Auparfum

Hugo XY

14 juin 2013, 22:26, par Opium

Bonsoir Tiffy.

 

Je relance la discussion ici afin de gagner de la place. Mais, j’ai bien lu les échanges entre Incense et vous.
Je vais réagir à propos de quelques points que vous avez notés.
Effectivement, il est, je crois, plutôt bien que nous chroniquions et commentions tous les parfums, les plus qualitatifs et ceux qui le sont moins, ceux qui ont une dimension artistique et ceux qui restent cantonnés à leur seule dimension utilitaire hygiéniste.

 

A propos du système de notation, ce système est toujours critiquable, car souvent réducteur. De plus, avoir une échelle réduite en cinq points (de zéro à quatre étoiles), "force" la vision des choses, la contraint ; bien que la présence d’une possibilité de moyenne relativise le choix forcé (voter pour deux étoiles peut avoir deux sens : donner une note moyenne / ne pas faire de choix).
En fait, une simple échelle est toujours une vision réductrice. Il en est ainsi de tous les systèmes de notation, des examens même (on peut avoir une "mauvaise" journée), de toute évaluation qui, tirant des règles générales, peut ne pas s’appliquer à certains individus en particulier. Mais, sans cela, pas d’avancées scientifiques !
Il vaut mieux des mots plutôt que des notes pour préciser sa pensée. AuParfum permet cela, on y échange (beaucoup) avec passion plus qu’on ne note succintement. D’ailleurs, c’est ce que nous faisons présentement (échanger), plutôt que juste voter ; et, c’est ce que vous avez fait justement en écrivant à propos du système de notation et de la lacune que vous rencontriez pour exprimer votre attrait pour ce parfum même s’il est mineur. ;-)
Posséder une échelle plus large, qui permettrait une meilleure dispersion des notes, offrirait l’opportunité d’avoir des résultats plus fins, plus proches de la "réalité" probablement.
Mais, en même temps, cela "force" l’opinion. Et, on observe qu’en général dans les différentes critiques, en dehors de quelques exceptions surnotées ou sous-évaluées, les résultats correspondent bien à ce que pensent les lecteurs d’auparfum. Certains chefs-d’œuvre sont constellés pendant que d’autres parfums peinent à décoller.
Et, au final, peu de parfums sans qualités se voient surévalués.
Un autre "avantage collatéral" de ce choix forcé est de marquer une rupture entre certaines visions de la parfumerie. Pour avoir tenté d’élaborer un projet avec quelques camarades bloggueurs autour de sélections de parfums concernant l’année 2012, nous avons constaté le fossé inéluctable qui est en train de se creuser entre parfumerie grand public et alternative. Cela ne veut pas dire que tout est mauvais en grand public et que tout est bon en alternatif. Mais, pour faire simple, si on devait donner une note sur vingt comme à l’école, en conservant les mêmes critères d’évaluation, je ne serais pas étonné que la parfumerie alternative obtienne entre 12 et 14 de moyenne peut-être alors que la parfumerie grand public serait située entre 6 et 8... Cela n’est donné qu’à titre d’exemple.
Alors, après tout, si le système de notation ne fait que marquer plus durement cela, tant pis car il montre bien la rupture qui existe aujourd’hui entre les deux types de propositions. Et, si différences il y a bien, tant mieux ai-je envie de dire pour la parfumerie alternative qui montre bien son intérêt alors. Mais, cela est dommage pour une parfumerie grand public plus facilement accessible mais dont malheureusement la qualité moyenne globale est moindre.

 

A propos du parfumage en bureaux, Incense s’est fort bien exprimé sur le sujet.
A propos des parfums à sillage "fort" et "capiteux", je vous rassure, ces parfums qui osaient s’exprimer sont en voie de disparition. Seul(e) Diva me paraît en à peu près bon état "d’expression vocale" ! Tous les autres sont ou ont été rendus muets à force de cycles de rinçages - essorages.
Enfin, sauf quelques-uns... Je ne vois / sens plus aujourd’hui puissamment que les "gueulards prétentieux intempestifs", les "lavandés-métalliques-bois-ambrés-qui-dérouillent-le-nez" masculins et les "hypers-sucres-sirupeux-poisseux" féminins. Or, si cela est très désagréable au nez, finalement, on ne dénombre pas encore de décès dus à l’exposition nombreuse à ces "horreurs" !
Pourtant, un élément peut être relevé : que ces parfums, outre le fait d’être "laids", l’expriment fort.
Je vais revenir plus précisément sur ce qui est le comportement de la / du parfumé(e), de deux manières différentes dont une moins prévisible que l’autre après une observation simple...

