Parfum Sacré
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Compositrice de fragrances indépendante et rédactrice pour Nez, la créatrice nous explique comment le parfumeur se joue de notre odorat avec sa palette.
il y a 19 heures
Bonjour, j’adore ce parfum, il me reste un fond de flacon que j’économise. Il devient(…)
Lavande délavée
Église en flammes
Fraîcheur souterraine
Parfum Sacré vintage : je retrouve l’odeur de la poudre libre "Peau fine" de Caron, poudre délicieusement rétro qui sent bon la cocotte. Etant petit je m’amusais à humer la grosse houpette qui traînait sur la coiffeuse de ma maman. Une odeur désuète, comme peut l’être celle de la laque Elnett.
Ouverture en fanfare sur des notes de poivre rose. L’entrée est très sèche, virevoltante de poudre. Puis déjà l’accord central se fait deviner : le même que celui de Nuit de Noël, c’est-à-dire cette base plus ou moins indéfinissable faite de muscs tendres, d’un rose ancien, tirant sur la fraise cuite, à peine saupoudrée de sucre glace, fleuris de violettes et légèrement boisés de vanille gousse, de mousse de Saxe et d’une trace de Styrax. Ce même accord qui étrangement, me fait irrésistiblement penser à quelques friandises de mon enfance tel que les colliers de perles élastiques et les longs tubes renfermant des poudres multicolores.
Cela dit Parfum Sacré est plus sec que Nuit de Noël, notamment par les effets épicés du poivre rose mais aussi par ceux de la cannelle (à peine perceptible, elle amène un peu de chaleur) et de la girofle. Cette même girofle rosée qui dans une certaine mesure évoque Tabac Blond, mais est plus proche d’un Oeillet Louis XV d’Oriza L. Legrand, dans sa trame rosée très poivrée.
La myrrhe (à peine perceptible aussi) appuie ce côté sec, presque poussiéreux et amène une structure boisée, celle d’une vieille coiffeuse en acajou ou d’un sac à main un peu usé par le temps. Dans l’idée, on est pas si loin de La Myrrhe de Lutens, les aldéhydes en moins, mais on conserve cette notion de propre.
L’ancien flacon (en forme de goutte) est très beau, un peu bijou, d’un kitch assumé. On dirait une petite jarre renfermant un liquide précieux. Le sillage quant à lui n’est pas énorme, plutôt discret.
Une jolie évocation d’un univers feutré, de l’instant où le soir une dame, élégante et douce, se prépare à sortir à l’opéra. Une diva dans sa loge ? Oui, mais alors plus Liane de Pougy que Lady Gaga.