Auparfum

Années 2010 : le top 10 des parfums de la rédaction

26 février 2020, 22:02, par Le Nez Bavard

Bonjour Nez inexpert,

J’espère que vous me pardonnerez mon introduction mais commençons par dire ceci : je ne suis pas du tout d’accord.

Maintenant que c’est posé, je m’explique : L’Heure Perdue est probablement l’une des Heures les plus complexes de la gamme et assurément une formule très délicate dans sa mise au point par la parfumeuse. L’exercice de style, vous l’avez souligné, est intéressant en lui-même mais ne serait pas accompli si le parfum était oubliable, justement.

Notons d’abord que cette question de la formule 100% synthétique avait déjà été explorée par d’autres marques, Escentric Molecule pour ne citer qu’eux, mais on peut aussi penser à Aether. La première s’est contenté de faire de la dilution et aussi belle que puisse être une molécule, il s’agit bien ici d’un travail que l’on pourrait qualifier d’oubliable, probablement par qu’il n’y en a pas eu.

Peut-être que le sujet n’emporte pas l’adhésion en totalité : travailler autour de la vanille (vanilline ici donc) est discutable - c’est quand même la tarte à la crème de la parfumerie avec la rose et le jasmin- mais peut se comprendre vu la difficulté du message à faire passer : créer une émotion à partir de la synthèse, un domaine qui n’en fini pas d’être honni en parfumerie et ailleurs, parce qu’il ne serait pas vrai / pas juste / pas beau / le mal-incarné-signant-le-pacte-du-diable. J’en fais trop, pardonnez-moi, mais ça commence à faire un bail que je ne me suis pas exprimée ici :)

De ce que j’en ai vu, L’Heure Perdue supporte le test à l’aveugle : on ne peut pas affirmer avec certitude, lorsqu’on le sent pour la première fois, que ce parfum est 100% synthétique (et qu’on est pas parfumeur hein). Mais après tout, ce n’est pas le propos : l’idée était bien de montrer que l’on peut toucher, créer quelque chose de beau, quel que soit le matériel de départ. Pour moi, ce parfum rempli le contrat.

Ainsi, c’est peut-être le propos qui ne vous a pas touché. En revanche, sur les qualités techniques, L’Heure Perdue coche de nombreuses cases : il est très identifiable, malgré un sujet ultra-traité depuis la nuit des temps en parfumerie, on le convoque de tête en un claquement de doigts. Son sillage est atomique, la tenue excellente, en plus du fait que l’architecture est d’une précision chirurgicale. Si l’évolution a quelque chose d’assez organique, plutôt proche du sol et des basses que du jeyser et de la cymbale, c’est aussi une réelle esthétique d’ensemble qui dénote justement de cette "obligation" de l’ouverture montante-pétillante-lumineuse-en-blooming. Et contrairement à une grande partie de la production tous circuits confondus, il ne se casse pas lamentablement la gueule au bout de 2h.

Voilà, vous aurez compris que pour moi, L’Heure Perdue n’a rien d’oubliable ( ;-) ) et il semblerait que la Rédaction soit plutôt d’accord avec moi. Promis je n’ai pas mis 77 bulletins dans l’urne.

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