 

Choix du Parfum
Un parfum "agréable", ou plus précisément "facile", non-dérangeant, passera toujours mieux qu’un autre plus osé, clivant et/ou oiginal. Ainsi, au bureau ou dans les transports, un boisé hespéridé qui récolte les compliments passera toujours mieux que d’autres choix plus audacieux. En cela, on rejoint l’affirmation de Tiffy. Pourtant, d’autres éléments peuvent jouer...

 

Application Physique
Un parfum décelable aura plus de chances de plaire ou de déplaire qu’un parfum qu’on ne sent pas. Cela peut sembler idiot, mais, au final, je constate souvent qu’il y a celles et ceux qui ne se rendent pas compte qu’elles/ils polluent leur environnement et il y en a d’autres qui ont l’impression de déranger alors qu’on ne les remarque pas... ^^
Incense a bien répondu précédemment, je crois, au premier point concernant le type de parfum, puis, il a précisé l’utilité d’avoir une "application légère" avec raison.
Il a donc raison également quand il précise que tous les parfums peuvent être portés au bureau, il suffit d’être léger dans l’application.
Problème : les parfums puissants sont toujours portés en overdose semble-t-il... Ce qui surprend le plus grand nombre. Et me surprenait moi aussi auparavant. Mais... C’est ne pas tenir compte de quelques données de psychologie concernant la personnalité de celles et ceux qui portent les parfums. Porter un parfum, c’est aimer une odeur, mais aussi, probablement parfois (même si pas toujours mais quand même), au moins inconsciemment, faire passer un message à soi et aux autres. Quand on choisit un parfum puissant, comme on en discutait avec Juliette/PoivreBleu sur le forum la semaine passée, c’est parce qu’on aime son odeur bien entendu, mais aussi pour la puissance de ses critères techniques. Quand on porte un parfum puissant, c’est certainement justement pour sa puissance également. On observe souvent que les parfums discrets, les floraux mignons et verts subtils, sont portés de manière légère, alors que les bombes de puissance semblent toujours surdosées : c’est que les parfums bruyants, on les veut sonores avec des amplis (alors qu’ils n’ons pas vraiment besoin qu’on appuie sur le bouton du volume !)...
On pourrait croire qu’on aurait tendance à surdoser les parfums sourds pour les rendre audibles et qu’on diminuerait plutôt la vaporisation des parfums criards pour les rendre moins insupportables. On pourrait même établir une hypothèse d’interaction croisée en ce sens où la vaporisation serait directement inverse à la puissance pour la rééquilibrer : plus un parfum est puissant, moins on devrait l’appliquer puisqu’on n’a pas besoin de le surdoser pour le percevoir. Et, inversement, un parfum peu "sonore" devrait être plus généreusement vaporisé pour être mieux détecté. Eh bien, pas du tout : les discrets sont portés subtilement et les bruyants sont portés avec des amplis...
Or, ces parfums hurleurs, quand il sont portés hors de ce cliché, en discrétion, relative parfois, deviennent tout autres. J’ai confondu Angel avec un chypre fruité à l’aura vintage... car seuls deux pshitts avaient été vaporisés dans la nuque d’une amie. De même, je me suis déjà entendu dire à plusieurs reprises que "Ce parfum est joli, il te va bien. C’est quoi ? Poison, je ne l’aime pas d’habitude, mais, sur toi, ça passe..." Waouh ! "J’améliore" donc Poison, le rend sociable, ou l’assagit en le rendant muet sur moi... Bien-sûr... ^^ #mégalo
Ou, plutôt, disons que ma sociabilité y est peut-être pour quelque chose. Outre la manière d’appliquer un parfum, la manière dont on le fait va jouer. Soyez insupportable, bavard en diable, donneur/donneuse de leçons, et votre parfum, même discret et "frais", personne ne pourra le supporter car on ne vous supportera pas. Soyez sympa, et parfois on vous excusera votre doigt un peu compulsif sur un vapo...
C’est marrant comme certaines porteuses de LVEM, enjouées dans le métro, peuvent me rendre ce parfum un peu moins détestable. ;-)

