se résument pour moi à deux "sent-bon" fruités légers comme une plume d’ange et qui n’ont pas tant que ça de "bon" et absolument rien d’"evil".
Sur mon poignet gauche, on me pshitte " Good Girl Gone Bad " de la susdite collection et qui avait attiré mon attention parmi ce panier de fruits. Je ne me souviens malheureusement plus de grand chose à son sujet, si ce n’est qu’il était agréable, peut-être avec sa tubéreuse (crémeuse, je crois me souvenir) qui lui donnait un peu plus de caractère que ses consoeurs angéliques, et surtout avec une excellente tenue qui contraste avec sa légèreté apparente. Avec sa petite odeur de renfermé, il me rappelait beaucoup trop Bullion de Byredo (que j’apprécie sans pour autant le porter parce que bon, sentir comme la bibliothèque reliée cuir d’une mamie qui y aurait oublié une corbeille de fruits trop murs... c’est pas trop mon truc. J’ai d’ailleurs évoqué ailleurs sur AP, ce me semble, le fait que j’ai senti Bullion dans un escalier en colimaçon d’un château médiéval du Bourbonnais... en fait, nulle dame n’était passée avant moi, laissant le sillage d’un parfum de niche ; que nenni ! c’était seulement le bas d’un mur décrépi qui exhalait cette senteur... Tinlin !) pour que je m’y intéresse davantage.
Sur mon poignet droit, je change de collection et passe à "Addictive State of Mind" avec son " Smoke for the Soul " ; là, c’est intéressant [ceux qui me croisent ici commencent peut-être à connaître mon addiction au fumé ! aliments fumés, whisky tourbé, thé fumé (Tarry Crocodile), odeur de cave à cigares... je demeure néanmoins tout à fait non fumeuse bien que j’aie expérimenté il y a peu mes premières bouffées de havane aimablement offertes par un homme pédagogue... mais ceci est une autre histoire que je relierais plutôt à d’autres expériences olfactives telles mon addiction à Tobacco Vanille ou au troublant Habanita ] ! C’est celui que j’ai trouvé le plus agréable ! Très fugace départ frais sur eucalyptus immédiatement estompé par le bois et le tabac le tout légèrement hespéridé par des notes citronnées. Excellente tenue ! Je ne saurais décrire avec davantage d’exactitude. Il paraît que le parfumeur visait une odeur de cannabis sativa, odeur que j’apprécie énormément sans en avoir jamais consommé. C’est assez réussi ; ce n’est pas une exacte réplique mais plutôt une évocation. Ce parfum porte bien son nom, contrairement à ceux évoqués plus haut.
Je suis donc un peu déçue de Kilian mais avant de me prononcer, je vais snifer plus avant ses créations. J’ai bien peur que le prix élevé soit surtout une façon de se placer dans un créneau plus luxueux et non le signe d’une qualité supérieure au reste de la parfumerie de niche. On dirait aussi que la marque mise énormément sur la présentation, davantage peut-être que sur le contenu. C’est un peu pourvu qu’on ait le flacon, et pour l’ivresse, on s’en contentera. Et vous, qu’en pensez-vous ?
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par Doblis, le 5 novembre 2015 à 22:43
Lady of Shalott, quel magnifique article.
Je suis tout à fait d’accord avec vous : tous ne se valent pas chez By Kilian.
Mon chouchou : Cruel Intentions - Tempt Me.
Pour les parfums fumés, je vous conseille Jasmin et Cigarette d’Etat Libre d’Orange.
Moi qui ne suis pas fumeur non plus, et qui déteste la cigarette, je trouve la note de tabac absolument magnifique. Mais peut-être n’est-ce pas cette note de fumée que vous aimez.
Sinon, les notes fumées sont très présentes actuellement avec les ouds ou les cuirs actuels.
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par Lady of Shalott, le 6 novembre 2015 à 18:10
Merci, cher Doblis ! J’irai tester vos suggestions ; je suis contente de pouvoir partager ici mes impressions avec qui me comprend. Il n’y a personne autour de moi qui veuille m’accompagner dans mon entreprise de recherche de plaisirs olfactifs.
TinaK
a porté Voulez-vous coucher avec Moi le 13 septembre 2017
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par Jicky, le 5 novembre 2015 à 22:39
En fait, il aurait fait un joli mainstream des années 2000... Si L’Instant de Guerlain n’avait jamais existé. Le départ rosé gardénia fleur blanche plus texturé le distingue et sa rémanence un peu collante en fond le fait plus pulser, pour le reste c’est quand même bien pompé sur le parfum de Roucel...
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par Doblis, le 5 novembre 2015 à 22:50
Merci Jicky pour cette comparaison.
Je savais bien qu’il me rappelait un autre parfum mais je ne voyais plus lequel.
Cela dit, Voulez-vous coucher avec moi est quand même beaucoup plus incisif et moins doux et ambré que L’Instant.
Je ne dirais pas qu’il soit pompé sur le parfum de Maurice Roucel.
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par Jicky, le 5 novembre 2015 à 22:54
Laissez la mouillette évoluer quelques heures, la guimauve ambrée est exactement dans la même tonalité que L’Instant. Pour avoir pu m’en apercevoir des jours et des jours cet été et pour bien connaître L’Instant, je sais ne pas dire une gigantesque bêtise :)
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par Doblis, le 5 novembre 2015 à 23:10
Je n’ai pas dit que c’était une grosse bêtise mais j’ai en ce moment les 2 sur peau et aucune confusion n’est possible pour moi entre les 2 parfums : L’Instant est beaucoup plus chaud, plus rond et la guimauve est plus sucrée pour faire plaisir à Sylvaine Delacourte qui aime qu’il y en ait partout...
Mais j’essayerais sur mouillette pour voir si la différence est moins flagrante.
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