Le nouveau visage de la maison Caron
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Compositrice de fragrances indépendante et rédactrice pour Nez, la créatrice nous explique comment le parfumeur se joue de notre odorat avec sa palette.
hier
Bonjour Dioressence ? Je ne sais pas si on peut le qualifier de sec mais une fine brume de(…)
Lavande délavée
Église en flammes
Fraîcheur souterraine
Pour ajouter mon suferplu grain de sel à la conversation en cours : mettez-vous à leur place, aucune alternative n’est séduisante. La marque Caron ne signifie rien aux gamines, aux bobos, aux étrangers, etc. Pire, si elle a une image, c’est "mémère du 16ème" ou "apprécié en Europe de l’Est". Ressortir les classiques de caractère qui séduiraient les amateurs de niche ? On n’achète pas un parfum mais une illusion, et cet irrationel a une cohérence : pour s’offrir de la niche on va dans une maison qui en a l’image moderne, novatrice, un peu en porte-à-faux, pas dans un musée. D’Orsay l’a compris et a tourné le dos à son héritage vieillot, allant jusqu’à renommer son classique Tilleul qui pourtant avait bonne réputation. Cette approche lui sourira-t-elle ? "Toujours de l’audace", comme disait un certain guillotiné.
Adina a évoqué les erreurs de Courrèges, mais que peuvent-ils faire de mieux ? Les remarquables Blanc et Hyperbole, sortis en 2012 et 16, ne se vendirent pas. Doit-on leur reprocher d’essayer la ligne de "colognes imaginaires" aux noms affligeants et qui, j’imagine, sont d’innocents bidules sans âme ?
Que pouvait faire Balmain, ou plutôt Interparfums ?
Je n’aimerais pas être à la barre du vaisseau Caron. Guerlain a l’appui d’un gigantesque groupe, Lutens (Shiseido) et Malle (Lauder) sont la coqueluche des bobos, le seul nom de Chanel fait se pâmer les midinettes de la Terre entière, Cartier (Richemont) et Hermès reposent sur bien d’autres activités que le parfum... Aux autres les miettes.
Je préférerais une maison Caron survivant par n’importe quelle stratégie commerciale et tentant de préserver du patrimoine ce qu’elle peut, à une maison Caron défunte faute d’avoir su s’adapter. Peut-être de meilleures reformulations des grands classiques sont à venir. En attendant, il doit bien y avoir quelque chose à se mettre sous le nez dans leur pléthore de nouveautés : par exemple cet Aimez-moi comme je suis, qui semble plaire sans être banal ni trop gourmand. Il reste aussi Yatagan et le 3ème homme, comme l’a noté Amiedufiguier : encore excellents.
Au fait, hier j’ai mélangé sans y penser Carbone de Balmain au 3ème homme, et j’ai passé une bonne heure à renifler à la ronde pour identifier le porteur de cette merveilleuse senteur avant de comprendre que c’était bibi. Avis aux amateurs.