 

Application Mentale
Demandez à des gens dans tous les domaines de la vie courante ce qu’ils pensent de vos choix, si vous le faîtes en manquant d’assurance, en vous amoindrissant, seuls ceux qui ont une tendance naturelle au renforcement positif vous boosterons ; et, ils sont (largement) les moins nombreux. Soyez assurés dans vos choix sans être bravache ni prétentieux et les gens vous donneront une opinion saine qui, partagée entre un grand nombre, trouvera toujours des contempteurs ennemis qui s’opposeront et des alliés qui acquièsceront. La vie quoi !
Je fais partie de ces gens qui, avant de beaucoup s’intéresser aux parfums, pouvaient avoir une vaporisation intense, même au bureau. (J’en vois qui disent que je le peux toujours... ^^) Mais, entre mes parfums et les odeurs corporelles diverses, personne ne s’est jamais plaint de mon parfumage. Au contraire, en fait, c’est l’inverse, un peu comme Incense. J’étais celui "qui sent(ait) toujours bon". J’obtenais des compliments. Ne souhaitant pas, à l’époque, faire de retouche en cours de journée, je m’aspergeais afin de parvenir à faire à peu près la course des huit - dix - douze heures incluant temps de travail, déjeuner et temps de transport, avec mon parfum. Or, pour cela, pour profiter de mon parfum durant une journée travaillée habituelle, avec les dilutions et compositions actuelles qui crient durant deux minutes avant de disparaître plus vite qu’elles n’étaient arrivées, aucune chance d’y parvenir avec deux pshitts, c’est impossible (hormis, donc, 1 Million et LVEM, mais, même eux, quand ils dérangent, c’est qu’ils ont été trop généreusement appliqués !). Donc, je vaporisais généreusement afin d’être accompagné jusque 20h. Et, pourtant, j’étais la personne à qui on disait : "Toi, tu sens toujours bon !" Cela devait être un signe de ma passion développée future... ;-)
Mais, si je portais beaucoup de parfums, tournant autour de quelques-uns, pas forcément de toutes les catégories de parfums, il a avait et il y a toujours, comme pour les tenues, les plutôt "nocturnes" et les plutôt "diurnes".
Peut-être mes choix étaient-ils plaisants... Allure Homme Sport, Allure Homme Edition Blanche, Dior Homme, Dior Homme Sport, Eau Sauvage, L’Instant pour Homme, Infusion d’Homme, Gaultier2 pour, parfois, prolonger un peu le noctambulisme, d’autres encore...
Disons que si certains choix sont bavards, ce qu’ils ont à raconter doit être assez intéressant malgré tout. ;-)

 

Pour conclure, je crois qu’on peut se permettre tous les parfums, partout, en suivant quelques règles de base :
- moduler son application en fonction de ce que l’on porte pour ne pas donner l’impression de l’infliger à autrui ;
- ne pas avoir peur de ce que l’on porte ;
- avec un peu d’assurance, et un sourire enjoué, ça passera toujours mieux ! ;-)
- avoir pas trop "mauvais goût" ; ne sont pas les bienvenus les boisés braillards qui vous donnent l’impression d’avoir été pris en otage par un tueur psychopathe qui alignerait votre tête contre une lame de scie automatique aux dents acérées dans une vieille scierie en bois ni les hyper-glucosés recouverts de sirops Teisseire qui vous fileraient un diabète de type 2 et vous marqueraient les hanches mieux qu’un slim lurex blanc taille 0 alors que vous n’avez même pas encore touché le flacon/paquet de sucre pour le vaporiser/verser dans un bol !
Au final, avec juste un peu de bon sens commun, beaucoup de choses peuvent être portées.
Cet échange était bien sympathique. ;-)
A bientôt.
Opium

 

PS : Sahara Noir est superbe.

 

NB : L’Eau de Narcisse Bleu est magnifique et encore bien plus. Elle me laisse sans mots, c’est dire... ;-)

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